Chapitre 2 :

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Bill "m'accompagne", si je puis dire ainsi, jusqu'à la cour de récré, qui se passe à l'intérieur du bâtiment. Un de ses potes arrive par derrière et lui cache les yeux avec ses mains. Ils parlent puis ensuite ils partent ensemble en compagnie de Tom ainsi qu'un autre ami. Je me retrouve seule. La fin des cours passe avec une lenteur. Je rentre à pied jusqu'à chez moi y dépose mon sac, prend mes clés, mon téléphone ainsi que mes écouteurs et sors promener mon chien. Je "profite" de cette balade afin de découvrir un peu la ville. Je m'assois sur un banc dans un parc et lâche mon chien pour qu'il aille se défouler. Je le suis du regard jusqu'à que je vois des mains passer devant mes yeux et me cacher la vue. Je prend une des mains de la personne et la tord. Une fois de plus, c'est Bill. Il pousse un cri de douleur, je lâche ma prise, il décide de venir s'asseoir à côté de moi et prend la parole :

- Dit-moi, c'est comme ça que tu serre la main des gens? [demande-t-il dans un petit rire]

- ...

- Tu promène ton chien?

- ...

[Il me sourit et continue : ]

- Moi aussi.
[il me parle comme si je lui avais répondu avec le plus calme des sourires. Il appelle son chien afin de me le présenter : ]

- Il s'appelle Pumba.

Je caresse le dit Pumba qui est un bouledogue et appelle à mon tour mon chien en sifflant. Timo arrive et je le présente à Bill :

- Timo.

- Enchanté Timo.
[ il sert la patte de mon animal ]

Nous voyons nos chiens jouer en s'éloignant pendant qu'un gros blanc vient se former entre nous.

- Tu es populaire ?

[Bill est apparemment étonné, ne comprenant pas pourquoi je lui pose cette question]

- Pourquoi tu me demandes ça?

- Non rien, c'est sans importance.

Je ne suis pas le genre de personne à insister. S'il ne comprend pas, à quoi cela sert-il de lui expliquerb? C'est une perte de temps.

Le pote de Bill de ce matin est aussi dans le parc et semble venir dans notre direction. Je m'apprête à partir mais le brun me retient par le poignet. Je me dégage et me rassoie, obligé, comme un enfant qui est punit et qui doit rester sur le banc avec la maîtresse. Le pote de Bill se plante devant nous et dit à Bill :

- Mec on a répet.

Bill se tourne vers moi et me présente Gustav faisant mine qu'il n'avait pas entendu ce que son pote venait de dire. Gustav insiste et Bill fini par partir avec lui en s'excusant auprès de moi et en me laissant son numéro de téléphone. Je m'attarde quelque instants sur le bout de papier contenant dix malheureux petits chiffres, je le met dans la poche de mon manteau puis je rattache mon chien à sa laisse et fais le chemin du retour. Une fois arrivé chez moi je passe par la cuisine pour prendre un verre de jus de tomate et des barres de céréales que je monte en haut, dans ma chambre. Je me met à mes devoirs de maths et de physique, ce qui n'est pas une grande partie de plaisir, surtout les maths, à ce qu'on dit. Après avoir fini les devoirs je descend mon verre dans la cuisine et le met dans le lavabo. Avant de remonter je fouille dans ma poche de manteau, là où j'avais laissé le numéro de Bill maintenant froissé. Je remonte dans ma chambre et pose le numéro sur ma table de chevet à côté de mon lit. Je me met sur mon matelas accompagné de mon chien qui vient se poser sur mes jambes, je commence à le caresser sans tendresses, je dirai juste par pitié.
Je ne vois pas pourquoi je le contacterai... Lui, Bill. Je n'ai rien à lui dire. Je ne le connais même pas. Il n'est rien pour moi.

Tu m'as appelé...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant