La télévision - Jean Philippe Toussaint
Un historien d'art passe son été berlinois seul, sa femme et son fils étant partis en vacances. Il prépare un essai sur Titen Vecellio et pendant la rédaction de celui-ci, il décide sur un coup de tête d'arrêter de regarder la télévision pour mieux se concentrer sur son travail. Il analyse les modifications sur son quotidien qu'entraîne cet arrêt. Le texte est écrit à la première personne, ce qui est très appréciable vu qu'il analyse ses pensées et ses gestes. Le fait de connaître toutes les pensées de l'historien nous permet de rentrer totalement dans l'histoire et de s'inquiéter, se questionner avec lui sur des sujets parfois inattendus tels que : que faire avec son sandwich alors que l'on veut rentrer dans un musée ? Le mettre dans sa poche ? Le jeter à la poubelle ? Ou encore le laisser aux vestiaires ? Il s'adresse aux lecteurs comme si l'on était son confident ou son deuxième cerveau.
Dans ce roman, Jean Philippe Toussaint emmène le lecteur à se positionner sur sa relation avec la télévision. Est-elle utilisée comme un objet de divertissement ou est-elle devenue indispensable dans notre quotidien ? En effet, l'auteur dit dans son livre que « Une des caractéristiques de la télévision, quand on ne la regarde pas, est de nous faire croire que quelque chose pourrait se passer si on l'allumait. ».
J'ai beaucoup aimé ce livre qui parle de sujets banals, de la vie quotidienne de chacun d'entre nous, avec un regard différent. L'humour est aussi très présent dans ce roman. Cette première oeuvre de Jean Philippe Toussaint m'a donné envie de lire les autres, ce que je pense faire très prochainement.
The revolution of Ivy - Amy Engel
C'est le tome deux du roman post-apocalyptique de The book of Ivy.
The book of Ivy (tome 1) :
Après une guerre nucléaire, le peu de personnes survivantes ont formé une ville. Lors de l'élection d'un président, deux familles se sont affrontées : les Westfall et les Lattimer, cette dernière ayant gagné le pouvoir. Selon une loi, afin d'unifier les deux clans, Ivy Westfall doit épouser Bishop Lattimer. Ivy est destinée à tuer son mari. En effet, depuis qu'elle est petite, son père l'entraine pour qu'elle soit prête lors du crime.
L'histoire est à la première personne, c'est Ivy qui parle. Après le mariage avec Bishop, Ivy va entrainer le lecteur dans de multiples sentiments : la peur, la tristesse et parfois la joie. On va, au fur et à mesure du roman, découvrir les vrais caractères des deux personnages principaux mais aussi le passé de leur famille qu'ils découvrent en même temps que le lecteur.
On entre facilement dans l'histoire du fait de la première personne et des sentiments des personnages qui nous sont dévoilés. Il y a de nombreux rebondissements inattendus. Dans ce roman, les deux personnages vont éprouver des sentiments, normalement interdits entre ces deux clans et on découvre comment l'amour qu'ils ressentent va prendre le dessus sur leur destin (celui d'Ivy de tuer Bishop)...
Le roman est facile à lire et les nombreux dialogues permettent de rendre plus vivant le texte.
The revolution of Ivy (Tome 2) :
On retrouve Ivy comme on l'avait laissé à la fin du tome 1, c'est à dire de l'autre côté de la barrière, désemparée et désespérée. On va voir Ivy s'accommoder à sa nouvelle vie et devenir de plus en plus sauvage : devoir trouver sa nourriture seule, se battre voir tuer pour ne pas l'être elle-même. Les conditions de vie sont extrêmement dures et elle marche à longueur de journée sans savoir où elle va, ni si elle prend le bon chemin. Elle va rencontrer différents personnages, certains lui voudront du mal, d'autres l'aideront à survivre dans cet enfer qui se révélera peut-être moins pire que ce qu'elle ne le croyait.
Ce deuxième tome est comme le premier, écrit à la première personne, ce qui me plait tout autant. En dehors de la ville, Ivy va se remettre en question de multiples fois sur son amour avec Bishop, sa famille, sa situation au point d'un jour aimer Bishop et le lendemain vouloir totalement l'oublier. Il y a dans ce tome de nombreux rebondissements et une fin inattendus. J'ai trouvé quelques passages un peu long, avec Ivy qui se pose les mêmes questions et qui n'a toujours pas de réponse mais à part ça, le roman reste très facile à lire et très plaisant.
Lettre à D. - André Gorz
André Gorz, un philosophe et écrivain français, retrace sa vie avec sa femme, Dorine. De leur rencontre jusqu'à un an avant leur mort (ils se sont suicidés le même jour), Gorz décrit tous les moments de leur relation, à la fois les plus difficiles et les plus heureux, avec 58 ans de recul. Ce livre s'adresse à elle directement, il parle à la deuxième personne. On est plongé dans leur histoire dès le début car il n'y a pas d'introduction ou de présentation : "Tu vas avoir quatre-vingt-deux ans". L'auteur s'interroge très souvent sur ses faits et gestes mais ne les remet jamais en cause.
J'ai acheté ce livre après avoir vu la pièce Doreen au théâtre. J'avais apprécié cette pièce de David Geselson et j'ai eu envie de lire le livre. J'ai bien aimé le début et la fin du livre car il parle des moments compliqués lors d'une relation et comment ils ont réussi à les surmonter à deux. Au début, la question du mariage et vivre ensemble malgré la situation précaire sont développées. A la fin, c'est la question de comment vaincre la maladie qui mange petit à petit l'espérance de vie de sa bien-aimée. Ce sont des éléments auxquels il n'y a pas une seule réponse et manière de faire et j'ai trouvé ça intéressant de voir comment s'articulait leur couple autour de ces difficultés. Au milieu du livre, j'ai trouvé que Gorz parlait beaucoup de ses différents métier où Dorine l'aidait. Il décrit l'organisation de son travail, ses rencontres professionnelles, les différents journaux pour lesquels il travaillait. Il parle de sa relation avec Dorine seulement lorsqu'ils sont au travail et qu'elle l'aide à écrire ses articles. Je trouve que ce passage prend trop de place dans le livre et j'aurais préféré qu'il nous raconte les réussites et difficultés qu'ils ont eu dans le fonctionnement de leur couple. Je suis donc assez mitigée sur ce livre : à la fois le début et à la fin était très beaux mais le milieu m'a déçu.
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Culture moi !
Non-FictionPendant l'année 2018, je me suis fixé un objectif qui est de rencontrer au moins 10 objets culturels par mois. Cela m'a été inspiré par Ina Mihalache de la chaine youtube Solange te parle et ses bilans culturels. La vidéo : https://www.youtube.com/w...