Delilah

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“Mais j'étais perdu comme un esclave que personne ne pouvait libérer. Je voyais bien que cette fille n'était pas une bonne chose pour moi.”
Mamamoo

«Pourquoi as tu réagi de la sorte ? On aurait pu se faire prendre JiMin ! On aurait pu y passer ! Tu te rends compte ?»

Cette fois ci c'était elle qui était au volant, appuyant avec insistance sur les pédales pour évacuer son énervement.
Serrant les dents toujours plus fort et fixant ce qui semblait être un point invisible au loin, très loin de sa colère.

«A cause de tes conneries de gosse et ton attendrissement devant la moindre remarque affective !

_Elle était amoureuse, elle était heureuse...

_Bon dieu JiMin elle mentait ! Comme tous les autres !»

Doublant les autres autos à une vitesse fulgurante et une précision sans faille.
Les sourcils froncés, et la mâchoire contractée, jamais je ne l'avais aperçue si tendue.

«L'amour n'existe pas ! Enfin, n'as tu rien compris ?»

Une vitesse de plus, la boîte d'embrayage était tout aussi secouée que moi.
Je n'étais pas en accord avec elle, les sentiments étaient des sensations on ne peut plus réelles, ce qui nous rendait vivants et différents.
L'amour, ce pouvoir si mystique que j'aurais aimé côtoyer de plus près, plus en profondeur.

Elle se gara sur un parking désert et claqua violemment la portière.

«Fais ce que tu veux mais j'ai besoin de me calmer ailleurs.»

Je vis sa silhouette partir devant mes yeux impuissants.
J'avais l'air misérable, seul dans l'habitacle froid, derrière ces vitres teintées, noires et mates.

J'eus le temps de reconsidérer mes actes.
J'avais perdu mes moyens devant cette jeune femme, qui fut par sa malchance notre victime du jour.
Une once de peine avait fait son apparition lorsque j'ai pu apercevoir son fond d'écran alors que j'étais censé vider la caisse.

Une jolie photo, sûrement prise lors de l'un de ces soirs d'été, quand la nuit peine à arriver et que chaque instant est plus long et plus intense que le précédent.

Ma partenaire qui m'attendait à l'extérieur fut surprise de ne pas le voir revenir rapidement.
Elle me vit, visage apparent, lui poser des questions sur l'amour.

Tel un bandit au coeur de chewing-gum, un voleur qui rembourserai ses dommages, je ne me sentais pas à ma place.
Je savais que cette voie ne me correspondait pas en réalité, mais de toute façon il était bien trop tard.

Je jouais frénétiquement avec les clefs de la voiture, me demandant quel serait mon avenir proche, quand allait-elle revenir...

Quand la nuit tomba, je demeurai seul, honteux, silencieux.
Je n'aimais pas errer dans la ville sans elle, je me sentais vidé, dénué de sens comme une toile vierge, sans aucune couleur.

Je lui envoyai un simple message pour lui indiquer l'hôtel ou j'avais décidé de me reposer, espérant qu'elle me rejoigne.

Ça faisait si longtemps que je n'avais pas dormi en solitaire, c'était insupportable, j'avais horriblement froid.

Abraxas •° jιмιnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant