Ajonilove {en correction}

Chapitre 9 - Killer

Shisha
Je me libèrais de la tentation en arrachant mes canines de sa clavicule.
Du sang dégoulinait de ma bouche et Anicols baignait dans une petite flaque de sang.
Je sentais que j'allais lui resauter dessus, finir cet indéfinissable plaisir.
Anicols s'était évanoui, et tombait dans mes bras.
«- Anicols !!»
Non... non... non...
Était-il encore en vie ? Anicols... Pourquoi j'avais fait cela ?!!
Et une odeur familière, comportant celle d'un sang moins attirant, une essence non humaine me vint dans le nez.
Anjoh ?
Le vampire sauta du balcon d'au dessus et atterrit près de moi, inquiet.
Anjoh, inquiet ?
Mais l'odeur du sang d'Anicols était de nouveau mon seul et unique souhait. Remordre dans sa peau et aspirer cette essence si délectable... si délicieuse...
Ma gorge brûlait de mille feux et j'avais envie de recommencer. Besoin même.
Anicols...
D'un coup, lorsque je m'élançai sur lui, un bras froid m'enlaça et m'emprisonna au torse de son propriétaire.
Anjoh.
Je l'avais oublié celui la...
«- Calme toi... »
Je me débattit mais une nouvelle odeur de sang dégoulinant m'immobilisa dans ma soif.
La main d'Anjoh se pressa contre ma bouche, du sang s'y vidait. Il avait mordu sa paume et me fesait boire ce liquide vraiment goûteux, moins attirant que celui d'Anicols, mais autant exquis.
«- Ça va te calmer. Mon sang de vampire est pur. Il va calmer tes pulsions. Bois. Je suis immortel. Bois autant que tu veux. »
Je me sentais apaisé et en sécurité dans ses bras. Bien qu'il soit cruel...
«- Je ne voulais pas que tu souffres, mais j'avais oublié que si tu mordais Anicols, ce serait le cas... »
Anjoh fesait-il preuve honnêtement de compassion ? D'emphatie ?
J'arrêtai de boire.
Je voulais partir.
Je me sentais telle un monstre. J'étais comme Anjoh, point comme Anicols.
«- Shisha... »
Anjoh me tendait la main.
«- Tes cheveux... Sont différents... »
J'avais d'autres préoccupations.
Mais je devais partir avec Anjoh. Maintenant, moi et Anicols, jamais, nous pourrions revenir ensemble. Si proche.
Je l'avais embrassé et mordu, mais je n'avais pas fait la purification. Car je ne savais point comment faire. Et que le rendre vampire allait détruire sa vie. Je ne pouvais l'emmener avec moi dans le monde des ténèbres.
«- Va prendre tes affaires, Shisha... Je vais laisser des preuves de tentatives de meurtre pour que l'on puisse partir. »
D'accord.
J'hochai la tête et rentrai dans la chambre sinistre maintenant, pleine de bons souvenirs déchus.
Je pleurai. Je ne ressentais pas vraiment de tristesse car le monstre que j'étais les filtrait, c'était juste par respect, par amour... Parce que j'étais toujours Shisha.
Je tombai au sol, détruite. Ramassant vite-fait les affaires les plus importantes. Je les jetai dans mon sac, abandonnant ma valise.
Je revenais sur le balcon, quelques minutes après. Pleurant à chaudes larmes. Perles de honte. De désespoir. De rancoeur.
Anjoh dans un vent qui s'était levé, la veste sombre volant dedans, me tendait de nouveau sa main. Pleine de sang. Du sang d'Anicols, car sa propre morsure s'était refermée sur sa paume.
Je n'osai regarder l'Anicols, endormi ou mort.
Je n'arrivais plus à penser logiquement.
J'attrapai dans mon passage ses lunettes ensanglantées et brisées, il y manquait un verre, celui qui reposait devant le visage d'Anicols.
J'avais l'impression qu'il y avait plus de sang, mais mes yeux tant brouillés de larmes, de mauvaises décisions, d'angoisse... ne remarquait pas le changement.
Celui que je ne verrai que plus tard.
Car ma main accrochée à celle d'Anicols, était ma seule raison d'aller de l'avant en cette nuit d'horreur.
Dans une rafale, nous disparurent, Anjoh et moi.
Anjoh, et moi.
Moi, et Anjoh.

