Avortement: interruption provoquée de la grossesse. (Linternaute).
Point de vue d'Eva.
J'ai avorté à contre coeur. Je ne pensais pas que cela allait autant m'affecter. J'en ai parlé à personne, pas même à ma mère car elle ne m'aurait jamais laissé faire. Je suis partie quelques jours à l'étranger afin d'essayer d'oublier, mais je pense toujours à mon petit que j'aurai pu avoir. Adam ne s'est plus montré depuis ce fameux jour. Je l'ai arcelé, mais il n'a fait qu'ignorer mes appels et ensuite il a carrément couper sa ligne téléphonique. J'ai traversé cette épreuve seule.
Ma mère- Tu as une petite mine.
Eva- Je suis vraiment fatiguée avec tout le travail que j'ai.
Ma mère- Il n'est pas revenu ton collègue?
Eva- Non, je ne suis qu'avec Eric.
Ma mère- On ne dirait même pas que t'es revenue de vacances.
Eva- Ce n'était pas suffisant.
Ma mère- Et vous en êtes où avec Adam?
Eva- Comme je te l'ai déjà dit, c'est fini entre nous deux.
Ma mère- Il n'y a pas possibilité de vous remettre ensemble. Tu semblais heureuse avec lui.
Eva- C'est bel et bien fini.
Ma mère- C'est dommage, vous aviez de beaux projets.
Eva- Tant pis, c'est comme ça la vie. Il faut que je retourne au bureau.
Ma mère- Si tu veux, tu peux encore dormir chez moi.
Eva- Non, ça ira. Heureusement que je n'avais pas encore vendu mon appartement.
Ma mère- Un jour ou l'autre, il faudra que tu me racontes tout en détail sur ce qui s'est passé avec Adam.
Eva- Peut-être mais pas pour l'instant. Et puis même moi, je n'ai pas tout compris à ce qui nous est arrivé.
Ma mère- Viens faire un gros bisou à ta maman.
Je lui fais un gros câlin car quoi qu'il arrive je reste son bébé.
Je me rends au cabinet prendre mon planing pour commencer mes visites à domicile. Eric m'a rajouté plein de patients. Au moins, je n'aurai pas le temps de penser à ma peine. Je me rends chez ma dernière patiente de la matinée dans un joli quartier. Je sonne mais elle met du temps pour m'ouvrir. Lorsqu'elle ouvre la porte, je comprends pourquoi; en effet, elle se déplace avec des béquilles.
Eva- Bonjour, je suis votre kiné.
La patiente- Bonjour et moi je suis votre malade. Entrez, faites comme chez vous. Je ne peux pas rester trop debout.
Elle s'assoit sur un fauteuil. Je regarde autour de moi. Cette maison est juste magnifique. Tous les objets sont bien accordés avec les couleurs. Il n'y a pas une trace de poussière. Je me concentre à nouveau sur ma patiente.
Eva- Qu'est-ce qui vous est arrivé?
La patiente- Vous allez rire, je suis en train d'acheter une maison pour ma future famille.
Ca me rappelle mon histoire.
Eva- Et qu'est-ce qui s'est produit?
La patiente- Depuis un petit moment, je cherchais le meilleur endroit afin de tout reprendre à zéro. Et je suis assez entrepreneuse, non plutôt directive. Il y avait les ouvriers mais je n'aimais pas le travail qu'ils faisaient. Alors je suis montée sur l'échelle et en même temps que je leur montrais comment faire, je leur criais dessus. Et donc j'ai perdu l'équilibre, je suis tombée et je me suis cassée la cheville.
Eva- Cela n'a pas été trop douleureux?
La patiente- Si et honteux! Ils m'ont transportée rapidement à l'hôpital le plus proche ensuite j'ai eu un plâtre un petit moment. Et maintenant, vous êtes là pour me remettre sur pied.
Eva- Vous êtes entre de bonnes mains.
La patiente- J'espère.
Eva- Est-ce que vous avez votre ordonnance?
La patiente- Oui, mon mari a tout laissé sur la table basse.
Eva- Je ne vois pas votre carte vitale.
La patiente- Il a dû oublier de la laisser. Vous connaissez les hommes, il faut sans cesse leur répéter les choses.
Eva- Ce n'est pas grave, je la ferai passer la prochaine fois.
La patiente- Peut-être que vous le croiserez, car il rentre bientôt pour le déjeuner afin de m'aider.
Eva- Vous avez de la chance que votre mari vous aide.
La patiente- Si vous le dites. Moi, je dirais plutôt que c'est lui, qui a de la chance de m'avoir.
Eva- C'est rare les hommes présents pour leur épouse. J'en ai toujours pas rencontré un.
La patiente- Moi, je pensais avoir trouvé la bonne personne mais en fait, c'était faux. L'homme parfait n'existe pas: c'est un "mythe".
Eva- Je veux continuer à y croire.
La patiente- Vous êtes libre de continuer à y croire.
Elle me sourit mais je vois de la tristesse au fond de son regard. Elle a sûrement raison.
Eva- Assez discuté, il faut qu'on commence la séance Madame.
La patiente- Si ça ne vous déranges pas, je préfère que vous m'appeliez Assia.
Eva- D'accord, Assia.
Je l'aide à se tenir debout afin de commencer sa rééducation. Mon travail, c'est la seule chose qui me reste après ma mère.

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TRIANGLE VICIEUX
General FictionAdam s'est marié avec son amour de jeunesse: Assia; a une entreprise florissante et possède une belle maison. Il a tout pour lui. Mais lorsqu'il va rencontrer Eva, sa vie entière va basculer. Il ne va pas être indifférent à son charme. Elle est tout...