Vendredi

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Un son incessant. Un bruit redondant. Légèrement aiguë... Je veux dormir tranquille, bordel ! Je finis par ouvrir un œil, le temps que mes yeux s'habituent à l'environnement qui m'entoure. Je me souvins qu'aujourd'hui, je devais aller à la fac. "Et merde !"

Je sautai du lit et filai sous la douche. Une fois propre, je m'habillai d'un jean noir et haut manche-longue de la même couleur. En me penchant vers le miroir, je remarquai que mon teint n'avait pas l'air frais du tout... Ma peau caramel beurre salé était fatiguée. Et vu la vie que je mène, ceci n'avait rien d'étonnant.

En tournant la tête, je m'aperçus qu'il était déjà 8h, mes cours commençaient dans une demi-heure ! Après avoir poussé un râlement, je me maquillai rapidement, pris mon sac, ma guitare, ma veste en cuir et quittai l'appartement. Heureusement que ma fac n'était pas loin, j'y serai dans 15 minutes. Je lançai ma playlist pour me réveiller... Rien de mieux que du bon vieux rock dès le matin. Et c'est en chantant que j'arrivai à moins dix à la fac. Bon, j'espérai qu'il y aurait quelques places bien situées... Vu qu'on était en mars, il y avait beaucoup moins de monde dans les amphis, quoiqu'en psycho clinique on soit encore pas mal à venir. Enfin, je verrais bien en arrivant, je montai les marches deux par deux de l'escalier en bois du bâtiment.

Je pénétrai dans la salle et à mon grand soulagement ma pote, Sophie m'avait gardé une place près d'elle et assez bien placée, je la rejoignis en la remerciant. Sophie était ce qu'on s'appelait un canon, en effet, blonde aux yeux bleus, grande et élancée. Cependant, je n'eus pas le temps de finir de la détailler qu'elle me murmura.

-Toi, tu as fait la fête hier et tu n'as pas entendu ton réveil ce matin.

Elle me connaissait trop bien, bon après, c'était connu de tous que j'étais une grande fêtarde, mais cela doit se voir à ma tête également.

-Je ne vois pas de quoi tu parles, je me suis couchée à 20h, après avoir fait mes devoirs et mangé.

-Mais bien sûr ! Et je suis la reine d'Angleterre ! répondit-elle.

-Bien évidemment Sophie ! Et Gaël, c'est Obama. intervint la voix de Ryan.

Je rigolais en m'imaginant présidente des Etats-Unis, le monde courrait à sa perte. Sophie et Ryan sortaient ensemble et formaient un couple magnifique, Ryan était Sophie version homme. Le cours débuta et fut long. Ce n'est pas que l'anglais ça me gonfle quand ce n'est pas pour la musique, mais oui en fait !

Je m'étais assoupie puisque quand j'émergeai, Sophie rangeait ses affaires pour aller aux cours suivants. Et ce fut ma routine toute la journée, quand je rentrais chez moi, je mis une playlist. L'enceinte diffusait les musiques pendant que je me reposais. Mes pensées vagabondaient dans les méandres de mon esprit. Elles allaient vers des possibles accords à la guitare, ou vers des sujets que je pourrais aborder dans mes compositions. J'aimais beaucoup ces petits moments, où mon instinct guidait mes réflexions, où tout n'était pas sous contrôle, où je pouvais imaginer et ressentir les différentes émotions qui me constituaient sous l'instant. C'était réellement reposant.

Vers 18h, je me préparai pour aller bosser. Je travaillais depuis le début de ma licence, donc depuis bientôt trois ans, au bar Le Rendez-Vous. C'était un bar assez réputé qui avait une clientèle jeune accueillant les hétérosexuels, bien sûr, les homosexuels, les pans, les androgynes et tout ce qui pouvait être différent aux yeux de la société. Pure connerie à mon avis ! Nous ne sommes pas différents, ce sont eux les bizarres à nous classer. Nous sommes juste des êtres humains, je ne vois pas le soucis de trier les personnes, et même de mettre des étiquettes comme "Gay", "Hétéro", et j'en passe.

Arrivée au bar, je discutais un peu avec Broody, le patron, et me mis en service rapidement. La salle se remplit, les boissons se firent de plus en plus demandées, alors que la soirée venait de commencer !

-Deux blues lagoons, s'il te plaît. me dit un jeune homme avec un sourire charmeur.

Ce dernier venait de me réclamer un cocktail assez fort, il avait l'air d'être connaisseur. Je m'exécutais directement et le servis, il me tendit l'argent et l'un des verres.

-Pour toi, je m'appelle Mikaël et toi ?

-Gaël. répondis-je simplement en prenant le verre.

-Tu finis à quelle heure ?

Je laissai échapper un rire, alors lui ! Il allait vite en besogne.

-Je te fais rire ? m'interrogea-t-il étonné, Tu sais, je suis sérieux, tu me plais énormément, je t'observe depuis une heure au moins, donc je ne vais pas passer par quatre-chemins.

-Si tu le dis néanmoins, imagine que je refuse ; que feras-tu ?

Il répondit du tac au tac :

-Impossible ! Tu ne peux pas résister à mon charme...

J'éclatai de rire, mais où était passée sa modestie ??

-Ni à mon humour, à ce que je vois ! sourit-il enjoué.

-En effet, prétentieux ! Je finis à 3h, sinon. dis-je en allant vers un nouveau client.

-C'est noté ! À dans une heure. cria-t-il.

Je souris malgré moi, c'était un numéro celui-là, j'allais bien rire. C'est avec cette pensée que je repartis m'occuper des diverses commandes. J'avais enfin fini mon service, mine de rien, ce n'est pas si facile de bosser au bar. Il y a toujours quelques personnes reloues et saoules qui viennent te déranger pendant que tu travailles. M'enfin, j'avais survécu et terminé ma semaine.

-Salut Broody, à la semaine prochaine !

Je sortis du bar, la température à cette heure-ci était vraiment basse, cependant Mikaël m'attendait en regardant les étoiles. Il était quand même pas mal, 1m80, je dirais, brun, les cheveux arrivant à ses épaules, de grands yeux gris qui fixaient, à présent,  les miens, verrons.

Il s'approcha doucement comme un prédateur ne voulant pas que sa proie lui échappe. Je souris bêtement, mes conneries fleurissaient grâce à lui et la fatigue !

-Je te fais encore rire, Gaël ? susurra-t-il au creux de mon cou avant de l'embrasser.

Ce geste me provoqua un frisson, je reculai légèrement pour qu'on puisse se faire face. Il en profita pour réduire l'espace qui séparait nos lèvres. Nos souffles s'accélérèrent, un doux baiser, passionné et aromatisé à la vanille des cigarillos, nous fit oublier le reste du monde. Un voyage sensoriel. Nous nous décollâmes l'un de l'autre pour reprendre notre souffle, tout en avançant dans la nuit éclairée par la lune.

Cette nuit promettait d'être inoubliable.

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1er chapitre sorti ! J'espère que ça vous plaît et n'hésitez pas à voter, commenter et partager l'histoire.  

♤Rencontres♤Tome I♤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant