Je ne sais pas depuis combien de temps je suis ici. J'ai perdu la notion du temps. Personne n'est venu me rendre visite. Drôle de pensée, comme si j'étais chez moi et que j'attendais la venue de mes amis. Jo réveille toi! Tu es n'es pas chez toi! Tu es enfermé dans cette pièce depuis des heures, attachée à une chaise. Personne ne viendra te sauver, personne ne sait où tu es. Tout espoir me quitte. J'ai le sentiment que c'est la fin et pourtant je poursuis le doux rêve que je retrouverai mon homme. Je m'imagine dans quelques années. Une magnifique maison, bien trop grande pour notre famille. Une balançoire au milieu d'un jardin verdoyant. Les oiseaux chantent, le ciel est bleu, le soleil me brûle la peau. Une petite fille se balance, rit aux éclats. Elle ne doit pas avoir plus de six ans. Elle est en robe fine rose, un petit gilet blanc et des sandales blanche aussi. Elle a des cheveux châtains coiffés en deux couettes de chaque côté de la tête. Les yeux verts, un vert translucide, transperçant... on dirait moi à cet âge. Un petit garçon du même âge la pousse afin qu'elle se balance plus fort, plus vite, plus haut. Elle pourrait presque atteindre la boule de feu dans l'étendue bleutée. D'ailleurs elle tend son bras pour tenter de l'attraper. Le petit garçon est tout aussi beau que Matt, bien qu'il ne lui ressemble pas. Il rigole lui aussi. Observe la fillette s'envoler dans les airs. Il porte un jean's et un petit tee-shirt blanc. Ses cheveux sont châtains et les yeux verts, lui aussi. Il ressemble beaucoup à la fillette. D'un coup, je sens une main sur mon épaule. Je me retourne et vois mon beau brun me sourire. Une famille heureuse... dans un havre de paix. Mon œil est attiré par sa main, un cercle doré prône autour de son annulaire gauche. Instinctivement je regarde ma main gauche. Un anneau sertie d'une petite pierre blanche brille de mille feu. Je regarde à nouveau le visage de mon beau brun. Le visage s'estompe, je n'entends plus les rires de mes enfants. Tout devient gris... noir. Je suis revenue dans la réalité. Et les larmes me coulent sur les joues. J'ai faim... soif... Depuis quand je n'ai pas mangé? Depuis quand je suis là? J'ai envie de hurler, mais les forces m'ont abandonné... Matt m'a abandonné? Non! ... Jamais!
La porte s'ouvre. J'ai l'impression que ça fait des siècles qu'elle ne s'est pas ouverte. Un homme entre. Je le reconnais à peine, mais je crois que c'est le bras droit de Tony.
- J...J'ai s...soif...
L'homme ne me dit rien. Vérifie mes liens.
- pitié... dé...détachez-moi...
Mes forces se vident, je rêve d'un lit pour dormir... l'homme repars sans dire mot. Le claquement de la porte, le silence pesant... juste mes cris intérieurs... mes cris de détresse. Je repars dans mes rêves, je comprends que je n'aurais pas le droit à un traitement de faveur. Pas de nourriture... pas d'eau... pas de lit... la mort peut-être... sûrement!
Je retourne dans ma maison familiale. Matt est installé sur le canapé. Qu'il est grand. Un canapé d'angle faisant face à un écran géant... je me demande si je ne vie pas au dessus de mes moyens. Après tout les rêves sont fait pour cela. Les enfants jouent sur le tapis. Mini Matt joue aux Lego. Ces petites briques multicolores qui ont bercé mon enfance. Mini moi joué avec ses poupées... une imagination débordante ces enfants. Moi, je m'affaire dans la cuisine, préparant un repas délicieux à ma petite famille. De temps en temps, mon homme me jette des regards qui en disent long... si les enfants étaient au lit... tu serais allongée sur ce plan de travail... De nouveau le gris, puis le noir obscurcit mes songes. Je me suis à nouveau réveillée. Je gigote, tentant de me défaire de mes liens mais je ne m'en sors pas. Les pensées négatives viennent détruire chaque neurone de mon cerveau. Tu vas mourir ici Jo! Tes enfants ne verront pas le jour... et... et tu ne reverras jamais le visage de l'amour de te vie... Matt...
- Matt... aide moi... aide moi...
Je replonge dans un petit coma. Soudain, la porte s'ouvre à nouveau...
L'homme se tient devant moi, arme braquée sur moi. C'est ainsi que ça fini?
- Echec et Mat!! Me dit-il, sourire carnassier.
Première fois que j'entends sa voix. Aussi grave que ce que je pensais. Un second homme vient derrière moi. Il commence par me défaire de mes liens. Je ne bouge pas, plus de force... peur de risquer la vie de mes bébés. À quoi bon de toute façon. Le bras droit a été plutôt explicite. Matt n'a pas réussi... je vais mourir, à présent j'en suis certaine...
- Allez lève toi! Me demande t-il le flingue pointer sur mon visage apeuré.
Je m'exécute, les mains toujours nouées dans le dos. Comment vais-je mourir?
Je réfléchis aux multitudes techniques possibles... une corde autour du cou? Une balle entre les deux yeux? Une lame affûtée et glissante sur mon cou? Enterrée vivante? Un bain d'acide? Quelles sont les techniques mafieuses mexicaines?
- Avance! Et pas d'entourloupe! Me précise t-il.
Je serpente dans le labyrinthe d'étagères, l'homme sur mes talons. Que pourrais-je faire? Courir? Non je me ferais tirer comme un lapin. Je suis sûre que leur visée est excellente. Me jeter sur lui? Sa force est sûrement plus grande que la mienne, et surtout en ce moment. Rien? Oui sans aucun doute. Résignes-toi Jo! Résignes-toi! Ne résiste plus. Voilà ce que me dicte ma conscience. J'avance, un pas devant l'autre, le canon du Glock dans le creux de mon dos. Enfin la lumière... le soleil brille de mille feu... les rayons me brûlent la peau. Dernier bain de lumière, de chaleur, avant l'éternelle froideur.
- Avance! Dépêche...
Je m'approche sur le quai. Étendue d'eau à perte de vue... je suis sur le quai sur lequel ont m'a déposé quelques heures, jours, semaines auparavant. Sur le sol, je distingue des chaînes. Elles sont énormes. Comme celles qui sont reliées aux ancres des navires. À côté, de gros sacs. Alors c'est comme ça que je vais mourir? Noyée? Enchaînée à tout jamais à cet endroit répugnant? Mon visage n'exprime plus rien... pourtant au fond de mon être... la peur, le dégoût, la haine... l'amour aussi... un amour inconditionné pour Matt...
- Merci... Merci mon amour pour ce que tu m'as apporté... tu m'as changé. Dis-je dans un simple murmure.
- Qu'est-ce que tu dis, sale pute?
Je ne répond rien. Mon insolence me vaut un coup sur la tête qui me fait m'effondrer sur le sol bétonné.
- Attache-là!
Le second homme, qui nous suivait comme un brave toutou, se rue sur moi et m'enchaine les chevilles à l'aide d'un cadenas. Il me remet ensuite debout et donne la clef à son chef. J'ai la tête baissée sur mes entraves. Je patiente, contemplant au loin ma fin... Mais comme rien ne vient au bout de cinq minutes, je me retourne sur le bras droit de Tony.
- Vous attendez quoi pour me tuer lâchement!!!!!
- Ta gueule!
Quand une voiture arrive, que quatre hommes en descendent, je comprends qu'ils attendaient juste l'aide nécessaire pour porter mes chaînes. Je comprends aussi que je n'arriverai définitivement pas à me défaire de mes liens. Les cinq hommes portent à bout de bras les chaînes et les jettent à la mer. Un clinquement se fait entendre et en quelques secondes je suis à mon tour attirée. Ma tête heurte le béton. Ne m'a pas assommé. Dommage! Je vais tout ressentir, vivre ma propre mort. Je suis tirée, tombe à l'eau, attirée dans les profondeurs... Je t'aime mon amour... Adieu...
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Is It Love ? Matt TOME 4
Fiksi PenggemarMatt et son frère, accompagnés de leur armée vont ils sauver Johanna et les jumeaux? Comment survivre à cette épreuve? Voici la fin des aventures de Matt et Johanna...