Chapitre 31 : SOS

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**Maï**

Après l'échographie, Ousmane me demandait un moment pour que l'on puisse discuter. Je ne sais pas si je me sentais prête pour ça, mais je me décidais à mettre un peu d'eau dans mon vin. Après un mois, je me retrouvais de nouveau dans ce qui était mon salon. Ça me faisait tout drôle d'être là après tout ce qui s'était passé, surtout après la dernière chose qui s'y est passée. Mari nous a laissé seuls en se réfugiant dans sa chambre. J'étais là en face d'Ousmane, et je ne savais pas trop quel comportement adopté, je ne savais pas quoi lui dire. J'étais très partagée dans mes sentiments : entre lui sauter dans les bras et le gifler. Au lieu de ça, j'étais là totalement muette.

- Ousmane : tu ne veux rien boire ? Tu es sûre ?

- Moi : non t'inquiètes pas

- Ousmane : est-ce... que tu as lu la lettre ?

- Moi : oui ... j'étais beaucoup touchée et surprise

- Ousmane : pourquoi surprise ?

- Moi : disons que je n'aurai jamais pensé que tu étais du genre à écrire une lettre !

- Ousmane : humm tu m'y as contraint

- Moi : je n'ai rien fait ...

- Ousmane : c'était le seul moyen que j'ai trouvé pour te dire les choses en espérant que le message passerait

- Moi : le message est passé ! Mais ... ça ne veut pas dire que j'oublie ou que je te pardonne

- Ousmane : je sais bien... Je regrette sincèrement, tu ne peux pas savoir à quel point, je ne veux pas te brusquer ... Mais je serai content si tu revenais à la maison

- Moi : ... J'avoue que ça me manque notre appart ...

- Ousmane : c'est tout !?

- Moi : c'est pas mal ! En tout cas assez pour que je rentre

- Ousmane : hum

Il s'approchait de moi et posait ses lèvres sur les miennes. Comme si ça allait être la première fois qu'il m'embrassait, j'avais des papillons dans le ventre et le cœur qui battait à la chamade. Il me regardait intensément avant de m'offrir un baiser que j'avais tant rêvé ces derniers jours. C'était doux et sucré, mais je sentais quand même une certaine hésitation comme pour être sûr que j'approuvais. Sans savoir ce qui me prend, je le stoppais. J'avais certes très envie de continuer à l'embrasser mais je me rendais compte que je n'étais pas prête, que mes plaies n'avaient pas complétement cicatrisées.

- Ousmane : désolé ... Tu me manques tellement !

- Moi : il me faut encore un peu de temps...

- Ousmane : je sais, je comprends

- Moi : je vais récupérer mes affaires chez Junior

- Ousmane : je t'accompagne si tu veux !

- Moi : je vais y aller avec Mari, ne t'inquiètes pas !

Je m'étais donc décidée à revenir dans mon foyer. Ça me faisait tout drôle de rassembler mes affaires chez Junior. Je n'aurai jamais pensé que je me serais retrouvée dans une situation pareille. Une situation que j'ai réussi à cacher à mes parents. J'avais appelé Nana pour la prévenir et elle était contente que « je rentres enfin ». Cela faisait des jours qu'elle me suppliait aussi de pardonner à Ousmane même si elle passait son temps à le blâmer. Mais je pense que j'avais besoin de cette minuscule pause pour remettre en ordre mes sentiments et mes pensées. Sans ça, je pense que je continuerai encore à haïr davantage Ousmane. Je sortais de la chambre en étant nostalgique. J'y ai juste passé un mois, mais ce mois m'a permis de me reposer émotionnellement. Pendant que je discutais avec Junior, Mari était descendu pour m'attendre à la voiture.

Ma vie basculée à jamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant