Chapitre 1.

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    Il y a pire comme son. Comme par exemple des ongles parcourant un tableau ou encore une chaise frottant le sol.

    Mais pour ma sœur, il n'y a pas pire.

    Heureusement pour elle, elle n'est pas près de moi. Si elle l'avait été, je me serais faite assommée depuis un bon quart d'heure à présent.

    Je peux donc continuer à chanter et crier a plein poumon (ou hennir comme dirais ma sœur chaque fois que je chante ou même fredonne) en écoutant la radio librement, sans me faire réprimander.

    Moi qui me plaint souvent du froid, être dans cette voiture à 21 heures et en plein hiver ne me dérange pourtant en aucun cas. En même temps, gesticuler comme une folle en hurlant des paroles inintelligibles sa réchauffe.

    Un petit regard vers la galerie commerciale derrière pour voir si ma sœur n'arrive pas avec le macdo', et un autre vers l'interminable parking devant pour voir si personne ne me vois me couvrir de honte.
Personne.
Les "hennissements" peuvent reprendre.

"- Ma préférée ! " je m'écris en entendant le présentateur annoncer que ma chanson préférée est sur le point d'être diffusée.

    Lorsque les premières notes montrent le bout de leur nez, je commence la chorégraphie que j'ai,  avec une ancienne amie, inventée et tout spécialement adaptée à cette mélodie. J'enchaine les mouvements de tête, de cheveux, de bras jusqu'à ce que quelque chose au loin attire mon regard. Quelque chose d'assez gris, peut être même bleu. Enfin je ne sais pas il fait nuit noir je ne peut pas voir clairement.
Sa se rapproche de plus en plus vers la voiture.

    Au fur et à mesure, je peux clairement distinguer un homme d'une quarantaine, voire cinquantaine d'années se diriger vers la galerie commerciale. J'attend avec impatience qu'il entre dans la galerie en l'insultant dans ma tête pour qu'il marche plus vite afin que je reprenne ma chorégraphie. Mais, forcément, chanceuse que je suis, il fait tomber quelque chose à plusieurs reprises sur le sol.

"- Aller la chanson ne va pas attendre que tu trace ta route pour continuer !"

     Et puis, après de longues secondes interminables, il entre enfin dans la galerie.

"- Eh bah c'est pas trop tôt !"

ET C'EST REPAR...

"- Oh c'est pas vrai je suis maudite !" dis-je en me frappant le front.

   
    Un groupe de jeune, sûrement de mon âge, s'approche. J'attend en les dévisageant pendant qu'ils déambulent en titubant bêtement.

    C'est bon ! me dis-je en frappant la portière. Chanson fini ! Merci beaucoup !

    J'éteins donc la radio, furieuse. Tout ce qui peux me remonter le moral maintenant c'est de fantasmer sur mon hamburger, mes frites pleines de mayonnaise, et mon fanta bien gazeux.

    Je regarde l'heure, cela fait un peu moins d'une demie heure maintenant qu'elle est partie passer commande.  Cela fait un certain temps que je ne suis pas aller dans ce fast food, mais d'après mes souvenirs, cela ne devrait pas être aussi long non ? Peut-être qu'elle a croisée quelqu'un ?

    Je regarde une fois de plus ma montre, une demie heure passer cette fois. C'est étrange, peut être que je devrais la rejoindre ?
N'importe quoi, il faut vraiment que j'arrête de paniquer pour un rien !

    Je ferme les yeux tout en essayant de me détendre et d'avoir de douces pensées même si c'est une des plus difficiles choses pour moi à faire.

    De douces pensées. De douces pensées.

    Cela commence à fonctionner, je sens mes muscles se détendre, ma tête se pencher toute seule en arrière. C'est le calme absolu. La paix absolu. Tiens, le mot paix, je ne l'avais pas utilisé depuis des siècles... C'est pourtant...  PAAAAAAF

White FogOù les histoires vivent. Découvrez maintenant