Je ne voyais que du noir, du vide. Et j'entendis la voix que j'aimais le plus au monde crier mon nom. Alors j'ouvris les yeux. Je vis Hermione courir vers moi, s'agenouiller à mes côtés et me prendre les mains. Mais je ne sentis rien. Je compris alors que je n'étais plus qu'une âme séparée de son corps. J'étais partagé entre deux sentiments. J'avais réussi à la protéger. Elle était toujours vivante. J'ai tenu la promesse que je m'étais faite à moi même. Celle que je lui avais faite à elle, en revanche... Celle de finir ma vie avec elle, je ne l'ai pas tenue. Je suis désolé, Hermione. Je n'ai pas réussi. J'ai essayé, mais parfois essayer ne suffit pas. J'aurais tellement voulu la tenir cette promesse, si tu savais... C'était mon rêve de vivre avec toi Hermione. Je suis désolé.
Je sortis de mes pensées en entendant sa voix, un murmure rauque, une voix déchirée :- Non...
Ses gestes s'accélérèrent sous le coup de la panique, je voyais qu'elle était affolée. Et j'avais peur de sa réaction. Mais je restai figé. Je ne pouvais rien faire, de toute façon. Elle prit mon visage entre ses mains.
- Non, Ron...
Son souffle devint beaucoup plus rapide et moins régulier. Elle posa son front contre ma poitrine et dans un énième «non...» se recula d'un geste rapide et là, elle cria.
Bien que n'étant qu'une âme, je me suis bouché les oreilles. Parce je savais que si elle criait, c'était pour exprimer la douleur que ma mort lui procurait. Et c'était de ma faute si une telle souffrance lui était possible, c'était à cause de moi. Et ça, c'était insurmontable. Me dire que j'étais la cause de ses larmes qui coulaient abondamment, de cette douleur qu'elle essayait d'évacuer avec des cris provenants de ses tripes... Ça me donnait envie de me tuer (même si j'étais déjà mort). Si seulement elle pouvait m'entendre... Si seulement je pouvais lui dire de ne pas pleurer, que je serais toujours là et qu'on se retrouverait un jour ou l'autre... Mais elle continuait de pleurer et de crier sans s'arrêter...
Mon cur ne s'était jamais autant serré qu'à l'idée de la peine et de la douleur qu'elle éprouvait à ce moment là.
Puis je vis une silhouette arriver derrière elle. Une âme sûrement, parce qu'elle traversait les corps des gens sur son chemin. Et elle était entourée d'une aura blanche et scintillante. Quand elle ne fut plus qu'à quelques centimètres de moi, debout à travers le corps d'Hermione qui pleurait et hurlait toujours, je vis qui c'était. J'ai eu du mal à la reconnaître, au début. Il faut dire que je ne l'avais jamais vue en vrai. Mais c'était bien Lily Potter. La mère d'Harry. Elle me sourit et me lança un regard qui me fit comprendre pourquoi c'était elle qui venait. Un regard qui disait "ta mère s'est occupé d'Harry comme si il était son propre fils. À mon tour de lui rendre la pareille." Alors je pris la main qu'elle me tendait, me relevai et la suivis. Vers où ? Je ne sais pas.
Je regardai une dernière fois Hermione derrière moi. Elle ne craignait plus rien, les mangemorts étaient tous partis. Je voyais déjà Harry et Ginny arriver en courant. Je savais qu'ils allaient la réconforter. Je savais que je reviendrais la voir. Je lui avais promis de toujours veiller sur elle. Mais pour l'instant, je devais rester un peu seul. Me faire à l'idée que je ne pourrais jamais la prendre dans mes bras, l'embrasser ou juste la toucher. Que je suis mort alors que j'aurais dû rester avec elle. J'étais triste, sans aucun doute. Mais j'avais compris une chose : même si la mort nous enlève la capacité de vivre avec les gens qu'on aime, elle nous laisse celle de toujours les aimer.
VOUS LISEZ
Si Seulement...
Hayran KurguFANFICTION ROMIONE Entre amour, jalousie, soirées, potions et batailles, une fanfiction qui retrace la sixième année à Poudlard de Ron Weasley d'une autre façon que celle qu'a voulu JK Rowling.