Anjoh
Shisha l'avait mordu.
Comme prévu.
Maintenant, elle m'appartenait entièrement.
Je l'avais guettée, assis sur l'arbre au-dessus de ce fameux balcon.
L'odeur du sang d'Anicols m'avait empli de bonheur.
C'était bien fait, Shisha avait été égoïste de choisir un mec comme lui, alors que je lui avais offert l'immortalité.
Shisha avait soudainement arrêter de boire, et elle m'avait repéré par mon odeur.
Je sautai à ses côtés, passant comme  inquiet pour le pitoyable Anicols.
Mais elle m'ignora.
Elle pleurait doucement son corps gisant au sol.
Soudain, ses yeux redevinrent rouges écarlates et elle s'élança de nouveau sur lui.
Je la rattrapai de mes bras amoureux, la serrant. L'empêchant de le tuer. Elle était complètement assoiffée, carrément dingue. Mais elle allait se calmer, car j'étais avec elle.
Et que j'étais un vampire tout comme Shisha.
«- Calme toi... »
Elle lutta pour se dégager mais j'étais bien plus fort qu'elle.
La tenant d'un bras, je croquai ma paume avec mes crocs, l'odeur de mon sang l'apaisa immédiatement.
J'écrasai ma main sur ses lèvres sanguinolentes. Mon sang coulant sans bruit dans sa bouche.
Ses crocs endormis sur ma chair, elle avalait doucement quelques gorgées, ma main caressant ses cheveux.
Ses cheveux blonds presque blancs ?
Sa chevelure était en train de changer.
Le blond platine était dévoré par un noir de cendres, grimpant depuis les pointes, lentement mais inévitablement jusqu'au sommet du crâne.
Boire le sang de son créateur pouvait engager des changements physiques.
Je lui dirai que c'était sa tristesse.
«- Ça va te calmer, disai-je tout bas. Mon sang de vampire est pur. Il va calmer tes pulsions. Bois. Je suis immortel. Bois autant que tu veux. »
Elle buvait peu, mais laissait sa bouche s'évanouir sur ma main.
J'amais vraiment Shisha.
Si belle, si bonne, si engagée.
«- Je ne voulais pas que tu souffres, mais j'avais oublié que si tu mordais Anicols, ce serait le cas... »
Je n'avais pas été honnête dans cette phrase.
Mais je voulais qu'elle arrête de me prendre pour une personne égoïste sans coeur, assoiffé de sang.
Shisha otta ses canines de ma morsure, les lécha et se tourna vers moi.
«- Shisha... »
Je caressais ses cheveux à présent totalement noirs, tristes.
Mais Shisha était définitivement plus belle vampire que humaine, elle m'était juste trop attirante. Mais maintenant, il n'y aurait plus jamais risque que je boive tout son sang, enfin je me contrôlerais bien mieux.
Ils glissèrent entre mes doigts.
«- Tes cheveux... Sont différents... »
Shisha semblait vivre un confilt intérieur.
Elle avait perdu son humanité, avait presque tué l'homme qu'elle aime... Elle ressentait enfin la vie que j'avais reçu.
Mais je savais que nous pouvions partir ensemble. Car elle commençait à accepter cette possibilité. Et à s'y accrocher.
«- Va prendre tes affaires, Shisha... Murmurai-je gentiment. Je vais laisser des preuves de tentatives de meurtre pour que l'on puisse partir. »
D'accord ?
Elle asquieça et se releva, marchant vite jusqu'à sa chambre.
Quand je l'entendis s'effondrer et chercher des vêtements à garder, je me retournai vers Anicols.
J'avais dans ma poche un poignard.
Pointu.
Pour désoler la famille d'un certain jeune homme dont je voulais en finir.
Qui m'avait brisé une canine.
Qui avait fait peser la honte sur ma personne.
Qui m'avait volé mon grand amour, la princesse de mes rêves.
Celui qui gisait devant moi, l'épaule en sang.
Les lunettes brisés.
Qui gémissait dans un sommeil de blessures.
«- Anicols... ricanai-je. Tu es à ma merci, sale débile égocentrique. Tu as essayé de me voler celle que j'aime pardessus tout, bien que ce soit gnagnan, et moi je vais essayer de te tuer, si je réussis, jamais plus, tu gâcheras tout. »
J'élèvais le poignard.
Anicols était en train de reprendre conscience. Son âme le sentant en danger.
Les yeux à semi-ouverts, le temps d'apercevoir la pointe déchirer la gravité et la sentir se planter dans ses boyaux.
J'avais enfoncé le poignard dans son ventre, au niveau de ses intestins.
Un petit cri d'agonisante douleur brisa l'air, mais il se tut aussi rapidement qu'il n'était apparu.
Anicols tenta de s'agripper à l'arme mais je la retirais. Il avait repris conscience.
Je léchais mes doigts, son sang n'était pas aussi bon que celui de Shisha, il était presque amer. Je l'avais gouté et j'avais été déçu.
Aujourd'hui, c'était pareil.
Aussi nourrissant soit-il, il m'écœurait.
Il serra son ventre, gémissant de douleur.
L'odeur de son sang allait agresser Shisha.
Trop faible pour crier, il gémissait d'instinct.
Je lui balançais un coup de poings dans le visage et il retomba raide.
Je balançais le poignard jusqu'à dans le lac, bien qu'il soit à 200 ou 300 mètres, être un vampire comportait le pouvoir de la force.
Je me relevai.
Shisha sortait de la chambre.
Ma main se tendit vers elle.
Elle l'attrapa en pleurant.
Après avoir ramassé ces fichus lunettes, les lunettes d'Anicols, mais bon...
Je pouvais lui permettre de garder un objet comme celui-ci.
Maintenant, nous nous téléporterons en Transylvanie, à la société des vampires sécrète.
Je l'emmènerai dans ma demeure, je la demanderai en mariage.
Puis nous pourrons enfin gouverner comme Mère m'a demandé l'héritage de Père.
Dans cette nuit magnifique, nous disparûment dans l'obscurité de cette fatale soirée.
Moi, et Shisha
Shisha, et moi.