Chapitre 32

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Izuku

Je devais vraiment avoir de la chance pour tomber à chaque fois sur les personnes qu'il ne fallait pas ! Ce n'était même pas une personne juste une masse de chair informe qui était accrochée à moi comme si sa vie en dépendait. Ça devait être le cas vu qu'elle allait sûrement me bouffer. Je remuais ma jambe de haut en bas dans l'espoir de lui faire lâcher prise au plus vite. Saku m'appelait pour essayer de me conseiller sur la manière de l'enlever de là. Aucune de ces solutions ne semblaient marcher et j'étais résolu à utiliser le One For All sur ce truc. Le mange-rêve avait dû comprendre que je me préparais à l'attaquer car il planta ses griffes dans mon mollet pour éviter de lâcher prise. Je retenais un léger cri de douleur.

Comment j'allais pouvoir m'en débarrasser ? Saku m'avait formellement interdit de rentrer avec le mange-rêve dans mon subconscient sinon je ne me réveillerais jamais et je devrais rester ici. Bon, réfléchis Izuku... Qu'est ce qui pourrait faire lâcher prise à ce petit monstre ? Il n'était pas vraiment dangereux tant qu'il était ici donc dans un sens, il ne pouvait rien me faire de grave. On dirait un enfant... Tiens, ça me donnait une idée ! Ma mère me le faisait toujours pour que je puisse la laisser faire le repas du soir. C'était un truc si banal que personne n'y aurait pensé. Je me mis à le chatouiller et mon raisonnement se confirmait tandis qu'il commençait à rire. C'était un rire gutural mais au moins, la créature commençait à lâcher prise. Dès que ses griffes furent complètement retractées, je me dégageais de son emprise en secouant vivement ma jambe. Le mange-rêve fut propulsé un peu plus loin en tournant sur lui-même sans aucun répit.

Je n'ai pas pris le temps de le regarder s'éloigner plus longtemps et j'ai appelé Saku pour qu'il puisse ouvrir une brèche juste assez large pour me laisser passer. Je me sentais prêt à quitter cet endroit et aller rejoindre Kacchan sans détour cette fois !

Katsuki

Je m'étais tellement ennuyé que je m'étais endormi sur ma chaise. Il en mettait du temps cet attardé... C'est pas comme s'il me manquait mais j'avais personne contre qui crier et passer mes nerfs. Ça devenait compliqué et surtout très chiant. Moi qui détestait la routine, j'étais servi ! Je trouvais que c'était presque une habitude d'attendre que Monsieur veuille bien ouvrir ses yeux. Sauf que j'en avais marre d'attendre sans qu'on me dise quoique ce soit. Les infirmières m'évitaient soigneusement depuis que j'avais rabâché l'une d'entre elles. En même temps, elle allait le faire souffrir en changeant les bandages. Je préférais le faire à sa place, c'était le seul moment où il remuait légèrement à cause de la douleur causé et où je lui tenais la main. D'accord, je lui tenais la main tout le temps mais dans ces moments-là, il la serrait en retour et cela me confortait dans l'idée qu'il allait bientôt se réveiller.

Bien sûr, cela n'arrivait jamais et je me rassurais au mieux sans parvenir à faire mieux que lui. Alors, je rentrais chez moi et montais dans ma chambre pour me jeter sur mon lit en regardant le plafond. J'étais censé avoir cours mais je ne sais pas pourquoi, j'étais enfermé dans ce train de vie. Je n'entendais que vaguement ce que me disait les gens. La seule voix que je voulais entendre, c'était la sienne. Ça me coûtait cher de l'avouer mais pour la première fois dans ma vie, j'avais besoin d'aide, de son aide.

Bien sûr, je n'étais pas seul dans la chambre mais j'étais celui qui y restait jusqu'à ce qu'on soit obligé de me virer à l'heure de fin des visites. Il y avait aussi sa mère, Inko, qui venait souvent. Quand elle entrait dans la pièce, je la quittais de suite. Je ne pouvais pas supporter son regard baigné de larmes prêtes à couler sans crier gare et ses yeux me rappelaient beaucoup trop ceux du nerd. Une seule phrase pour résumer ? 

Je n'en pouvais plus, tout simplement. On ne dirait pas comme ça, mais ça fait presque trois mois que j'attends sans aucun signe de chute ou d'amélioration. Trois mois de stagne. Je bloquais. Je me souvenais parfaitement du rêve que j'avais fait qui était totalement loufoque. Pourtant, le baiser qu'on s'était échangés semblait si réel que je ne pouvais que y croire. Il fallait que je lui pose la question à son réveil.

Un sachet en plastique contenant mon repas de midi à la main, je me dirigeais vers la chambre qui m'était si familière désormais que je vivais presque dedans. Seulement, quand je poussais le battant de la porte, j'aurais voulu m'arracher les yeux avant de les remettre dans mes orbites. Deku avait disparu ! J'étais en train de paniquer et j'allais même sortir pour aller à l'accueil quand une voix toute petite mais bien présente se fit entendre.

- Kacchan ? C'est toi ?

Il sortait des toilettes en se baladant avec sa perfusion à la main. Même blessé et pâle comme la mort, il restait sexy comme pas deux.

- Kacchan ? Dis moi que je ne rêve pas...

- Tu ne rêves pas ?

- Génial ! 

Je lâchais mon repas de midi pour me jeter dans ses bras tout en faisant attention à la perfusion.

- Espèce d'andouille, c'est pas possible, y'a pas plus con que toi. La prochaine fois, je t'étrangle de mes propres mains !

- Moi aussi je suis content de te revoir, Kacchan !

- Arrête de sourire, sérieusement, il faudrait penser à prendre rendez vous, ça devient grave. Tu t'es pris un coup de couteau et tu me souris comme si on s'était déjà vu hier !

Je l'aidais à se réinstaller sur son lit. Il grimaçait légèrement sans non plus hurler à la mort.

- Kacchan, j'ai fait un rêve.

- Mh ? 

- S'il te plaît, ne te moques pas mais ça fait déjà la deuxième fois que je demande et je voulais juste savoir si...

- Oui. C'est bon, on peut passer à autre chose ?

- Tu dis ça comme si ça n'avait aucune importance ! 

- Et c'est le cas. Parce que j'ai fait le même rêve qui n'en est pas un.

- Donc tu sais pour...

- Pour ?

- Bah, le fait qu'on se soit embrassés ! 

- Bien sûr.

Il me sourit avant de prendre un de mes mains dans les siennes.

- Tu vois, je crois que je t'aime. Toi ?

-...

- Je comprendrais si tu...

-  Non, c'est bon. Je t'aime aussi mais je ne sais juste pas comment faire ni quoi dire.

- Oh Kacchan... Câlin ? 

- Mouais.

Alone but not lonelyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant