Autoportrait (à l'étranger) – Jean Philippe Toussaint
Voici le résumé du livre qui, je trouve, donne déjà la couleur : « A chaque fois que je voyage m'étreint une très légère angoisse au moment du départ, angoisse parfois teintée d'un doux frisson d'exaltation. Car je sais qu'aux voyages s'associe toujours la possibilité de la mort - ou du sexe (éventualités hautement improbables évidemment, mais néanmoins jamais tout à fait à exclure)»
Jean Philippe Toussaint raconte dans ce livre des souvenirs de voyages lors de conférences qu'il doit donner. Il voyage un peu partout : principalement en Asie et en Europe mais aussi en Afrique. Chaque ville correspond à un chapitre et il y en a onze au total. Ils sont assez courts car il ne raconte pas son séjour en entier mais seulement un anecdote, un moment qui l'a marqué. Toussaint nous fait voyager de l'Allemagne au Japon en quelques pages. A chaque chapitre, l'auteur nous plonge avec lui dans une atmosphère différente : un train, une salle de réunion, un supermarché... Mon chapitre préféré est celui de Berlin où il achète du jambon dans une boucherie et il explique son "combat" avec la vendeuse pour qu'elle lui coupe la tranche ayant une épaisseur parfaite. Je n'ai pas envie de vous expliquer chaque chapitre car je préfère vous laisser la surprise de ces petits billets de voyage (si vous le lisez).
J'ai beaucoup aimé car l'auteur allie dans ce roman souvenirs et humour. Toussaint a réussi à me faire voyager à travers un livre, ce que j'ai apprécié. Vu que les chapitres sont indépendants, je pense que l'on peut les lire dans l'ordre que l'on veut (je n'ai pas essayé cette lecture différente). Je vous conseille ce livre vivement mais je pense qu'il vaut mieux commencer par un autre roman de Jean-Philippe Toussaint car celui-ci est plus personnel que les autres.
Huis Clos – Jean Paul Sartre
Trois personnages (Inès, Estelle et Garcin) se retrouvent enfermés dans une pièce où il n'y a rien, seulement des canapés : c'est l'Enfer. Les trois personnages sont donc obligés de discuter entre eux mais aucun ne veut avouer les raisons de sa présence en Enfer et non au Paradis. Quelques moments plus tard, après de multiples mensonges, les masques tombent. Après cette "mise à nu", ils découvrent qu'ils peuvent tous voir ce qui se passe dans le monde réel seulement si l'on se souvient d'eux. Ce pouvoir est un peu une "seconde vie" car ils peuvent vivre via les vivants ou une "seconde mort" car lorsque l'on s'arrête de penser à eux, ce pouvoir ne fonctionne plus. Durant la pièce, les personnages comprennent qu'ils vont devoir rester ensemble jusqu'à ce qu'ils s'entre-tuent. Garcin, pour éviter ce désastre, choisit de se taire. Inès et Estelle sont contre cette solution et cela va causer des disputes. C'est d'ailleurs à ce moment là que Garcin va prononcer la célèbre réplique « L'enfer c'est les autres ».
Huis Clos est une pièce de théâtre de l'absurde. C'est à dire à dire que les héros sont des personnes banales qui vivent dans un monde qui n'a aucun sens. Je pense que c'est les pièces de théâtre que j'aime le plus. Le texte peut paraître très simple et est souvent facile à comprendre car ce sont des écrivains du 20 ème siècle donc le vocabulaire est le même qu'aujourd'hui (contrairement aux pièces classiques). Mais il y a à chaque fois un sens, une réflexion plus philosophique lorsqu'on creuse le texte et que l'on regarde attentivement. Dans Huis Clos, Sartre explique que l'homme doit faire des choix qu'il assume pour l'éternité. Ainsi, les trois personnages doivent assumer les différents actes qui les ont emmenés en Enfer.
Cette a été écrite en 1943 et parle de sujets modernes. En effet, Inès, un des personnages principaux, est lesbienne et l'assume complètement. La pièce mélange des personnes de milieux très différents : Estelle est très aisée alors que Garcin et Inès viennent des classes moyennes.
J'ai beaucoup aimé cette pièce que j'ai lue en une petite heure. Elle se lit donc facilement et j'ai beaucoup aimé l'histoire où l'on découvre le côté sombre de ces trois personnages qui, au départ, non pas l'air d'avoir une raison d'être en Enfer.
