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Aissatou regarda son amant avec tendresse : il était le seul à pouvoir l'écouter se plaindre de ses lourdes journées, de ses maux de coeur et il était le seul à pouvoir la satisfaire au lit. Matar le savait très bien et en profitait du mieux qu'il pouvait car quoi que l'on puisse dire, Aissatou est une très belle femme.

-Matar, il y'a autre chose beaucoup plus importante que cela.

-autre chose beaucoup plus importante que le fait de te faire explorer le septième ciel ?

-oui et je suis très sérieuse.

Matar l'écouta lui narrer toute l'histoire. Au début il fut si surpris qu'il enleva ses lunettes, ensuite sa cravate, puis il déboutonna le col de sa chemise.

-non ! Je ne peux pas y croire ! Aissatou tu es trop négligente, je te répétais toujours que ce n'est pas sûr de laisser sa fille dormir seule dans une chambre. Mais puisque tu joue à la *toubab* , tu aimes faire la blanche... voici le résultat ! Sortit-il très remontée contre Aissatou.

-mais Matar je m'étais endormie subitement après que tu sois parti cette nuit là. Et puis hier je ne t'avais pas vu à l'anniversaire de ma fille. Pourquoi ?

-c'est... parce que... j'avais des choses... des choses à faire, réussit-il à sortir très gêné.

-j'espère que tu n'étais pas dans les bras d'une autre ...

-ceci n'est pas important. Dis moi plutôt si tu comptes laisser ce violeur s'enfuir.

-mais non... jamais ! Je n'ai que ma fille et je ne compte pas abandonner l'affaire.

-et ton mari, il en dit quoi ?

-hey !! Sidy n'est plus mon mari, et je le soupçonne même d'avoir abusé de ma fille.

-quoi ? Mais tu es folle ? Comment un père oserait-il violer sa propre fille ? Et que tu le veuilles ou non il est toujours ton mari aux yeux de la loi.

-je sais que c'est lui, je le sens... si seulement tu pouvais voir comment Aicha a peur de lui en ce moment, dès qu'elle le voit elle court se cacher, avoua t-elle.

-elle a peur c'est tout à fait normal... dit-il, pensif.

Il la prit dans ses bras pour un gros câlin lui parsemant de bisous. Elle se sentit tout d'un coup plus soulagée et en profita pour l'embrasser de toutes ses forces. Elle en avait bien besoin. Matar lui fit promettre de tout lui raconter, de ne rien lui cacher sur tout ce qui se passera par la suite.

-tu sais très bien qu'entre toi et moi il n'y a pas de secret ! Cette nuit tu passeras me voir ?

-non attends, t'es pas sérieuse ! On viole ta fille et à coté tu veux te faire sauter ?! Hayyy !!!

-c'est ma vie privée et je veux profiter de toi tant que tu seras là. Et ça me permettra de moins stresser.

-petite, reste sage la wakh ! Bon d'accord je passerai inchallah. Lui dit-il en lui faisant encore des bisous. Je retourne à mon bureau, sois forte !

Dans son bureau, Sidy profita de sa pause pour appeler Salima, sa meilleure amie, celle avec qui il peut être lui même, s'ouvrir, se faire écouter, se faire comprendre. Leur amitié dépasse toute autre relation de par la sincérité, le respect qu'ils se vouent mutuellement, la franchise dans leurs actes, la confiance. Ils se connaissent mieux que quiconque et se partagent tout.

-hey fleur d'automne, comment vas-tu ? S'exclama Sidy dès qu'elle décroche.

-le prudent ! Mais je vais très bien et toi ?

-Alhamdoulilah même si ça pouvait aller mieux.

-ainsi ?

-j'ai un problème avec Aissatou.

MutismeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant