Lui
Cela faisait désormais quatre jours que Lou travaillait pour nous. Et cela devenait de plus en plus compliqué de rester sérieux lorsque je me trouvais à quelques mètres d'elle dans le magasin.
Je profitais, enfin, j'abusais parfois de mon statut pour venir la voir, même si la plus part du temps, je n'avais aucune véritable raison.
J'avais la sensation que nous étions deux aimants. J'étais incapable de rester trop longtemps loin d'elle... Elle était différente de toutes les autres jeunes femmes que j'avais pu rencontrer.
Elle avait constamment le sourire, elle était douce et savait rire de tout.Je ne voyais jusque là aucun défaut en elle.
J'avais trouvé une motivation à me lever le matin depuis trois jours maintenant et j'accordais encore plus de soin à mon apparence.
Je ne pouvais pas m'empêcher de la regarder lorsqu'elle sortait du vestiaire avec sa tenue et sa queue de cheval. Elle me tendait à ce moment là, toujours un petit sourire en coin.
Quant à ses courbes, j'avais toujours beaucoup de mal à en détacher mon regard.Lorsque mes collègues eurent compris que Lou ne me laissait pas indifférent, ils commencèrent à se moquer de moi « Une nouvelle petite blonde et on a plus de responsable dans notre rayon ! Mec tu es toujours fourré du côté textile ! »
Ils avaient pourtant bien raison. Chaque prétexte était bon pour me retrouver cinq minutes avec elle.Je lui envoyais la veille une demande d'amis sur Facebook et à ma plus grande surprise elle avait acceptée.
Lorsque j'avais fait défiler ses photos, j'avais découvert à ma plus grande surprise et déception... qu'elle n'était pas seule. Elle partageait sa vie avec un Homme depuis plusieurs années.J'étais rentré chez moi vers 21h et j'avais allumé ma télévision, avais sorti un bol, du lait et mes céréales.
L'envie avait été plus forte que moi. Peu importait sa situation sentimentale, je lui avais envoyé un message.
« Salut Lou, j'espère que mon invitation ne posera pas soucis. Pour quelqu'un qui n'a jamais fait de commerce. Tu bosses plutôt bien. Bonne soirée ».
Quelle phrase idiote, tant pis, je l'avais envoyée et elle m'avait aussitôt répondu gentiment et nous avions passé deux heures à parler de tout et de rien.
J'avais complètement décortiqué son profil qui était inondé d'images de paysages.
Elle n'avait que vingt ans et parcourait déjà le globe dès qu'elle le pouvait.
Elle marquait encore des points. J'adorais ça.
J'avais pas la même occasion fouillé le Facebook de son petit ami, Thomas.
Un mec qui avait l'air fou d'elle. Et je pense que j'étais susceptible de le comprendre.
J'avais eu l'infime conviction en zoomant sur une de leur photo sur les hauteurs de New York que leur amour n'était pas des plus passionnels.
Lou avait ce regard vide, sans vie, que je ne connaissais pas depuis que je la côtoyais. Elle était tout sauf cette femme sur cette photo.Il y avait une chose dont j'étais certain. Ce n'était pas le genre de fille avec qui je devais tout gâcher, tout anéantir pour des histoires de sexe ou sans lendemain.
Je la désirais, plus que n'importe qui.
Pourtant, je m'étais juré de ne pas l'approcher, de ne jamais la toucher et encore moins de me laisser l'entière liberté d'un jour l'aimer.