Lui :Je voulais la baiser comme toutes les autres, et je venais de lui faire l'amour...
J'aurais juré à cet instant qu'elle était encore avec moi. Une fraction de seconde, peut-être deux. Je ne savais plus. Tout était tellement flou maintenant.
J'avais passé la nuit à ses côtés et nous avions refait le monde à notre façon . Elle avait passée une partie de la soirée à me sourire comme si chaque minute passée dans mes bras la rendait moins vulnérable, moins fragile.
J'avais eu l'intime conviction qu'elle s'était sentie heureuse et libre. Les dernières heures qui venaient de s'écouler à la vitesse d'un éclair lui avait redonné le goût de vivre et de se battre. J'avais essuyé une partie de ses larmes durant trop longtemps maintenant.
Elle s'était blottie contre moi et m'avait demandé de ne jamais partir,comme si toute sa vie en dépendait désormais. Elle restait paisible, calme, et les suffoquements de ses pleurs étaient parvenus à se noyer tout doucement dans la nuit.
J'avais passé mes mains une centaine de fois sur son front et dans ses cheveux en retournant le problème dans tous les sens.
J'incarnais le diable en personne, le seul être humain sur terre à être potentiellement capable de lui faire du mal aux yeux du monde entier. Pourtant, elle était encore là et je sentais le rythme de son cœur contre ma main.
On se détruisait depuis des semaines maintenant et elle ne cessait jamais de me répéter que je méritais une vie moins compliquée que celle qu'elle vivait. Elle refusait de m'embarquer dans toute cette histoire, dans ces mensonges, ces trahisons et toutes ces manipulations.
Nous étions à des années lumières elle et moi et pourtant, nous parvenions à voler des instants au temps.
C'était constamment une course contre la montre.
Et puis la sonnerie de son téléphone avait retenti dans toute la pièce plongée dans le noir et elle s'était relevée aussi vite que son ombre.
J'avais entendu dans sa voix, des fragments de douleurs mélangés à de la colère , peut-être même à de la haine.
Je lui avais demandé ce qu'il se passait.
« Il est en bas, il à ton adresse et il vient me chercher. J'ai 2 minutes pour descendre avant de signer mon arrêt de mort »
Je l'avais vu prendre un stylo et dessiner un rond sur cette feuille blanche que je ne supportais plus de regarder. Puis, un bâton.
« Pourquoi ? »
« Je prends de l'avance. Avait-elle dit. Tu devrais en faire de même »
Jusqu'à quand allait-elle être capable d'accepter deux contrats différents ? Celui d'un homme qui était complètement dingue d'elle et qui était entrain de la rendre complètement folle et celui d'un homme qui était tout aussi fou d'elle et qui tentait de la rendre heureuse de la meilleure façon qu'il soit : moi.
Lorsqu'elle prenait peur, elle se renfermait sur elle même et elle devenait inaccessible.
-Oublie moi Quentin !
Derrières ses paroles se cachait la jeune femme que je redoutais tant, capable de tout anéantir sur son passage. Elle ne mesurait pas l'impact que ses mots avaient sur moi, sur elle, sur nous.
Notre histoire était un véritable carnage. Chaque moment que je tentais de rendre plus beau et plus doux pour elle, se transformait toujours en douloureux souvenirs.
Pourtant, je m'accrochais à chaque parcelle de son âme, de son cœur et j'aurais juré qu'il en était de même pour elle.
Voici comment tout a commencé...
A suivre...