Chapitre 4.

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La prochaine ville se trouve à dix kilomètres. Par je ne sais quel miracle, je parviens à la ville pénétrer par une nuit sombre (non sans appréhension de voir un brouillard blanc à l'intérieur).
Mais en fin de compte, je ne sais pas si j'aurais préférée le brouillard à ce que je trouve à l'intérieur de cette ville. C'est le chaos tout simplement. Il n'y a d'autre mot.

Quasiment toutes les boutiques que je croises sur ma route se font dévaliser, leur vitres sont brisées et des personnes prennent tout ce qu'elles peuvent, j'en vois meme certains remplir une voiture d'ordinateurs à ras-bord. Devrais-je en faire de même ? Après tout, si la situation et si grave je devrais m'assurer d'avoir quelques réserves de nourriture.

Je continue cependant mon chemin à la recherche d'une pompe à essence pensant que c'est ma priorité. Je consulte donc le gps de mon téléphone. Il se trouve que cet endroit pour me ravitailler en essence ce situe à 400 mètres. Oui je peux y arriver me dis-je dans un élan de confiance.

Mais à peine arrivée je retrouve une fois de plus une ambiance chaotique. Une file de voitures attend de remplir sa voiture d'essence. Mais étrangement la situation n'avance pas assez vite. Je sors donc de ma voiture pour voir ce qu'il ce passe, sans même sentir le froid prépondérant accompagné d'un vent bousculant mes cheveux devant mes yeux. J'aperçois quand même des personnes avec un air furieux sortis de leurs voitures.

« - Comment sa pénurie ? Vous voulez tout gardez pour vous ouais ! » s'exclame, un homme.

« - C'est scandaleux », s'écrit une femme.

Des hommes avec des gilets de sécurités s'exprime près des pompes à essence. Je m'approche donc doucement de ceux-ci.

« - Nous vous répétons que cela fait plus d'une heure que des automobilistes ne cesses d'affluer suites à l'annonce du brouillard blanc et que de ce fait nous n'... », commence à s'exprimer l'un d'entre eux avant de ce faire couper par une bouteille qu'il s'est prise en pleine face d'un coup, ce qui me fait moi-même sursauter.

Des émeutes se font sentir je décides donc de déguerpir. Je trouve cela inutile de plus insister, s'ils disent qu'ils n'ont plus rien, ce n'est pas vraiment étonnant car il est vrais qu'en plus d'une heures tous les membres des petites villes environnantes ont eu le temps de faire des pleins.

Je m'en vais donc en quête d'autres pompes à essences avec un cœur s'emballant de plus en plus à cause de la panique qui émerge progressivement, mais elles semblent toutes être soit trop remplis de monde avec une file d'attentes s'élevant à au minimum 50 voitures, soit en pénurie. Je me trouve dans une impasse. Et je ne vous dis pas mon état quand la voiture tombe en panne tout à coup dans un quartier semblant être malfamé. Pourquoi tout semble s'acharner sur moi ?

Allez réfléchis !

Je n'arrive pas à réfléchir la panique est bien trop grande.

Stop, ce n'est pas la première fois que j'affronte une situation critique ! Qu'est-ce que j'aurais fais si... si cette situation s'était produite quelques semaines plus tôt avec ma sœur ? Siphonner de l'essence bien sûr. Malheureusement (ou heureusement pour aujourd'hui), je ne connais que trop le processus. De plus ma sœur et moi avons gardées le matériel pour, juste au cas où.

J'essaie donc tant bien que mal de pousser ma voiture sur le bas côté. Je peine à y arriver. A vrai dire, c'est assez étrange mais j'ai l'impression de n'avoir plus de force, d'être tout simplement fatiguée.
Après cela, je prend le matériel dont j'aurais besoin ( jerricane, tuyaux...) et cours le plus vite possible à la recherche d'une voiture abandonnée.

Je déambule donc en quête d'une voiture laissée pour compte en trottinant autant que mon souffle me le permet. J'aperçois une petite Ford rouge vitres brisées, plaque d'immatriculation absente à dix mètres, mais, alors que je frôle la voiture et qu'un sourire de satisfaction commence à s'afficher sur mon visage, je sens une force m'expulser au sol.

Sa y est, c'est la fin. Les effets de ce brouillard font enfin effet sur moi. J'en est donc finalement inhalé... Sûrement en petite quantité étant donné que l'effet du brouillard a mit moins de temps à agir à l'inverse des personnes se trouvant dans le centres commerciale qui tombaient comme des mouches.

Mais voilà, c'est la fin. J'ai tellement de regrets, tellement de choses à dires, à faire...

Je sens un long filet humide le long de ma joue, sûrement une larme, ou du sang qui sait.

Je regarde le ciel étoilé attendant que la mort vienne à moi. Je n'avais jamais remarquer à quel point c'était jolie. Je n'ai jamais eu le temps dans ma courte vie de m'extasier sur de telles choses. Sa aussi je le regrette.
Je ferme les yeux et prend une profonde inspiration.

J'entends comme un bruit de verre qu'on frotterait contre le sol à ma gauche. Je me tourne vers sa provenance. Une femme toute frêle d'une quarantaine d'années est étendue au sol avec un morceau de verre provenant certainement d'une bouteille d'alcool à la main. Elle tient ce morceau tellement fort que des filets de sangs s'échappe de la paume de sa main.

Mais sa je m'en fiche. Je vais survivre c'est tout ce qui compte ! Je ne suis pas tombée à cause du brouillard, je suis tombée simplement parce que cette femme m'a sûrement propulsée à terre. En tout cas c'est ce qui serait logique car je pense être en capacité de me relever et je ne ressens rien de plus que tout à l'heure. A vrai dire je me sens bien.

« - T'es vraiment une tarée toi pour te promener ici à cette heure. Et en plus tu ose sourire, me dit la femme. »

Je ne me suis même pas rendu compte que je souriais, mais en même temps je suis tellement heureuse d'être encore parmi les vivants.
Ressaisis-toi ! me dit une voix intérieur, tu viens de te faire expulser à terre par une femme avec un air pas du tout commode et du verre tranchant à la main !

Je me redresse immédiatement, je ne suis pas sorti d'affaire. L'euphorie d'être encore vivante est passée il faut s'éloigner de cette femme et prendre l'essence dans la voiture dès à présent ! Je me relève donc et m'éloigne de quelques pas de la femme. Elle voulait sûrement me faire tomber par terre pour prendre l'avantage sauf qu'elle n'a pas l'air dans son état, et n'est pas en forme physiquement, elle n'a donc pas réussie à se relever assez vite. Elle a mal calculée son coup. Au bout d'un certain temps elle se relève tant bien que mal.

«- Petite, n'essaie pas de jouer l'héroïne tu ne gagnerais pas. File moi ton fric et je promet de te lâcher la grappe, dit-elle en pointant son morceau de verre vers moi. »

Je tente de réfléchir méthodiquement et calmement. Je ne peux pas m'échapper étant donné qu'elle se trouve entre moi et la voiture. Voyons, dans la voiture j'ai cachée 200 euros pour que ma sœur ne les trouvent pas. J'ai aussi ma carte qui compte pas moins de 150 euros. Mais j'ai désespérément besoin de cet argent. Je n'ai que sa. Avec ma sœur nous vivions au jour le jour. Cet argent est d'autant plus utile pour moi maintenant que le monde devient chaotique et que je n'ai plus vraiment le temps de gagner de l'argent ni d'en voler. D'un autre côté, je pense que la vie est bien trop précieuse pour mourrir pour de l'agent. Que faire ? Je songe d'abord à lui donner un peu l'argent que j'ai dissimulée dans la voiture mais ensuite une question trotte dans ma tête : et si elle me tuais quand même après que je lui donne l'argent ? C'est probable. Alors je suis obligée d'appliquer un plan d'attaque même s'il est risqué...

White FogOù les histoires vivent. Découvrez maintenant