“Enfuiyons nous au loin jusqu'à ce que nous ne puissions plus respirer. Fondons nous dans le noir, ainsi le matin ne nous trouvera pas.”
Wonder Girls«C'est bon on a tout, accélère.»
J'exerçai alors une forte pression sur la pédale.
C'était mon moment préféré, celui ou on filait avec le butin, celui ou nous riions aux yeux des inconnus, inconscients et sans aucun pouvoir.
La scène ou l'on s'enfonçait dans la nuit, fuyant la justice et les obligations.
Nous livrant à nous même, baignant dans l'argent et l'aventure.
Comme deux vedettes, deux bandits du dernier succès du box office, les visages au vent, face à la lune, au milieu d'une route déserte.
Accrochés à nous même, à nos conneries et nos actes illégaux, une ivresse infinie qui frôlait nos échines et nous faisait frissonner de plaisir.
Voilà comment nous nous sentions.
Libres et puissants, le rire déployé et un sourire satisfait dessiné sur nos lèvres.
Enchaînant excès de vitesse sur cette auto qui finira en cendre, goutant aux délices d'une délinquance addictive.«On en a pour environ 1 millions en petites coupures. De quoi en faire un joli papier peint.»
C'était aussi lors de ces situations qu'elle semblait si heureuse, plus accessible, moins froide et toujours terriblement séduisante.
Elle osait toute extravagance et faisait même preuve d'humour.
Oui, c'était qu'une fois le crime fini et l'argent amassé qu'elle devenait moins renfermée.
Pour elle, j'aurais volé des milliards, son sourire valait tout l'or du monde.«On est assez loin maintenant, arrête la voiture par ici.»
Sur le côté de la route déserte je mis fin au ronronnement du moteur.
Je claquai ma portière et vins la rejoindre, adossé sur le capot.
Elle avait quelques papier de valeur dans les mains.
Elle les effleurait lentement, les observait, pourtant ce n'était pas la première fois qu'elle les côtoyait.«Tu sais ce qui interdit par la loi ? Brûler de l'argent.»
Elle sortit un briquet orangé de sa poche arrière, elle joua quelque peu avec et vérifia si il contenait encore du gaz.
«Mais je m'en fous, je serai condamné à perpétuité quoi qu'il arrive. J'ai l'immunité, que j'en fasse plus ou moins ça ne changera rien.»
Elle ria avant d'enflammer le papier qu'elle avait roulé comme une cigarette.
Elle ne fumait pas en temps normal, mais les nuits comme celles-ci étaient spéciales.
Le noir nous cachait, alors nous étions en sécurité, dans l'ombre.Elle inspira un grand coup et son rouge à lèvres vint se transmettre sur le billet verdâtre.
Je posai à mon tour ma bouche la ou avait été la sienne juste avant et imitai son inspiration.Nous passâmes la nuit à nous amuser, à dessiner sur les panneaux de signalisation, faire coucou au peu d'auto qui empreintaient cette voie, à sauter, crier, rire.
À nous comporter comme des enfants.
Mais de mon côté, je rêvai déjà à certains jeux d'adultes.
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Abraxas •° jιмιn
Fanfiction"Abraxas signifie davantage. Nous pouvons le concevoir comme une divinité qui avait la tâche symbolique de concilier l'élément divin et l'élément démoniaque." Demian -Hermann Hesse