Chapitre 4 : Fantasme

5.1K 552 55
                                    

Je repris connaissance sur le canapé noir du salon, le visage de Dante au-dessus de moi, teinté d’inquiétude. Il était pâle, mais il l’avait toujours été. Ses cheveux noirs soulignaient la couleur de ses yeux, mettant en valeur son charisme… De vampire ?

-Je me suis fait sucer le sang par un vampire ! m’exclamai-je, manquant l’assommer en me redressant.

-Désolé… souffla-t-il, contrit.

-Désolé !?! Mais désolé de quoi ? Tu ne réalises pas, Dante !

Je sautillais autour de lui, tel un petit démon à ressort de jeu pour enfant, surexcitée.

-Réaliser quoi ? Bon sang, tiens en place, Hélène !

Il m'attrapa par les épaules, me forçant à arrêter de tressauter dans ma sarabande.

-C’est le truc le plus romantique qui soit possible, Dante ! Toutes mes amies vont être vertes de jalousie !

Cette fois-ci, il parut réellement perdu, sa légère moue dubitative formant une grimaçe.

-Tu déconnes, là ?

-Inculte. Tu n’as jamais lu les livres de vampire qui fleurissent sur le marché ? C’est le fantasme numéro un des bibliothécaires, je te ferais savoir !

Il ouvrit la bouche, la referma.

-Donc, le fait de t’avoir été mordu par un vampire en plein acte sexuel t’excites ?

-Non, rétorquai-je en l'empoignant par son veston. Ce qui m’excite, c’est que ça soit toi, mon vampire.

-Effectivement, fit Dante, trente minutes plus tard, décoiffé et à moitié nu.

Je ronronnai de contentement, affalée sur son torse musclé, incapable de bouger. Cette fois-ci, j’avais réellement sentit sa morsure. Et, mes aïeux, ça valait le détour. Bon, ça faisait très pervers, dit comme ça… Mais ça l’était ! Ses canines m’avaient percé la peau au moment de l’orgasme, le parant de mille feux insoupçonnés.

Satisfaite au plus haut point, je mordillais la lèvre inférieure de Dante, qui gloussa doucement.

-Attend, attend… Hélène, il y a…

-Monsieur Thurston ?

-… Un visiteur.

Je rougis à la vitesse de l’éclaire en apercevant Manneville le notaire, à l’autre bout de la pièce. Livide, les yeux écarquillés, il nous fixait sans plus pouvoir bouger, semblait-il.

-Manneville, lança Dante en me faisant glisser d’au-dessus de lui. Je suis heureux de te voir.

Il ferma sa braguette, me gratifia d'un baiser sur le front, avant de s'approcher du notaire, sur le point de défaillir. Pour ma part, je me rhabillais en vitesse, gênée de m’être faite surprendre dans une telle situation –surtout, depuis combien de temps était-il là !?!-.

-Vous êtes vivant, monsieur Thurston ?

-Effectivement. J’aurais justement besoin de toi. Je dois aller à la mairie pour me déclarer vivant, sinon, je vais avoir des problèmes avec les impôts, et…

-Mais… Madame Valens a déjà signé les papiers du testament, balbutia le notaire. C’est désormais elle, la propriétaire de tous vos biens.

-Ha, c’est vrai…

-Pas de problème, rétorquai-je, occupée à arranger mes seins dans mon soutien-gorge. On peut brûler les documents.

Petit silence.

La Molaire du ZombieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant