[Edit partie corrigé et re publié le 21/07/2018 , Attention quelques modifications dans la temporalité du récit.
____________________________________________________________________________
5 Juin 2018, 19h40, Bus
Nous vivons une idylle merveilleuse depuis pratiquement deux mois déjà, tout se passe très bien, on se voit de temps en temps les soirs de semaine et nous passons chaque week-ends ensemble.
D'ailleurs ce soir Benjamin m'invite pour nos deux mois, j'ai trouvé ça trop romantique qu'il me propose une sortie pour fêter ça. Je me découvre être, mine de rien, un peu fleur bleue et je trouve ça adorable qu'un homme pense à un "moisiversaire", par contre je n'ai toujours pas de cadeau, je ne sais même pas si je dois lui en acheter un en fait....Quelques codes me manquent encore et il est trop tard pour appeler ma meilleure amie.
Depuis deux mois nous visitons les musées de la ville, qui m'étaient encore inconnus malgré huits années à y vivre. Il est très calé en art, j'apprends énormément. On y va tranquillement, mais sereinement. Je ne l'ai pas encore présenté à ma famille, mais il a rencontré la plupart de mes amis et le courant est bien passé, un bon point pour lui.
Je n'ai pas envie de précipiter les choses, mais j'aimerais quand même prévoir des vacances ou en tout cas voir plus loin que le week-end prochain, mais j'ai l'impression qu'il n'est pas trop emballé, alors je laisse les choses se dérouler. La période des partiels approche et je comprends tout à fait son stress et son envie de se concentrer sur ses études, d'ailleurs j'ai beaucoup de travail moi-même si je veux espérer soutenir dans 6 mois. Je suis en plein travail de rédaction et je dois dire que j'ai délaissé cet aspect, pourtant crucial, pendant trop de temps. Le temps de rédaction est également anxiogène, car revenir sur ses travaux fait douter, en trois ans j'ai évolué, j'ai appris et j'ai d'autres idées, il faut juste que j'arrive à mettre ça de côté un instant.
Plus les semaines passent et plus je deviens irritable, moins j'ai envie de travailler, plus j'ai envie de m'amuser, Benjamin n'est pas du tout dans le même esprit que le mien et je ne peux pas lui en vouloir. Mais j'ai quand même l'impression qu'on s'éloigne un peu.
Cet après-midi j'avais rendez vous avec un collègue du laboratoire, un enseignant-chercheur qui a soutenu sa thèse il y a cinq ans. De dix ans mon aîné, il représente un peu un idéal de carrière pour moi. Il m'a toujours beaucoup soutenu dès mes premiers jours et me soutient encore durant ma rédaction, il a bien vu que j'étais un peu en décrochage et je pense que si il m'a proposé ce café, c'est pour essayer de me remotiver. Il sait toujours trouver les mots justes pour m'aider et me soutenir, son expérience récente lui permet de savoir exactement ce que je traverse et j'ai l'impression qu'il me comprend réellement ce qui fait beaucoup de bien .
Quinze heures, je suis déjà en retard pour le café, faut dire, j'ai raté mon bus en regardant les horaires de l'année dernière en me trompant de fasicule dans mon sac à main, ça m'apprendra à ranger.
J'entre dans le café, ou plutôt la cafétéria de la fac , légèrement déserte en cette période d'examen et M. Sorel est là avec sa veste marron à carreaux, hideuse mais qui à la fois fais son charme. C'est un homme de trente quatre ans, aux yeux noisette et avec une barbe bien taillé, il porte de grandes lunettes rétro au montures écailles, marron. Sa barbe le vieillit un peu et je me souviens encore qu'il n'en portait pas au début, dessous se cache des tâches de rousseur, ce qui est assez original pour un brun. Il n'a rien de très beau mais il a énormément de charme et un sourire ravageur.
Je me rappelle la première fois que je l'ai rencontré, j'étais toute jeune étudiante en première année et il était tout jeune doctorant, il était en charge d'un de nos groupes de travaux dirigés (ce sont des petites classes un peu sur le principe du lycée qui viennent compléter et normalement appliquer les connaissances vu dans les CM, ces fameux Cours Magistraux en amphi, impersonnels et redoutés de tous). Il était, je pense stressé et ne savait pas trop comment s'y prendre, mais nous n'y avons vu que du feux, il m'a plus tard raconté cette anecdote lorsque j'ai eu moi aussi à faire mon premier TD en tant que professeur.
VOUS LISEZ
Journal d'une éternelle célibataire
Chick-LitInès, 25 ans et toutes mes dents. Malheureuse en amour et pas plus heureuse au jeu, faut dire ne jouant pas ça n'aide pas! J'ai décidé de donner un petit coup de pouce au destin, qui semble avoir oublié de m'ajouter sur la liste de cupidon. C'est...