En attendant Godot – Beckett
Alors, je vous préviens, dans cette pièce de théâtre, il ne se passe rien. Il n'y a ni évolution des personnages, ni changement de lieu, ni éléments perturbateurs, ni intrigue. Deux hommes Vladimir et Estragon attendent Godot. On ne sait pas qui est ce personnage et parfois l'un des deux va même oublier complètement la raison de son attente. Un homme, Pozzo, va les interrompre dans cette attente avec son esclave Lucky soit en français « Chanceux » (notez l'humour). Après le départ de ces deux personnages, un homme avertit Vladimir et Estragon que Godot ne viendra pas ce jour-ci mais peut-être le lendemain. C'est la fin du premier acte. Le second est presque identique au premier : même personnages, même lieu, même but, même interruption de Pozzo et Lucky qui ne se souviennent pas être déjà venus. Cet acte se termine par les deux mêmes répliques que le premier :
« - Alors, on y va ?
- Allons-y »
Cela peut faire penser à une boucle. Il se passe exactement la même chose chaque jour et on se demande donc, depuis combien de temps Vladimir et Estragon attendent Godot.
Les deux personnages, qui se nomment entre eux « Didi » et « Gogo », peuvent faire penser à deux clowns à cause de leur démarche et leur attitude face à certaines situations. Par exemple lorsqu'ils veulent se pendre, ils se disputent pour savoir lequel va essayer en premier. Ils vont jusqu'à comparer leur poids pour que celui qui va se pendre en premier ne casse pas la branche, permettant ainsi au second de mourir et ne pas rester seul à attendre. Tout le long de la pièce, des thèmes tragiques tels que la mort ou l'ennui vont être abordés mais ils sont toujours coupés par un élément comique comme dans cette scène du suicide. C'est un des éléments caractéristiques de l'absurde.
Je suis assez partagée sur cette pièce. Beckett maîtrise totalement l'art de faire des discours qui ne servent qu'à combler le vide de cette absence de Godot. De plus, les répliques sont très brèves (souvent 3 ou 4 mots) et s'enchaînent très vite entre les deux personnages. Cela rend la lecture facile et compréhensible. L'auteur réussi à nous emmener avec Vladimir et Estragon dans l'attente. On se demande comme eux quand est ce que Godot va arriver. Enfin plutôt, s'il existe et s'il a l'intention de venir. J'ai trouvé que le deuxième acte est assez long à lire car on comprend très vite qu'il se passe la même chose que le premier jour et on ne découvre rien. Je me suis ennuyée lors de la lecture de cette partie et c'est la raison de mon avis partagé.
Bande-dessinée
Chantier interdit au public – Claire Braud
Cette bande dessinée fait partie de la série « sociorama ». Elle a pour but de vulgariser des études sociologiques peu lues mais qui peuvent se révéler très intéressantes. J'ai pris ce tome un peu par hasard car les différents sujets de la série avaient l'air tous intéressants et ils traitent de problèmes actuels. Chantier interdit au public explique la situation des travailleurs sans papiers qui sont souvent maltraités par leurs supérieurs, ainsi que par ceux qui sont dans une situation précaire comme eux mais qui ont des papiers. Ces personnes peuvent à tout moment se faire renvoyer et ils acceptent donc de faire des travaux peu sécurisés, difficiles, peu payés... On suit deux personnes : Soleyman et Hassane. Le premier est dans l'entreprise depuis plusieurs années et vient de recevoir ces papiers. Il va pouvoir enfin bénéficier d'un vrai contrat en CDI. Le second vient d'arriver sur le chantier en tant que ferrailleur et est sans papier.
Je savais déjà que ce travail au noir des sans-papier existait mais cette BD montre la réalité dont sont confrontés ces personnes au quotidien. Je n'ai pas du tout aimé les dessins de cette BD car ils font un peu fouillis et croquis. J'ai eu l'impression que la dessinatrice avait fait ça vite, sans s'appliquer. Je n'ai donc pas aimé la BD pour cette raison même si le sujet traité était intéressant.
J'ai bien aimé la démarche de cette collection et je pense en lire d'autres car chaque tome est fait par un dessinateur différent.
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Désolé de ne pas avoir publié plus tôt. Il faut que je me trouve un rythme pour écrire et publier ensuite de façon régulière.
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Culture moi !
Non-FictionPendant l'année 2018, je me suis fixé un objectif qui est de rencontrer au moins 10 objets culturels par mois. Cela m'a été inspiré par Ina Mihalache de la chaine youtube Solange te parle et ses bilans culturels. La vidéo : https://www.youtube.com/w...