Chapitre 4 :

486 21 3
                                    

Cher journal : blablabla
Non moi mon journal ressemble à un carnet de dessin, un album photo, un chiffon, quelque chose que personne n'aurait envie de lire. Exactement comme moi. Depuis toute petite je suis différente, on me montre du doigt, on parle dans mon dos, le regard de travers, comme avec quelqu'un qui ne te ressemble pas, un extraterrestre, un alien, un monstre. Quelque chose qui n'a pas le droit d'exister, de bouger, de manger, de boire, de croire, d'espérer, d'être gentil. D'avoir un nom.
Mon nom m'a été volé à la naissance. Je ne connais pas mon nom. Je pourrais l'écrire en laissant du blanc sur ma feuille. Chez l'être humain on ne recherche que la perfection, à la pointe de tout. Moi je n'ai été qu'un bug dans le système. Une expérience. Un cobaye. Une machine que l'on télécommande.
Un simulateur de peur.
Un simulateur de dégoût.
Un simulateur d'ignorance.
Je ne sais pas ce que je suis. Ce que je fais. Ce que je veux. Ce que j'ai. Ce comment du pourquoi. Ce nom.

Un nom. Ce mot qui peut définir une chose comme bonne ou mauvaise, comme avantageux ou non. Un handicap pour tout ceux qui sont avec moi. Les gens ne mettent pas du cœur à me parler. Mais je ne sais pas ce que c'est, que le cœur, moi.
Je suis définie comme une chose sans sentiments. Je ne dégage pas la moindre émotions. Et quand je sourie, ça ne vient pas de là, sous ma poitrine gauche. Mon sourire est telle que celle d'une poupée de cire. Artificielle. Dessiné. Les gens m'ont toujours évité de peur que je les hante. C'est quelque chose qui me suit depuis mon enfance.
Alors pourquoi s'accrocher à cette vie éphémère ? Je ne suis qu'une chose dans ce monde. Quelque chose de passage, comme une météorite qui passe prêt de la terre pour après s'écraser dans un autre galaxie. Qui est peut-être là mienne.

Je n'ai aucune raisons de vivre. On nous dit toujours que la vie vaut la peine d'être vécue. Mais à quoi cela sers, si un jours on meurt tous. Qu'est ce que le monde à en foutre de moi. Le monde change mais personne n'aime le changement. On dit que plus tard tout s'arrangera mais à chaques secondes de plus, le monde meurt. Ont dit de s'accrocher à nos rêves mais je n'en ai pas. On dit de garder espoir mais je n'en ai pas. On dit de nous aimez et de nous acceptez. Mais moi. Moi je ne suis qu'une chose transparente qui écrit dans un carnet. Une force surnaturel qui fait lever un stylo et le fait écrire sur du papier. Mais au final tout ce qui est écrit sur ce journal n'est que dans ma tête, et une seule phrase est écrite quand on ouvre ce carnet. Une seule phrase qui vaut la peine d'être écrite. Un mystère de la planète. Cette question qu'on peut lire sur mes lèvres, mais dont la réponse se trouve, quelque part peut être sur cette terre. Une phrase qui pourrait convenir à n'importe quel personnes de la race humaine. Mais aujourd'hui cette phrase est à moi, sur ce carnet. Ça ne vois pas ? Pourtant il y a mon prénom dessus. Tu ne le vois pas ? Pourtant il est écrit sur toutes les pages de ce carnet. Non moi non plus je ne le vois pas. Je ne suis peut être qu'une conscience dans l'espace. Une conscience qui cherche un corps.
Un prénom.

Dit moi :
«Comment je m'appelle ?»

Tu m'as appelé...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant