Ajonilove {en correction}

Chapitre 2 - Staircase

Shisha

Lorsque j'émergeais d'un profond sommeil suite au hurlement de mon réveil sur téléphone, je me découvrais endormie sur une table.

Je m'étais endormie sur mes feuilles de révision dans la salle d'étude que j'avais rejoint pour travailler le soir, je n'étais pas assez tranquille à l'internat. J'aimais le silence.

Le soleil s'était levé, ses rayons se baladaient jusqu'à moi.

Après quelques minutes pour prendre conscience du lieu où j'étais et le temps qu'il était en levant le regard vers l'horloge... Je me rendais soudainement compte d'un potentiel problème.
J'étais hyper en retard.

Hyper en retard pour l'examen de l'année.

Cet examen qui dépendait de mon avenir.

Je poussai la chaise où je m'étais endormie pour me lever d'un coup. J'attrapai ma trousse bleue et balançais les stylos éparpillés dedans. Je m'élançai hors de la pièce, et me stoppai pour vérifier que je n'avais rien négligé d'important.

Puis zut, je n'avais pas le temps.
Je galopai dans le bâtiment pour rejoindre ma classe. J'avais passé la nuit à réviser, enfin jusqu'à 3 heures du matin, après j'étais sombrée dans le monde des rêves.

Cet examen ne pouvait être repassé, si je le ratais, je recommençais mon année. C'était une règle si cruelle que les élèves aussi malades étaient-ils se forçaient à venir, quitte à devoir passer les semaines suivantes au lit et à rater le légendaire grand bal annuel de fin d'année.

Je sautai dans l'escalier. Courant à tout rompre. Je savais que je risquai de louper une marche et de tomber mais cet examen, c'était trop important.

Comme je l'avais prédit, je glissai sur une marche et m'envolait après avoir trébuché vers l'avant. J'allais me fracasser sur le sol, j'espérais que je pourrai continuer à marcher. Cet examen était trop important.

Je fermais les yeux.

Mais je ne m'écrasais pas sur le sol dur et froid, mais sur quelque chose de mou, froid mais mou.

C'était une personne qui passait par là.

Et pourtant, elle ne tomba pas sous le poids du choc.

Elle m'avait ramassée, dans ses bras.
J'ouvris les yeux pour apercevoir le visage de ma sauveuse.
Je remarquai juste un menton carré et une peau bien trop pâle. Des yeux vert émeraude et des sourcils que je décrirai méchants. Et ces sombres cheveux qui se dressaient vers le ciel pour plonger sur la nuque.

Ce visage ne pouvait appartenir seulement à une seule personne dans cette école.

Anjoh. Anjoh Maraguet.
Il m'avait rattrapé.

Je ne pouvais pas m'empêcher de rougir. Il était beau comme un dieu.
Il me lâcha pourtant presque immédiatement. Et il se retourna, une main à la bouche. Il respira bruyamment.
« -ça va ? »

Pour toute réponse, il se retourna après m'avoir balancé un regard de haine.

Peut-être que je lui avais fait mal...

Il retira la main de sa bouche après une grande inspiration.

« -Je vais bien, souffla t'il en me transperçant de son délicat regard. Dépêche-toi, tu risques d'arriver en retard à l'examen... »
Je me relevai et lorsque je regardai dans sa direction, il avait disparu.

Comment était-ce possible ?

Et puis, zut, je n'avais pas le temps. Je devais courir à ma classe.
Je la regagnai rapidement au bout du couloir.
Heureusement, le prof m'autorisa à participer malgré mon léger retard. Je m'essayais à ma place, prête à me lancer dans la réflexion.

Peut-être... Peut-être que j'aurais dû me questionner sur l'étrange comportement d'Anjoh.

Anjoh

Je séchais l'examen, je n'avais aucune raison de le faire. Si j'étais dans cette ville sous ces traits supérieur à un âge de 17 ans, c'était parce que j'étais à la recherche d'une personne. Mais ce n'était le moment d'en parler. J'étais sur le point de rencontre la fille qui allait faire basculer mon destin et mes objectifs d'aujourd'hui. Et puis, qui voudrait passer un examen décisif alors qu'il avait l'immortalité devant soi ? Et de toutes façons, j'allais retourner en Transylvanie en août.

J'étais un vampire. Depuis peu d'années. Mais j'en étais un. Je me contrôlais bien, mais je n'appréciais pas m'empêcher de boire.
Je trainai dans les couloirs cherchant une personne innocente à qui je pourrai voler quelques gouttes de sang. Et, ensuite, effacer ses souvenirs.
Mais il n'y avait vraiment pas foule.
Normal, tout le monde était en examen.
Enfin, j'entendis un bruit répétitif et rapide au-dessus de moi. Quelqu'un descendait l'escalier en courant. J'allais pouvoir en profiter.
Je pouvais percevoir son odeur de loin comme de près. Une odeur de lavande et de fraise se dessinèrent dans mes narines.

Cette odeur était... ensorcelante. Si son sang était aussi délicieux que cette odeur... Je risquai de commettre un meurtre...

Lorsque je notai l'identité de ma future victime, je pris peur.

Cette odeur... Shisha... Une humaine presque aussi belle qu'un vampire. Elle avait des formes excitantes et marquées, toute en ayant une belle et fine taille de guêpe. Et ses yeux d'un bleu marine... Irrésistible.
Non, pas elle.
C'était surement la fille la plus appétissante de l'école, son sang ne m'était bien plus qu'attirant. Si je la mordais, je risquai vraiment de la tuer.

Il fallait que je parte, je devais éviter les ennuis.

Puis le bruit de pas s'arrêta soudainement et je me retournai.

Cette imbécile avait raté une marche.

Et sa chute risquait de la saigner.

Et je n'étais pas un assassin, j'étais un vampire qui savait se contrôler.

Je courais alors vers elle et la rattrapai de justesse dans mes bras. Je fus envahie de son odeur exceptionnelle et je la lâchai pour résister à la vue de ses veines.
Elle tomba sur le sol et je me retournai après lui avoir jeté un regard noir pour lutter contre une surprenante envie de mordre.
Elle exprima des mots que j'ignorai écrasant ma bouche jusqu'à hémorragie s'en suive. J'avais complétement perdu mes moyens.
Qu'est ce qui m'arrivait ? Elle m'avait prise par surprise... Mais...
Je pris une grande inspiration. Il fallait qu'elle parte. Je sortis difficilement mes canines de ma paume.
« Je vais bien, articulai-je en admirant ses magnifiques yeux marines. Dépêche-toi, tu risques d'arriver en retard à l'examen... »
Sur ces mots, je courrai aux toilettes des hommes. Mais comme j'étais aussi rapide que quiconque, elle ne remarqua pas ma fuite. J'étais parti tel un courant d'air.
Puis son odeur s'éloigna, elle était sauve...
Fort heureusement pour elle.
Je jetai un coup d'oeil sur ma main ensanglantée par la puissance de mes crocs. Je crachai le sang au sol. Je repris une grande inspiration.

Les dernières filles qui m'avaient fait un tel effet, je les avais mordus pour les transformer. Mais je n'avais pas su m'arrêter. Et elles étaient toutes six pieds sous terre.