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-avoir l'audace d'embrasser son amant devant son mari c'est le comble et le pire devant moi qui suis son frère. C'est pire qu'une humiliation. En fait, toi c'est comme si t'avais pas une fille qui refuse de parler à cause de tu sais quoi et une mère dans le coma à cause de tu sais quoi... Samou respira un bon coup avant de continuer, tu as de la chance d'être tombée sur Sidy car si c'était moi je t'aurai déformé ta bouche jusqu'à ce que ce bon à rien ne puisse même plus l'utiliser. Aissatou tu es pitoyable, pathétique. Aicha ne mérite pas une mère comme toi et Sidy... Sidy c'est comme si c'était pas mon frère car il me donne la chair de poule à chaque fois qu'il te laisse faire. Sokhna ne mérite pas une fille comme toi et tu es à la limite un animal car écervelée, lâcha t-il hostilement avant de sortir de l'hôpital tout dégoûté. Il en voulait à son frère, terriblement car il ne comprenait plus l'attitude de Sidy à toujours vouloir retourner avec cette femme sans coeur.

Aissatou très fière, fit celle qui s'en foutait et prit les mains de Matar pour lui donner des bisous. Matar retira ses mains avec brutalité et la tira très fort jusqu'à l'autre extrémité du couloir.

-toi, je crois que tu te fiches de moi. Si tu n'es pas capable d'avoir un peu de dignité mais respecte moi au moins. Ta cousine vient de m'insulter devant tout le monde et comme si ça ne suffisait pas, ton beau-frère en rajoute et tout ceci pour ta gueule. Ce n'est pas parce que je te porte dans mon coeur que je vais accepter des insultes de la part des membres de ta famille. Tu es vraiment bête Aissatou. Tu n'as pas mal au cerveau par hasard ? Iow est-ce que nite nga ?

-Matar attend ne t'en va pas... je n'ai que toi dans ma vie ne me laisse pas.

-dou li lay wakhati !! Tu as une fille et une mère qui sont toutes deux malades. Tu as un mari qui est prêt à tout pour toi et tu me dis que tu n'as personne dans ta vie. Hein ? Aissatou regarde toi ! Tu es très belle et pleine de vie. J'ai accepté de te faire l'amour juste pour te remonter le moral puisque tu disais avoir très mal. Mais à en voir ton comportement tu n'as rien de quelqu'un qui souffre, tu me fais pitié. Ne m'appelle plus et n'entre plus dans mon bureau, finit-il de dire avant de relâcher le bras d'Aissatou et de sortir de l'hôpital.

Fatima et Asmaou aussi étaient parties et il ne restait plus qu'elle dans la salle d'attente. Elle prit son téléphone et se connecta sur snapchat pour se prendre en photo et en vidéo.

« Kéneu douma rey té dess fi » se disait-elle.


(...)

10jours, et pas de nouvelles de Sidy. Pas de signe de vie, rien. Ils savaient juste qu'il était en vie et par conséquent qu'il allait bien. Mais tout le monde ignorait où il se trouvait. Depuis son adolescence il avait l'habitude de fuguer dès qu'il se sentait plein, c'est-à-dire lorsqu'il avait trop accumulé de supplices. Cependant il ne s'absentait jamais plus de 24h. Son père a essayé de l'appeler à plusieurs reprises mais pas de réponse. Les choses commençaient à devenir pesantes. Samou et Kiné avaient aussi par tous les moyens possibles tenté de le retrouver en le cherchant partout où ils pensaient qu'il pouvait être mais toujours rien.

-l'avez vous au moins cherché chez sa maîtresse ?

Tout le monde se tourna vers Aissatou et la regarda avec dégoût. L'appartement d'Aissatou était apparemment le point de rencontre de la famille Samoura.
La petite Aicha toute fatiguée par cette journée riche en comédie et blague de la part de sa deuxième maman, s'était endormie dans les bras de Kiné. Elle commençait à se retrouver et à s'épanouir. Kiné ne cessait de la regarder en se posant la question que tout le monde se posait .

"Qui a bien pu abuser de toi ma fille ?"

Mais là n'était pas le thème car le plus important était de retrouver Sidy.

MutismeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant