Chapitre 1

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- Sixtine, crie t-il alors que je le vois à peine.

Je cligne des yeux, ayant hâte que la brume se dissipe. C'est toujours la même chose : j'atteris dans cette... endroit. Un endroit indescriptible. Peu à peu la brume se dissipe et il apparaît. Quand je me suis rendue ici pour la première fois, j'ai cru être au paradis. Je lui avait alors demandé si j'étais sur un nuage, et il avait rigolé en me disant de fermer les yeux. J'avais sentis sa main se glisser dans la mienne. J'avais cette sensation bizarre dans mon estomac, cette sensation de vitesse. Puis quand elle avait disparue, j'avais ouvert les yeux et je m'étais rendue compte que maintenant, on était sur un nuage. Doux comme du coton mais en même temps épaix comme du béton. C'est à ce moment que j'ai compris qu'on pouvait faire tout ce qu'on voulait, parce que ça resterait dans ma tête.

Je relève la tête et admire son visage, comme toujours. Un grand garçon, pas particulièrement beau. Un garçon banal. Mais il provoque quelque chose en moi, quelque chose d'indescriptible. Il se tient devant moi. Adam se tient devant moi.

- Adam, m'exclamé-je en me jetant dans ses bras. J'ai attendu toute la journée pour te voir.

- Alors Six, que veux tu qu'on fasse cette nuit ?

- J'aimerais m'amuser, dis-je après avoir réfléchis. J'aimerais me lâcher, pouvoir danser, courir, sauter. M'amuser comme jamais...

- Vos désirs sont des ordres, demoiselle.

Adam s'approche de moi. Il m'entoure de ses bras, pose sa main sur mes yeux.

Lorsqu'il retire sa main, un champ se dresse devant nous. Un immense champ de fleurs, des milliards de fleurs, de toutes sortes, de toutes formes, de toutes couleurs. J'ai l'impression de me trouver dans un tableau. Au loin, je peux voir le soleil se coucher. C'est la fin de la journée. Le ciel est un vaste dégradé de jaune et d'orange, avec quelques nuances de rosé.

- Adam, c'est magnifique...

- J'ai pensé à quelque chose de simple, mais de surprenant à la fois. J'étais sûr que ça te plairait.

- Comment ne pas aimer ? C'est... Incroyable.

Je regarde le soleil se coucher, ma main effleurant les pétales d'un coquelicot. Une musique se fit entendre. Le genre de musique calme, mais qui donne envie de danser en fredonnant le rythme. Il y a deux semaines, je me serais demandé d'où elle pouvait provenir. Mais maintenant, plus rien ne m'étonne. Avec Adam, rien n'est impossible.

Je commence a bouger, en rythme avec la musique. Je caresse les fleurs que j'erafle, elles sont si douces. Adam s'approche, me prend la main, et danse avec moi. Il me fait danser, se détache de moi, se rapproche, il me fait tourner sur moi-même.

La musique se termine. Adam cueille une fleur et me la glisse derrière l'oreille.

- Regarde, dit il en pointant un doigts vers le soleil.

Il s'imobilise, puis lève doucement les bras. Soudain, des dizaines de papillons jaillissent du champs et prennent leur envol. Je mets une main devant ma bouche, m'emerveillant devant la beauté du spectacle. Les papillons s'approchent de nous et se mettent à nous tourner autour.

- C'est le plus beau, murmuré-je.

- Le plus beau ?

- Le plus beau rêve que j'ai jamais fais, crié-je en me jetant dans ses bras. Merci, merci, merci !

- Je suis vraiment content qu'il te plaise.

- J'aimerais pouvoir être tout le temps ici, avec toi.

Assis parmi les fleurs, Adam joue avec mes cheveux.

- J'aimerais aussi, me répondit-il.

- Mais tu n'es pas-

Je m'interromps.

- Pardon. Je voulais pas dire ça.

- Non, me répond t-il. Tu as raison, je ne suis pas réel. Je suis le pure fruit de ton imagination. Une imagination débordante comme tu peux le constater. C'est incroyable, dans ton inconscient tu as réussi a prendre le contrôle de tes rêves e faire en sortes que chaque nuit, tu rêves de moi. Que chaque nuit, je t'enmene quelque part. Que chaque nuit, on discute ensemble. Alors qu'en realité, tu tiens une discussion avec toi-même.

C'est vrai, ce n'est qu'une invention.

- Excuse moi, murmure Adam. Apparemment tu ne m'as pas créé avec de la politesse.

- Je ne veux pas me résoudre à ça. Tu n'es pas qu'un résultat de mon imagination, tu es mon meilleur ami. Tu es plus que tout ça. Tu es Adam, tu es comme mon frère. Enfin, tu comprends..

Il remets en place la fleur dans mes cheveux.

- Tu vas bientôt te réveiller. A demain soir, Sixtine.

- Ad' ! Attend-

Je suis coupée par le son de mon réveil. 7h12. J'ai une dizaine de minutes de retard. Mais à quoi bon être a l'heure. Je ne vois aucun avantage d'aller au lycée. Me faire persécuter, insulter, pousser, craché dessus, frapper.

Je me lève en passant devant le miroir, je constate qu'Adam m'a laissé un cadeau. Je le retire de mes cheveux et caresse ses pétales. Cette fleur est vraiment magnifique.

Ne me réveille pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant