Gentlemen (BxB) -En pause

Chapitre 1

                    

-Tu es un imitateur, pas un créateur comme ton frère ! Un raté juste bon à faire la doublure !

Wow. C'est quoi ces putains de cris ? Je reste en retrait. Si ça peut me servir, je vais en profiter.

Quelqu'un sort. Je crois que c'est le fameux "raté". Pour un raté, il est plutôt canon avec ses sourcils froncés. 

Quand il s'approche, je remarque qu'il est le portrait craché du chanteur que je viens d'écouter. Je me suis fait inviter par un crétin riche mais qui ne sait pas baiser. Il faut que je reparte avec quelqu'un d'autre, et celui-là m'a l'air parfait. J'attends un peu et je le rejoins dehors.

Je me roule un joint et il me jette un coup d'œil. Ses yeux s'attardent. J'ai l'habitude.

-Salut ! je lance.

Il grogne.

-Aimable, je rajoute.

-Désolé, c'est juste... Bref, tu peux pas comprendre.

-Que ton frère jumeau remplit des salles comme tu pourras jamais le faire ?

Il se tourne d'un coup. Dans le mille.

-Comment tu...

-Tu fumes ? je le coupe. Elle est bonne.

C'est faux. Ce connard de dealeur m'a encore filé de la merde, alors que je le suce deux fois par mois. Il a de la chance que ses pilules fassent des merveilles.

Il refuse mon joint. Alors qu'il vient de se faire humilier. Putain, encore un gars qui fait sa prude. La flemme de trouver quelqu'un d'autre, je vais forcer un peu. En plus, il doit pas être pauvre si c'est la doublure de son frère.

Je m'approche. Ses yeux se posent sur mes cheveux courts et blonds. Récemment, je me les suis fait raser sur le côté gauche. Mon plan cul était un coiffeur hors pair. Il descend son regard. Mes yeux. J'ai des yeux verts qui tirent vers le jaune, c'est saisissant. Je le sais, un jour, j'ai obligé un journaliste à faire ma critique physique objective. Mais comme je le branlais en même temps, je suis pas sûr pour son objectivité.

Il reste bloqué au niveau de ma bouche. Je me félicite d'avoir fait l'impasse sur le gloss ce soir. Je pense que le gloss, c'est pas son style.

Je me mords les lèvres d'une manière naturelle, c'est-à-dire sensuellement et en fixant son entrejambe.

-C'est drôle, dit t-il en souriant.

Il sourit alors que je le chauffe ? C'est nouveau ? Mais sa voix est un peu trop rauque. Je le sais, je connais par cœur les mimiques des hommes à qui je plais. Lui, il résiste. Cool, je veux m'amuser. Mais pas trop longtemps non plus.

-Qu'est ce qui est drôle ?

-Généralement dans la vraie vie, quand on essaye de se mordre la lèvre de manière sexy comme dans les films, c'est ridicule.

-Ah ouais ? 

Je me rapproche encore un peu et je pose mon bras à coté de lui, sur le mur ou il reste nonchalamment appuyé. 

-Comment ça se fait qu'il y ait personne dehors ?

Ah, il change de sujet. J'écrase et range mon joint.

-On est devant la sortie de secours. Les gardiens sont à 20 mètres derrière le mur, c'est l'entracte et le pop-corn pétrifie tout le monde. Ça te dérange ?

-T'es spécial, non ?

-Quelle signification tu donnes à ce mot ?

-T'es spécial, dans tous les sens du terme.