Chapitre 5 - Origines

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Je suis enfermée dans le bureau depuis maintenant plus de deux heures. Je suis certaine d'avoir vu un livre de famille quand j'ai vidé les plateformes de l'étagère. Peut-être est-ce celui de Damien avec un peu de chance. D'ailleurs, depuis que nous cohabitons ici, il a rangé le bureau, donc remis tous les livres sur l'étagère. J'ai beau chercher dans tous les recoins, je ne retrouve plus ce livre. J'ai lu tous les titres de tous les livres présents sur cette étagère et je suis certaine qu'aucun d'eux ne ressemble de près ou de loin à ce fameux livre de famille. Pourtant, je suis sûre qu'il m'aiderait à comprendre beaucoup de choses ! Je ne vois qu'une solution : Damien savait que j'en aurai besoin bientôt, il l'a donc caché ailleurs afin que je ne le retrouve pas. Mais pourquoi tient-il tant à me cacher quelque chose comme cela ? Car je pense qu'il a consciemment omis de me raconter une partie de son histoire, qui pourrait me permettre de comprendre pourquoi je suis si attachée à lui, ou pourquoi il fait autant attention à moi.

Je décide de sortir du bureau et de retourner dans ma chambre, sans bruit, car je pourrais réveiller Damien. Il fait totalement nuit dans le couloir et c'est ce moment que ma lampe torche choisit pour me lâcher. Je m'immobilise immédiatement et la secoue, mais rien à faire, elle ne daigne pas se rallumer. J'ai quand même changé les piles il y a cinq jours ! Et si c'était Damien qui avait trafiqué ma lampe ? Non, je deviens vraiment paranoïaque, il faut que je me calme.

J'esquisse quelques pas en direction de ma chambre mais mon pied heurte violemment quelque chose et un cri m'échappe malgré moi. Je plaque ma main sur ma bouche et me dirige à tâtons vers la porte de ma chambre. Ma main gauche arrive à toucher la poignée quand soudainement, la porte de la chambre de Damien s'ouvre. J'essaye d'ouvrir la porte et rentre précipitamment dans la chambre mais une main m'attrape le poignet droit et me retient en arrière. Je tire mon bras pour me dégager mais Damien me tire et je me retrouve collée à son torse.

 "-Aryanne... Qu'est-ce que tu fais encore ? Pourquoi est-ce que tu te balades dans le noir à trois heures trente du matin ?
-Eh bien... Je n'arrivais pas à dormir, donc j'ai voulu prendre un livre pour passer le temps...
-Ah oui... Et pourquoi n'as-tu pas allumé les lumières ?
-Je ne voulais pas te réveiller...
-Tu sais, je dors avec la porte fermée, je n'aurais rien vu.
-Ah d'accord.
-Mais du coup, quel livre as-tu choisi ?"

Il a deviné. Peut-être ne connait-il pas mes plans exacts, mais il sait que je ne cherchais pas un livre pour dormir. Il ne me reste plus qu'à savoir de quoi me soupçonne-t-il. Que le jeu commence, c'est à mon tour de le coincer.

"-J'ai trouvé un livre rempli de photos de famille qui a l'air plutôt intéressant. Il raconte l'histoire d'une famille de génération en génération jusqu'à il y a quelques années.
-Pardon? Où l'as-tu trouvé ? Et où l'as-tu mis ?"

De sa main libre il me plaque sur le mur violement, le choc me coupe la respiration. Je sais maintenant que ce fameux livre est un point sensible. Il ne me reste plus qu'à le trouver pour comprendre pourquoi.

"-Aryanne, je ne sais pas à quel jeu tu joues mais c'est dangereux. Très dangereux. Je te rappelle que je t'ai sauvée et que j'accepte que tu vives ici, mais je peux aussi très bien te renvoyer dans la Ville. Tu te rends compte que je risque ma vie pour toi ?
-Oui, j'aimerais bien savoir pourquoi d'ailleurs !
-Parce que tu es la seule personne que j'ai rencontrée depuis la mort de mon père, parce que maintenant tu connais mon existence...
-Tu veux me renvoyer dans une Ville alors que je connais ton existence ? Rien ne m'empêche de courir prévenir la Sécurité qu'un Rebelle se cache ici, je pourrais même revenir pour leur prouver !
-Aryanne, tu es recherchée par la Sécurité, tu es une Rebelle ! Ils ne connaissent pas mon existence, ils ne t'écouteront même pas, tu seras emprisonnée et mise à mort sur le champ !
-...
-Il faut que tu sois réaliste Aryanne, c'est tout.
-Damien, si tu n'as pas peur que je parle de toi à la Sécurité, pourquoi est-ce que tu tiens tant à moi alors ?
-Tu es plus importante que tu ne le crois, c'est tout.
-C'est-à-dire ?
-Bon, viens."

Le mystère des lettresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant