Peer Gynt - David Bobée
Peer Gynt est un conte norvégien écrit par Henrik Ibsen. En 2018, David Bobée le met en scène. De multiples acteurs jouent dans cette pièce qui raconte l'histoire de Peer Gynt, un jeune homme vivant dans la campagne en Norvège avec sa mère dans une caravane. Il passe son temps à inventer des histoires dont il est le héros. Pendant la pièce, il tombe amoureux de Solveig, enlève Ingrid, rencontre la fille du roi des Trolls, retrouve Solveig, repart en voyage, devient marchand d'esclaves puis prophète, est le seul rescapé d'un bateau ayant coulé, retrouve une dernière fois Solveig avant de mourir devant elle. Tout au long de la pièce, Peer Gynt grandi autant physiquement (il est jeune au début de la pièce et il devient adulte) que mentalement (sa quête d'identité).
La quête d'identité de Peer Gynt va être développée tout au long du spectacle. En effet, au début, lorsqu'il est jeune il ne fait que mentir et invente des histoires aux autres personnages pour obtenir leur reconnaissance. Peer Gynt est aussi très indécis, et il se lasse vite comme avec Ingrid qu'il va quitter dès le lendemain matin de son enlèvement. Sa mère lui reproche sans cesse qu'il ne fait que raconter ce qu'il aimerait faire et ne fait rien. Lorsque l'on retrouve Peer Gynt adulte, il a enfin des responsabilités, il est propriétaire de bateaux. A la fin de son périple, il va se retrouver à l'asile où il conseille les malades. Le fait d'arriver à l'asile peut faire penser qu'il a tellement voulu échapper à la réalité qu'il en est devenu fou.
Le parti pris de David Bobée a été de faire un décor qui n'est pas réaliste mais qui permet aux acteurs de s'approprier l'espace. Des structures métalliques ressemblant à des rails de montagnes russes sont disposées tout autour de la scène. Une gigantesque tête de clown est renversée et sa bouche sert d'entrée pour les comédiens. Selon les scènes une caravane ou une immense tête de cochon sur roues occupe l'espace central. Ce décor m'a beaucoup fait penser aux croquis de Meyerhold qui souhaitait que les acteurs l'utilisent pour faire des acrobaties. David Bobée s'en sert pour les mêmes raisons et le décor est souvent escaladé par les acteurs qui utilisent ainsi autant l'espace vertical qu'horizontal.
Les différents arts ont une place importante tout au long du spectacle. Tout d'abord, la musique est produite en direct par un musicien, présent sur scène, qui est aussi un acteur. On peut ainsi le voir jongler entre ses différents instruments et son micro puis, de temps en temps, rejoindre le groupe pour les scènes collectives. De plus, les acteurs sont acrobates et il y a des scènes avec de la danse notamment lors de la scène du mariage d'Ingrid. Le metteur en scène a choisi de mettre de nombreux tableaux visuels qui peuvent faire penser aux illustrations d'un livre. Les scènes où certains personnages sont immobiles étaient très bien pensées car notre regard était tourné vers les acteurs importants qui étaient en mouvement sans que l'on oublie que la scène se déroulait collectivement. Il y a de nombreux jeux de lumières qui donne un côté magique à certaines scènes ou renforcent l'ambiance inquiétante de certains passages. Les acteurs jouent très bien c'est à dire qu'ils sont convaincus de ce qu'ils nous racontent et sont totalement dans la peau de leur personnage.
Le décor et les costumes étaient très colorés. J'ai trouvé que cela donnait l'impression d'un univers enfantin, comme le conte. Lors de la scène du prophète, la lumière traverse une toile en papier et laisse entrevoir juste les contours des corps des acteurs, comme des ombres chinoises. Cela donnait à la scène un côté irréel ce que j'ai beaucoup aimé. Cela m'a fait penser au film « Princes et princesses » de Michel Ocelot. Ma scène préférée est celle de la mort de la mère où Peer Gynt raconte une histoire à sa mère qui est allongée dans ses bras. C'est la première fois qu'il lui raconte une histoire dans le but de la rassurer et lui faire plaisir sans penser à se mettre en valeur. C'est un vrai moment de complicité entre les deux personnage et la mère se prête au jeu de l'invention. La musique, les lumières, le décor et les costumes ont tous un rôle à jouer dans l'immersion du spectateur dans l'univers de Peer Gynt et du conte. La pièce nous immerge pendant 3h40 et fait de la salle de théâtre un lieu magique et coupé du monde réel.
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Voilà, les analyses du mois de janvier sont terminées. Je n'ai pas eu le temps d'écrire un compte rendu pour tous les objets culturels mais j'ai bien lu une BD "Dans la combi de Thomas Pesquet" de Marion Montaigne. Je vous la conseille vivement, elle est très drôle et on apprend beaucoup de choses sur la préparation à un voyage spatial. Une grande partie la BD est consacrée sur la préparation de Thomas, ce qui est logique vu que c'est le moment le plus long. (Vous pouvez lire les 25 premières pages sur google) J'ai vu un quatrième film : Les heures Sombres de Joe Wright (vous pouvez lire l'analyse de @Slateholder ).
J'ai donc respecté mes objectifs ce mois-ci :)
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Culture moi !
Non-FictionPendant l'année 2018, je me suis fixé un objectif qui est de rencontrer au moins 10 objets culturels par mois. Cela m'a été inspiré par Ina Mihalache de la chaine youtube Solange te parle et ses bilans culturels. La vidéo : https://www.youtube.com/w...