Chapitre 43. K/A

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À l'entente de ces mots, mon cœur se serre, mon esprit se ferme ainsi que mes yeux. Plus rien ne compte à part l'angoisse qui m'envahit.

_ Kendall ? Est-ce que tout va bien ? me demande Michael doucement.

C'est à contre-cœur que je rouvre les yeux. Oui, à contre-coeur car lorsque l'on a les yeux fermés, on ne voit plus rien, on ne ressent plus rien à part un vide, un vide profond. Plus profond qu'un ravin. Plus profond que le ravin qui se forme dans mon cœur depuis quelques jours. Le visage de mon ami est inquiet. Je le vois à ses sourcils froncés et à sa bouche retroussée.

_ Je... Je dois aller taper contre un sac.

_ Heu... Oui bien sûr, dit-il brusqué par mon ton froid et distant. Tu veux que je vienne t'aider en le... Tenant, par exemple ?

_ Non, je... C'est bon, merci.

J'attrape ma bouteille d'eau et pars sans demander mon reste.

Donc si nous résumons bien ma journée, j'ai appris que Zack me ment depuis maintenant deux ans, que Kylie est enceinte et que Michael connaît Alma et l'apprécie plus que de raison. Tout va comme je le veux dans ma vie. C'est vraiment... Vraiment parfait.

Je balance rageusement ma gourde sur le sol et ne perds pas de temps pour commencer à taper contre cet énorme sac. Je frappe en pensant à Zack. Je frappe en pensant à Kylie et Aiden. Je frappe en pensant à Alma.

Mes mains s'enfoncent dans le tissu, laissent des traces de mon passage. Je lui donne des coups plus forts les uns que les autres, risquant même de me briser les os. Ma haine s'évacue laissant place à un autre sentiment : la nervosité. Je suis nerveuse pour Kylie. Mon frère n'est pas d'une nature très courageuse et j'ai peur qu'il la laisse tomber. Être papa. Papa à dix-huit ans. Il ne le supportera pas, je le sais.

Je me pose une centaine de questions. Ça va faire combien de temps qu'ils le savent, maintenant ? Pendant combien de temps ont-ils dû garder le secret ? Comment mes parents et ceux de Kylie vont-ils réagir ? Pas bien, ça c'est sûr.

Alors que je m'apprête à retaper plus violemment que jamais sur ce sac qui me sert de souffre-douleur, une main vient empêcher mon poing. Je me fige. Qui ose me déranger ? Qui ose me stopper dans mon action ?

_ Je pense qu'il est grand temps d'arrêter..., dit une voix contre mon oreille.

Je tourne me tête vers l'endroit d'où provient la voix et le vois. Je suis sûre qu'à ce moment-là, mes yeux deviennent noirs et peuvent envoyer des éclairs. Mais qu'est-ce qu'il fout là ?

_ Qu'est-ce que tu fais là ? je demande sèchement.

_ Je suis venue te faire arrêter tes conneries, me dit Aaron et croisant des bras sur son torse. Quand Kylie m'a dit que tu étais partie, j'ai tout de suite su que tu étais venue ici.

_ Comme c'est mignon... Tu ne peux pas me laisser respirer un petit peu ?

_ Comment ça ? demande-t-il en fronçant les sourcils.

_ Je suis venue ici pour me défouler ! Pas pour qu'on vienne me faire chier ! Tu devrais savoir que si je suis là, c'est que je veux rester seule.

_ Kendall, tu te fais du mal...

_ Pas du tout ! J'ai juste besoin de ça pour aller mieux ! Je peux me débrouiller toute seule, je n'ai besoin ni de toi ni de Aiden.

_ C'est vrai, tu te débrouilles tellement bien que tu mets tes mains en sang ! Tu te blesses corporellement juste pour oublier la douleur psychique, mais c'est pas comme ça que ça marche. Il faut que tu saches que quoi qu'il arrive la douleur psychologique prend le dessus sur n'importe quel autre type de douleur.

Just you and me...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant