Chapitre 4 - Passé

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"Tiens Aryanne ton sirop à la fraise" dit Damien en s'approchant du canapé du salon. Depuis notre rencontre il y a quatre jours, nous avons décidé de rester tous les deux dans cette maison, moi étant une Rebelle et lui étant considéré comme tel car il n'a jamais vécu dans une Ville. Nous nous sommes réconciliés après nos disputes du premier jour et finalement, on s'entend très bien. Damien est très attentionné, ce qui me paraît un peu bizarre et même excessif quand il m'empêche de me servir d'un couteau de cuisine, de peur que je me coupe. Je lui ai tout de même rappelé que je portais un poignard sur moi tout le temps, alors ce n'est pas un couteau qui va me faire peur, d'autant plus qu'une coupure se soigne vite, mais il n'a pas eu l'air convaincu. J'ai l'impression qu'il me cache quelque chose, il faut que je sache quoi. Il faut que j'en sache plus sur lui, pourquoi vit-il ici ? Pourquoi seulement un homme qui pourrait être son père était dans l'entrée et pas d'autres membres de sa famille ? Connaît-il Lina ? Comment a-t-il des réserves de nourriture ? Quelle est cette cicatrice sur le bras ? Pourquoi est-ce qu'il m'a poignardé le bras droit, à côté de ma cicatrice ? Pourquoi a-t-il parlé d'une puce ? Pourquoi est-ce que je me sens irrévocablement attachée et liée à cette personne ?

"T'en dis quoi Aryanne ?"
Cette phrase me tire brutalement de mes pensées et c'est alors que je me rends compte que je n'écoutais pas ce que Damien me racontait, et ce, depuis un moment.
"-Euh oui c'est une bonne idée...
-Tu ferais ça pour moi ?
-Moi ? Faire quoi ? Pourquoi ?
-Oh la la si tu m'écoutais un peu aussi !
-Mais je t'écoute Damien !
-La preuve que non, tu n'as même pas compris que je te faisais marcher ! Je parlais du fait que le soleil tape très fort en ce moment et que les maigres plantations que j'ai vont s'assécher car il n'y a pas d'eau aux alentours et que je ne les arrose pas...
-Ah oui excuse moi j'étais dans mes pensées...
-Tu pensais à quoi ?
-À toi.
-Ouaw, je te fais tant d'effet que ça ?
-Euh, mais non ! Je me posais juste des questions à propos de toi !
-Comme ?
-Pourquoi est-ce que tu vis ici et pas dans une Ville ? Qui était cet homme sur le seuil de la porte ? Où est ta famille ? Où trouves-tu de la nourriture ? Quelle est cette cicatrice sur ton bras ? M'as-tu poignardé le bras droit, à côté de ma cicatrice, semblable en tous points à la tienne ? Pourquoi as-tu parlé d'une puce ? Pourquoi est-ce que je me sens attachée et liée à toi ? Pourquoi me protèges-tu énormément ? Quelle est ton histoire ?
-Tu veux vraiment savoir tout ça ?
-Oui...
-D'accord, mais à une condition : tu me raconteras le rêve que tu as eu, il y a quatre jours, quand je t'ai ramené ici.
-Si tu veux.
-Je suis né le 27 mars 2115, dans la Ville 503. Mes parents étaient très heureux de leur bébé, l'accouchement s'était bien passé. Le seul problème fut que ma mère refusa de m'inscrire sur le registre de naissances des Restants. Tu n'es pas sans savoir que les naissances sont limitées à deux par famille, or mes parents avaient déjà deux autres enfants. Ma mère ne voulait pas que je lui sois enlevé, elle a donc fraudé. Malheureusement, un voisin en a parlé à la Sécurité. J'avais un mois lorsqu'ils sont arrivés. Mes parents ne s'y attendaient pas, seul mon père s'est enfuit, avec moi dans ses bras.

Il a trouvé ce village, à l'époque il y avait une autre famille vivant ici. Mon père m'a élevé seul dans cette maison. Tout se passait bien, jusqu'à ce que la Sécurité débarque, en novembre 2121, en tentant de nous tuer. Nous nous sommes échappé à temps mais j'ai été traumatisé. La Sécurité nous a supprimé toute nourriture mangeable et a empoisonné l'eau. Deux moi après, la Sécurité à placé des bombes dans le village, dans le but de nous tuer encore. Les voisins ont péri, leur fille de 40 saisons (10 ans) et leur fils de 56 saisons (14 ans) avec eux. Nous nous enfuîmes du village avec mon père et nous avons établi notre domicile dans un nouveau village, à plus de 40km du premier. C'est alors que mon père m'a dit que j'avais une puce, et que c'était pour ça que la Sécurité nous avait retrouvé. Je ne l'ai pas cru, mais quand il m'a montré une cicatrice sur son épaule gauche en me disant que c'était l'emplacement de sa puce, j'ai tout de suite essayé de voir la mienne, en vain. Mon père a alors sorti son canif de sa veste, m'a retiré mon tee shirt et a commencé à me taillader l'épaule gauche. J'ai hurlé de peur et de douleur, puis au bout de 10 minutes la douleur cuisante du canif dans l'épaule s'atténua. Mon père me montra alors une puce, de la taille d'un grain de blé environ. Nous avons passé quelques jours là-bas et c'est là que ma cicatrice apparût, car je me suis fait attaquer par un loup. Je me suis défendu avec le couteau que j'avais mais il me l'a renvoyé dans le bras, ce qui m'a fait cette cicatrice...

Le mystère des lettresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant