Blood, sweat &tears

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“Pourtant ces ailes sont celles du diable. Ta douceur, elle, frôle l'amertume.”
Bts

Elle m'annonça qu'elle souhaitait partir. Changer d'air, de victimes, de lieu et d'atmosphère.
Apporter une touche de curiosité à sa quête.
Mais où partir ? Où se réfugier ?
Se laisser guider par le vent ? Par le souffle de l'aventure et de l'innocence ?
Non. Se faire attirer par les coupures, les papiers multicolores, l'odeur du fer doré; cela nous ressemblait davantage.

Étendue sur la plage arrière, constituée de cuir véritable, elle laissait le paysage défiler sous ses yeux.
Les lampadaires éclairaient de cette chaude lumière jaune. Tout ce qui brillait se reflétait dans ses iris perçants.
Je pouvais l'apercevoir dans le rétroviseur, dans toute sa splendeur, calme comme à son habitude, limite nostalgique ou pensive.
Quelles genres d'idées pourraient surgir dans son esprit ? Un rêve au milieu d'un paradis blanc et pur ? Un simple souhait enfantin tel sont ceux qui fleurissent à la période de Noël ?
J'en avais tout bonnement aucune idée et pourtant je prenais plaisir à l'épier de la sorte.
Son mystère m'intéressait énormément, ce qu'elle émanait réussissait à me perturber mais aussi à éveiller ma curiosité.

Mes phares se reflétaient sur la route pour me conduire à mon point final.
Nul part.
Nous n'avions aucun endroit où aller, personne ne nous ouvrirait la porte en laissant s'échapper l'odeur d'une bonne tarte toute fraîchement préparée.
Nous étions seuls, à deux.
Je n'oserais pas dire qu'elle me suffisait, il aurait fallu qu'elle comble mon puissant désir, qu'elle ressente cette attirance si douce, si sensuelle qui parcourait mon échine à chaque fois qu'elle m'effleurait.

J'étais totalement accro à sa personne mais elle était si mauvaise, si nocive à haute dose.

«Faisons escale ici.»

Un hôtel modeste nous ouvrait ses portes à cette heure si tardive.
Nous déposâmes nos quelques sacs souples sans prendre le temps de les vider. Nous savions pertinemment que nous ne resterions pas longtemps. Une fois que les liasses étaient en notre possession il nous suffisait de prendre la fuite, comme à chaque fois

Je m'affalai alors sur le lit, toujours noyé dans mes multiples interrogations, éternellement à son sujet. Le plafond quelque peu fissuré à certains endroits constituait ma feuille vierge. Celle que je remplissais à l'encre invisible et, dont moi seul, distinguait les formes et les courbes.

«Sortons. Allons admirer le monde extérieur.»

Elle affectionnait la simplicité de la vie mais rendait la sienne plus difficile.

Elle était belle quand elle admirait les lumières des néons, son visage teinté parfois de rouge, parfois de bleu et même de toutes les couleurs existantes.
Elle marchait banalement et son allure n'était pas celle d'une personne sûre d'elle. Tout le contraire de sa personnalité lorsqu'elle se trouvait dans les casino ou entrain de séduire le barman pour lui voler sa caisse.
Elle était différente en vérité.
Elle préférait sortir la nuit pour ne pas à voir croiser le regard des autres.
Elle aimait le noir car elle pouvait s'y dissimuler.
Son monde était comme divisé en deux.
Associant les deux extrêmes en une seule et même femme.

Abraxas •° jιмιnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant