Le labyrinthe d'un coeur

Chapitre troisième.

Chapitre troisième.

What a wicked thing to say you never felt this way...

Des voix. Des gens. Des écrans. Une fille. Des phrases. Une femme. Tout était flou, tout sauf ça. « Wicked est bon, Thomas. », me disait la femme. « Wicked n'est pas bon, Thomas, n'oublie pas. », me disait la fille, ce à quoi elle ajoutait : « Tout va bientôt changer Thomas, tout. ».

Une main sur ma bouche me réveilla en sursaut. Newt. Je me détendis en voyant qui était mon agresseur. Le ciel était encore très clair, mais les portes déjà ouvertes, il devait être tôt le matin. Les coureurs étaient certainement déjà partis explorer le labyrinthe et moi coincé dans le bloc, sans avoir le droit de me rendre utile. Newt me fit signe de me taire et m'entraîna avec lui vers la porte Nord, tandis que tout le monde dormait encore à poings fermés. Il faisait frais comparé à hier où j'avais l'impression d'être en plein désert.

« Tu es un Blocard maintenant, Thomas. Il faut que tu comprennes ce que cela veut dire. »

Il m'entraînait vers un coin reculé du Bloc, de loin j'apercevais quelques choses sur le mur de béton. En m'approchant, je me rendis compte qu'il s'agissait de noms, le noms des blocards. Chaque blocard avait inscrit son nom dans la pierre. Certains noms étaient barrés. Que leur était-il arrivé ? Étaient-ils morts ? Probablement.

« Il leur est arrivé quoi ?

-On a connu des périodes sombres, à toi de laisser ta trace ici. »

Newt fixait un nom précis, ce nom était barré. Newt avait le regard sombre alors qu'il me tendait le couteau à l'aide duquel je devais inscrire moi aussi mon nom dans la pierre. Je repérais le nom de Newt et inscrivis le mien juste à côté. Le nom que Newt fixait était celui de George. Je me demandais quelle pouvait être cette histoire, mais vu l'assombrissement de son regard face à ce nom, je me doutais qu'il valait mieux ne pas en parler maintenant. Après avoir inscris mon nom, je me retourna vers Newt et lui rendis le couteau, sans qu'il lâche ce nom du regard. Je ne pus m'empêcher d'éprouver une certaine jalousie à l'égard de ce George qui hantait les pensées de Newt. Ce George à cause de qui Newt semblait mal, vraiment mal.

« Qu'est-ce que je fais aujourd'hui alors ? »

Je devais me rendre à l'évidence, Newt ne m'écoutait pas, je n'existais pas. Il était dans sa bulle. Ne sachant pas quoi faire pour le faire sortir de sa transe, je lui passa la main devant les yeux, je lui parla, je lui souffla dessus, mais rien n'y faisait. Alors je posa ma main sur sa joue, glacée. Cela eut l'effet d'un électrochoc sur lui puisqu'il battit des paupières un instant avant de poser ses iris brunes sur moi. Je gardais ma main sur sa joue et me rapprochais d'un pas vers lui.

« Est-ce que ça va Newt ?

-Je... Oui. Ça va. »

A l'évidence, non ça n'allait pas, mais il ne voulait pas m'en parler, ce que je comprenais. Je n'allais pas l'assaillir de toutes mes questions maintenant, ce n'était pas le moment. D'autant plus que je remarquais qu'il avait les yeux baignés de larmes. Alors je l'attira contre moi, je le pris dans mes bras tout simplement. Une étreinte ne pouvait pas lui faire du mal, si ?

Il resta un instant dans mes bras, sans bouger, avant de me repousser et de partir en courant dans la forêt. Je m'apprêtais à le suivre quand je fus interrompu par une voix.

« Ne le suis pas, il veut être seul. J'aurais dû me douter qu'il ne valait mieux pas le laisser t'amener marquer ton nom. J'aurais dû le faire.

-Alby, qu'est-ce qu'il a ?

-Écoute Thomas, Newt est fragile, de nous tous, il est celui qui souffre le plus de cet endroit. J'aimerais tout te raconter, mais je n'en ai pas le droit, il le fera lui-même quand le moment sera venu. »