Chapitre 8

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Je me réveille en sueur. Adam m'a emmené faire du parachute, et pour être honnête, j'ai cru que j'allais y rester. Je sors de mon lit, me masse le ventre. J'ai envie de vomir. Non, non, non. Ça va aller.

Je regarde l'heure : 11h24. Mon réveil n'a pas sonné. Tant mieux, je ne me sens pas d'attaque pour affronter ce que j'ai fais à June. Je saisis mon téléphone et vois 14 appels manqués de ma mère et 11 de mon père. Je pousse un long soupir : le lycée a du prévenir mes parents. Ils vont me-

Je cours dans la salle de bain et vide l'intégralité de ce qui était dans mon estomac, direction les toilettes. J'ouvre l'armoire à pharmacie pour prendre un médicament contre les vomissements. Je saisis la boîte, l'ouvre... et elle est vide. Génial ! Dieu que je déteste ceux qui laissent les boîtes vides derrière eux !


- Une boîte d'anti-vomitif s'il vous plaît, je demande au pharmacien en ignorant un énième appel de ma mère sur mon téléphone.

Le pharmacien ressort de la réserve avec mon médicament. Je le paye et me met en route pour rentrer chez moi. Mon téléphone sonne, encore. Si c'est ma mère, je jure que je... c'est mon père.

- Salut papa-

- Sixtine, dis moi que c'est pas vrai ! Ce n'est pas toi ça...

- Papa, je suis désolée... Mais je devais le faire !

- Il n'y-

- Non, écoutes moi. Cette fille me martyrise depuis des années ! C'est elle qui a crevé mon vélo, et a ruiné mon nouveau pull. Tu verrais toutes les crasses qu'elle m'a faite ! Elle et ses amies sont des pourritures.

- Je comprends.

Pardon ?! Mon père vient de dire quoi ?!

- Tu aurais du me prévenir, reprends t-il. Ou prévenir le lycée. Maintenant tu dois assumer ce que tu as fais.

- Oui papa, je suis prête pour les conséquences.

- L'école t'as viré une semaine seulement. Compte-tenu de ton comportement et de tes notes exemplaires jusqu'à maintenant, ils ne vont pas aller plus loin. Les parents de June ont décidé de ne pas porter plainte. Tu as de la chance, elle aurait pu aller très loin cette histoire.

- Je sais, papa.

- Sixtine, si jamais ces filles recommencent, tu dois me le dire. Mais compte tenue de ce que tu viens de faire, soit elles vont se venger, soit elles vont te laisser tranquille.

Mon père, ce fin psychologue.

- Si tu as besoin d'en parler à quelqu'un, j'ai des collègues a qui tu peux téléphoner. Il ne me diront rien. Secret professionnel.

- Non papa, t'inquiète pas pour moi. Et maman, elle est en colère ?

- Tu peux même pas imaginer. Je dois te laisser ma chérie.

- A ce soir papa.


Rentrée chez moi, je me sers un verre d'eau et ouvre la boîte de médicaments. Autour d'un cachet, il y a un morceau de papier. Il est écrit dessus « Je suis fier de toi ». Je retourne le papier et il y a une autre inscription : « ... au fond de la ... ». Quoi ? Mais comment a t-il fait ? Et ça ne veux absolument rien dire... sauf si c'est une partie d'un message ! Je me rue sur mon ordinateur et recherche le numéro de PizzaService : peut-être qu'il leur a laissé une indication !

- PizzaService, bonjour-

- Est ce qu'une personne vous a laissé une indication pour moi?!

- Heu... Comment s'appelle cette personne ?

- Je ne sais pas...

- ...

- Je m'appelle Sixtine, peut être que la personne a mentionné mon nom !

- Écoutez... euh... Sixtine, j'ai pas le temps pour ça-

- S'il vous plait ! Faites un petit effort !

- Ok... Attendez, je vais demander au Boss.

- Merci.

J'ai eus peur. Pendant un instant, j'ai cru que toutes mes chances de trouver mon inconnu étaient perdues.

- Ouais, y'a bien un message pour une Sixtine. Ca dit « forêt, à 14h ». Voila c'est tout ce que je peux faire pour vous.

- Merci infiniment !

Je pourrais hurler de joie !! « ... au fond de la forêt vers 14h ». Il me manque toujours une partie du message... Quand est-ce que mon inconnu m'a laissé un message ?... RadioFlin !!! Je recherche leur numéro a toute vitesse sur l'ordinateur.

- RadioFlin, vous êtes en contact avec le standard-

- Est ce qu'une personne a laissé un message pour moi ?! C'est très important ! Je m'appelle Sixtine !

- Attendez, je cherche... 

Cette sensation dans mon ventre est insoutenable, c'est comme si des milliards de petits papillons voletaient en moi pour en sortir. L'attente est horrible. Et dire que je suis si près du but !

- Sixtine, nous avons effectivement un message pour toi. Mais ce n'est pas très clair, peut-être que toi tu le comprendra. Ça dit « Dans la cabane ».

Je raccroche immédiatement. Je ne prends même pas le temps de remercier mon interlocuteur. Je suis trop excitée. « Dans la cabane au fond de la forêt à 14h ». C'est un rendez-vous. Je regarde l'heure : 13h03. Est-ce que c'est ce soir au moins ? Je ne sais pas. Peu importe. Mes mains tremblent. Ma tête va exploser. Je suis trop heureuse. Il faut absolument que j'y aille. La cabane. Pas de doute. Je suis sûre que c'est cella à laquelle je pense. La cabane au fond des bois. Évidemment. Cet endroit, tout le monde le connaît. Petits, on nous faisait croire que des sorcières y habitaient, et que si on s'y approchaient trop près, elles viendraient nous manger. Adolescent, on sait que des choses pas très claires s'y passent. Eh ! Mais si mon inconnu était un drogué ? S'il voulait juste me violer. Puis me tuer. Et m'enterrer. Non. Je dois y aller de toute façon. Je dois savoir qui est-il.

13h07. J'attrape mon sac qui contient la bombe lacrymogène et la batte de base-ball. Juste au cas où.

Je sors de chez moi,et cours comme une dératée en direction de la forêt. Je n'ai jamais couru aussi vite. Une fois devant la forêt, mes poumons me crient de faire une pause. Mais ma tête me hurle de continuer. Je ne m'arrête pas. Je manque de tomber plusieurs fois sur des racines, mais je m'en contrefous.

Ce n'est qu'au moment où j'aperçois la cabane que je marche afin de récupérer mon souffle. Des millions de pensées se bousculent dans ma tête. Mais la principale est celle là : Que vais-je trouver derrière cette porte en bois ? 

Arrivée devant, j'hésite. Dois-je frapper ? Dois-je entrer comme ça ? L'adrénaline me pousse à choisir la deuxième option.

J'ouvre alors cette foutue porte.

A l'intérieur, je vois un groupe de jeunes.

Trois garçons.

Une fille.

Ils sont en train de jouer aux cartes.

Puis l'un des garçon me remarque.

Il se lève. Et il s'exclame :

- Ah bah enfin !

Ne me réveille pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant