Kaisoo - Maybe (Tome 2)

Chapitre 8 : Coupable

- Oooh, vous êtes trop mignons ! s'exclame une voix aiguë, qui n'est absolument pas faite pour l'individu qui la possède, et qui n'a absolument rien à faire dans notre chambre. Ça me donne presque envie de gerber !

Je sens Jongin grogner et prendre son coussin, qu'il balance sur Bang. Celui-ci éclate de rire :

- Kyungsoo, il faut que je te parle, alors bouge ton cul. Je vous laisse vous rhabiller, les gars, ajoute-t-il d'une voix pleine de sous-entendus qui m'agace déjà.

Puis il sort. Pourquoi suis-je ami avec lui, déjà ? En plus, je suis habillé. Et comment est-il rentré ? On ferme à clé, la nuit.

- Non, mais c'est pas vrai, gémit Jongin, la tête plongée dans l'oreiller. Pourquoi est-ce qu'il vient toujours le matin ? C'est quoi son problème ?

Pour une fois, je suis d'accord avec lui. Surtout que l'on n'a pas souvent l'occasion de faire la grasse matinée le jeudi. Aujourd'hui est exceptionnel, nos deux seuls cours de la journée ont été repoussés. J'espérais juste pouvoir dormir. Putain.

Je garde encore un peu la tête dans le cou de Jongin, les yeux toujours fermés, et son bras revient se poser autour de ma taille.

Je manque de me rendormir, mais la voix de Bang chantonnant mon nom avec une voix de psychopathe qui appellerait un enfant me garde éveillé. Dans un soupir, je me lève avec difficulté, et me rends au radar dans le salon. Je ne veux même pas savoir quelle heure il est.

- Putain, les gars, lâche Bang, planté debout dans le salon, entre le canapé et la table basse.

Je m'en vais vers lui en me frottant les yeux pour regarder ce qu'il fixe. Le mur ? Ah, non. Le tableau que Jongin a acheté. Hum...

- Pourquoi vous avez ça chez vous ? me demande-t-il, incrédule, en se tournant vers moi, le doigt pointé vers l'œuvre.

Si on peut l'appeler ainsi. Jongin choisit ce moment pour arriver, et suit du regard ce que désigne mon ami. Il reste figé quelques secondes, puis prend un air hautain.

- C'est Kyungsoo qui l'a choisi, déclare-t-il avec aplomb.

Ma mâchoire se décroche. Comment ça, Kyungsoo ? C'est moi, Kyungsoo ! Je le fusille du regard, tandis qu'il arbore un minuscule sourire en coin, fier de lui. Bang me contemple, bouche bée, puis éclate de rire. Quand à moi, outré, je me précipite sur Jongin pour lui frapper l'épaule. Il se met à rire aussi, en tentant d'échapper à mes coups.

- Non, mais c'est pas vrai ! protesté-je. Il ment ! C'est lui qui l'a choisi !

Les garçons ne m'écoutent même pas, trop occupés qu'ils sont à se tordre de rire. Ils se moquent de moi. Alors vexé, je croise les bras et sors de la pièce.

Je ne l'aime pas, ce maudit tableau. Comment aurais-je pu le choisir ? Il est affreux. Déjà, s'il reste dans notre salon, c'est parce que je ne voulais pas dire à Jongin que je ne l'aimais pas et le blesser.

- Oh, gamin ! s'écrie Bang depuis le salon. Ça va, on rigole.

- Oui, merci, j'ai remarqué, grommelé-je dans ma barbe.

- Allez, Soo, te vexe pas, renchérit mon petit ami. Reviens.

Ah, ça ! Quand il s'agit de rire de moi, ces deux-là s'entendent bien.

- Je lui ai dit que c'était moi qui l'avais choisi, ajoute-t-il, alors que je les entends encore rire en fond.

Je me résigne à retourner dans la pièce, où les deux crétins sont affalés sur le canapé, un grand sourire idiot aux lèvres. Jongin secoue légèrement la tête en me voyant bouder, puis tend les bras vers moi. Je songe à l'ignorer, parce que j'ai ma fierté, quand même.