Regarde-moi.

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1er baiser : Regarde-moi

***

L'alcool rend ton regard vide, flou. Tu regardes quelque chose mais tu regardes nulle part, tu n'es pas vraiment aveugle mais tu ne vois rien. Je passe dix fois devant toi, et tu ne le remarques même pas. Vingt fois.

Cinquante fois. Bon sang, regarde-moi !

Arrête de boire, arrête de pleurer à l'intérieur de toi-même, je voudrais juste que tu me vois et que tu me dises « Hey salut Monty », mais tu ne le fais pas, même pas au bout de mon centième passage.

Cent-un, cent-deux, cent-trois.

Je pleure maintenant. Des grosses larmes coulent sur mes joues. Est-ce que tu me détestes encore ou est-ce que l'alcool a tué toute ta santé mentale ?

Je te vois grimacer, pourquoi tu grimaces ? Ton alcool avait un drôle de goût ? Tu as mal quelque part ? Tu as pensé à un truc triste ?

J'ai envie de te hurler dessus, de te secouer. Trois-cent passage au moins. Je fais des aller-retour, je tourne en rond, je ne vais nulle part, je passe et je repasse et je repasse encore et encore et encore. En vain.

Je craque. Je craque complet. Mon corps bouge tout seul, il te saute presque dessus et ma bouche se pose sur la tienne. Baiser volé. Puis je hurle :

- Regarde-moi !!

Tes yeux se posent sur moi, dans mes yeux, enfin. Tu me vois. Tu me vois.

- Je te regarde Monty, murmures-tu, je ne fais même que ça.

- Quoi ?

- Tu es passé au moins quatre-cent-deux fois, tu as pleuré pendant une dizaine de minutes, tu as craqué seulement maintenant.

Tu m'embrasses en retour. D'une haleine non alcoolisée, je m'en rends compte seulement maintenant.

- C'est de l'eau que je bois, ris-tu.

J'ai envie de t'en coller une, à la place je t'embrasse encore, et encore, et encore.

- Ça valait le coup d'attendre, souris-tu.

- Tu aurais pu me dire que tu me regardais !

- Mais tu ne m'aurais pas embrassé, si je l'avais fait.

Et je l'embrasse encore, pour le punir.

- Tu m'as laissé pleurer, me plaignis-je.

- J'ai pas aimé ça, mais toi, tu m'as laissé boire ce que tu pensais être de l'alcool. Égalité.

Je pince ses joues et je l'embrasse :

- J'ai essayé pleins de fois de te faire arrêter, dis-je, tu ne voulais pas.

- J'ai arrêté maintenant.

- Promis ?

- Promis.

Je l'embrasse, je l'embrasse, je l'embrasse. Je ne peux plus m'arrêter.

- Je t'aime, je lui dis, je veux plus te voir boire, te détruire, je veux pas te perdre.

- J'ai compris, souris-tu.

- Je t'aime, je répète.

- J'ai compris, répètes-tu.

Et ça t'amuse.

- Jasper...

- Okay... Je t'aime aussi, finis-tu par lâcher.

Et cette fois-ci encore, nos bouches se lient. Longtemps.

Longtemps.

Fin.

L'autatrice : un truc bien niais comme il faut. 

30 baisers JontyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant