Chapitre 6 : Un homme jaloux c'est mignon une femme beaucoup moins

91 20 38
                                    

Merci à tous de vos commentaires et encouragements!!

[ Version corrigé et re publié le 21/07/2018 ]

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

8 Juin 2018, 17h30, Train pour Clermont Ferrand.

Assise dans le train j'avais tout loisir de penser à cette fin de semaine plutôt mouvementée et riches en émotions.

*

Mardi soir, je suis évidemment arrivé en retard au restaurant, avec de surcroît un manque total d'effort vestimentaire, Benjamin l'a plutôt mal pris. Je l'avais évidemment prévenu par sms immédiatement de mon retard futur néanmoins, il avait l'air déçu. Le restaurant n'était pas un gastro chic, mais c'était tout de même assez élégant et très cosy, romantique. Nous avions une petite table pour deux bordée de banquette en cuir ( véritable ou non je ne saurais le dire). Une rose solitaire ornait le centre de table et deux bougies nous éclairait de chaque côté de la table. Les gens autours étaient tous manifestement en couple ou en passe de le devenir.

- Ça fait une semaine que ce dîner est prévu, qu'est ce qui a bien pu te retenir ainsi ? Pas l'effort vestimentaire en tout cas!

Cette remarque était sèche et m'allait droit au cœur. Je m'étais déjà rendu compte être la seule décoiffée en basket et avec un maquillage coulant. J'étais déjà bien assez embarrassé, je me sentais mal et il ne m'aidait pas vraiment.

- J'étais avec Brice, nous parlions de ma rédaction de thèse, je suis désolée j'ai raté mon bus je suis arrivée en retard et puis le temps à passer très vite et je ne me suis pas rendu compte de l'heure, je n'avais plus le temps avec les horaires des bus de rentrer me changer.

Il n'a rien répondu, toujours tendu et je sais très bien qu'une part de lui comprenait l'importance que je donnais à ma thèse et qu'une autre part de lui exécrait encore plus Brice dont il se méfiait et qu'il jalousait pour je ne sais quel obscure raison. Je lui avais déjà expliqué maintes fois que Briee n'était qu'un collègue, que je n'étais probablement qu'encore une étudiante dans ses yeux, que c'était un homme marié et père de famille, mais rien à faire, Benjamin était jaloux.

Au vu de ce début de repas, je décidais de ne pas parler de la proposition de retraite d'écriture, de toute façon je n'avais moi-même pas pris de décision alors c'était inutile.

Le reste du repas se passa plutôt bien, l'ambiance finit par se détendre, un peu. Il ne m'avait pas offert d'autre cadeau et je ne sais pas s'il parut surpris ou déçu que je vienne les mains vides, mais en tout cas, il ne fit aucune remarque.

Ses examens du jour ne s'étaient pas très bien passés, je pense que cela jouait sur son humeur et j'étais moi-même préoccupée par ma journée et par mon départ imminent en vacances. À la fin du repas, il ne proposa même pas de me raccompagner, il avait encore des examens pendants les deux jours qui venaient, nous avons donc convenu de nous revoir à mon retour de vacances. Il m'a tout de même accompagné jusqu'à mon bus et à attendu en silence avec moi. Quand celui-ci est arrivé, il m'a pris dans ses bras et m'a chuchoté un " Bonne vacances, amuse toi bien, mais ne m'oublie pas" à l'oreille avant de m'embrasser tendrement.

Mercredi et Jeudi, je passais mes journées au bureau des doctorants à la fac, je m'efforçais toujours de ranger mon bureau et d'y faire un peu de ménage avant chaque vacance, comme un rituel. Je m'étais imposé ce petit rythme 2 jours de rangements, tri, ménage toute les 6-7 semaines, c'était idéal. Ca permettait de revenir dans un environnement propre et sain, j'aimais beaucoup. Je ne m'occupais pas que du bureau en termes de pièces, mais également de mon ordinateur et de ma boite mail, chose qui m'occupait en général une bonne journée. Vendredi fut réservé au ménage de l'appartement et à la préparation de ce que j'allais emmener chez Julia. Malheureusement, ma meilleure amie a déménagé à Clermont-Ferrand depuis huit mois déjà, je n'ai pas encore eu l'occasion d'aller la voir, nous ne nous sommes vues qu'au Nouvel an et elle n'avait pas les mêmes vacances que les miennes...J'étais donc en route pour passer une semaine chez elle, même si malheureusement elle travaillerait en journée.

Ces trois jours sont passés très vite, j'ai pris des nouvelles de Benjamin dont les partiels semblaient mieux se dérouler, mais qui n'avait pas le temps de me voir pour cause de révision. Je l'avais d'ailleurs aperçu jeudi soir à travers les vitres de la bibliothèque universitaire. Il était attablé devant des livres et des fiches en compagnie d'une très jolie blonde et d'un autre de ses amis de promo. Ce qui est étrange, c'est que je connais cette petite blonde pour être une des étudiantes de la fac, mais Benjamin n'étudiais pas sur ce campus et aucun livre de cette bibliothèque ne pouvait lui être utile..... Je me résonnait en me disant que cette BU devait fermer plus tard que la sienne etc., mais j'étais toutefois chagrinée qu'il soit sur mon campus sans même me prévenir pour boire un café ou juste se voir rapidement.

Je n'eu aucunes nouvelles aujourd'hui, c'est en entrant dans le train, une fois installé que je vis une photo de lui sur Facebook. Autour d'une table d'un bar ou restaurant, il levait une bière vers la caméra et il était entouré d'une dizaine d'amis célébrant la fin des partiels, et à côté de lui se trouvait... La blondasse. Oui oui quelconque fille vu plus de deux fois à proximité de mon copain en deux jours gagnait automatiquement le suffixe - asse.

Il fallait que je me raisonne et que je me détende. Mon naturel angoissé prenait le dessus, m'en voulait t'il toujours pour mardi ? Aurais-je dû repousser mon départ pour fêter cette soirée avec lui ? Cette fille représente t'elle un danger ? Devais-je m'inquiéter ?

Je décidais de répondre non à toutes ces questions, pour ma propre santé mentale et pour le bien de mes vacances qui débutent.

*

9 juin 2018, 7h50, canapé de chez Julia

Hier j'ai finis par m'endormir dans le train et je me suis réveillé alors que nous approchions, j'avais une dizaine de sms de Julia me demandant si j'étais bien dans le train, si j'arrivais bien à l'heure, si je ne m'étais pas endormie et n'allais pas rater mon arrêt, puis finalement si j'étais morte ou sans batterie.... Aucun sms de Benjamin, à qui j'ai envoyé un petit " bien arrivé à CF, j'espère que tout va bien bisous, je pense à toi".

J'étais sur excitée de revoir ma meilleure amie, elle me manque tellement ! Le téléphone, c'est génial, même Skype etc., mais ce n'est vraiment pas pareil.

Nos retrouvailles ont été comme je les imaginais folles et intenses, nous sautillions dans les bras l'une de l'autre comme deux adolescentes prépubère et non plus du tout comme deux jeunes femmes ayant un demi-siècle à elle deux.

Son appartement est bien plus spacieux que le mien, elle à même le luxe d'avoir une chambre et une grande salle de bain avec baignoire, le rêve. J'ai pensé plusieurs fois aussi à déménager pour quelque chose de plus grands pouvant me le permettre financièrement, mais au final, je n'ai jamais sauté le pas me trouvant toujours de bonnes excuses. L'avantage de mon mini studio est qu'il n'était pas cher, rapide à ranger et nettoyer et qu'il me permettait de mettre beaucoup d'argent de côté. J'avais ainsi pu passer mon permis et partir en voyage de nombreuses fois durant mes études.

Nous étions resté assises dans son canapé pendant plus de 2 heures, malgré la fatigue nous ne pouvions nous arrêter de parler.

Pour elle, la situation était très claire ; premièrement, elle ne comprenait pas vraiment pourquoi j'hésitais à accepter l'offre de Brice, c'était selon elle une opportunité extra à ne pas manquer. Deuxièmement, elle était sceptique et réservée sur ma relation avec Benjamin, je la connais assez pour savoir que selon elle, c'était voué à l'échec, mais je n'étais pas prête à l'entendre et elle ne se permit rien de plus, tentant de me rassurer au mieux.

Elle est mon exacte opposée en ce qui concerne les décisions à prendre, elle agit à l'instinct, mais se trompant que rarement. Elle sait être pragmatique dans le ressenti. Tandis que moi j'argumente encore et encore trouvant tout et n'importe quoi pour retarder l'échéance.

Il y a donc 2 grands sujets qu'il allait falloir investiguer durant mes vacances :

1- Benjamin

2- la retraite d'écriture

Elle me dressait une liste de questions à se poser lorsque je commençai à m'endormir. Ce fut le signal de l'extinction des feux, nous avions une semaine entière et surtout un week-end entier qui s'annonce sous le signe d'une psychanalyse intégral pour moi, par elle.

Et ce matin, toujours aucune nouvelle de Benjamin...

Journal d'une éternelle célibataireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant