Just you and me...

Chapitre 2. K

Je regarde par la fenêtre et vois les arbres de la cour se balancer au rythme du vent. La prof parle toujours mais je n'écoute pas, je suis comme perdue dans mes pensées.

_ Mme Anderson ! m'appelle la professeure.

Je ne réagis pas, fais semblant de ne pas avoir entendu. Tous les regards sont cependant pointés sur moi et ça commence à devenir légèrement pesant...

_ Mme Anderson ! insiste-t-elle.

_ Oui madame, je réponds en soupirant.

_ Qu'est ce que je viens de dire ?

_ Heu...

Je vois Kylie, à l'autre bout de la classe, qui me fait de grands gestes pour tenter tant bien que mal de m'expliquer quelque chose que je ne comprends absolument pas.

_ Je ne sais pas madame, je réponds simplement.

_ La prochaine fois tâche de bien écouter le cours Kendall.

Je hoche la tête doucement. À quoi bon s'attirer des ennuis dès le premier jour ?

Je vois Cheryl, l'élève la plus demandée dans les lits des mecs et celle qui y est le plus passée je dirais, se foutre de ma gueule méchamment. Je lui fais mon sourire le plus hypocrite et lève mon majeur dans sa direction. Elle écarquille les yeux comme si je venais de braver l'interdit et détourne le regard au bout de quelques secondes. Pff, sale faiblarde.

_ Je peux savoir ce qui te prends de faire un doigt à ma petite amie ? me demande d'Aaron.

_ Je fais ce que je veux, je réponds d'une voix qui ne laisse pas place à la réplique.

_ Non tu ne fais pas ce que tu veux...

Il marque un blanc.

_ C'est quoi ton prénom déjà ?

Je ne vais pas répondre.
Je ne vais pas répondre.
Je ne vais pas répondre.
Et... Je ne peux pas m'en empêcher. Je réponds.

_ Écoute, je sais que les mecs dans ton genre méprisent le monde qui t'entoure, mais sache que tu n'es pas au dessus de tout le monde, ok ? Et si je fais ce que je veux tu n'as rien à me dicter quoi que ce soit. Tu n'es ni mon père, ni mon frère, même pas mon oncle et encore moins mon ami. Même le terme de « connaissance » est trop fort pour décrire ce que l'on est, donc lâche moi !

Bouche bée par les paroles que je viens de prononcer, il ne réplique pas. Tant mieux, il l'avait bien mérité et j'espère qu'il le sait. Personne ne remet à sa place ce connard de service donc il fallait bien que quelqu'un le fasse nan ? Étant une personne gentille, je me suis dévouée.

Toi gentille ? Ça c'est la meilleure ! me souffle ma conscience.

Purée, ça faisait un moment que je ne l'avais pas entendue celle-là.

Après cette petite scène de ménage entre bons vieux camarades de classe, je me remets au travail et décide d'écouter le cours pour ne plus avoir à parler à l'abruti.

Dix minutes plus tard, la sonnerie marque la fin de mon calvaire :

DRING !

Enfin ! Je suis littéralement en train de chanter Hallelujah dans ma tête.
Je range mes affaires le plus rapidement possible. Et, sous le coup d'une impulsion vraiment, mais alors vraiment pas réfléchie, je mets un coup de sac dans la tête de Aaron. Non mais quelle conne !

_ Putain, jure-t-il en tâtant son front.

_ Désolée, je dis en mettant ma main devant ma bouche.