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La dispute entre Samou et Kiné avait déclenché à cause de la réaction de Samou dans l'appartement de Sidy. Sa femme lui reprochait d'être trop insensible face à la maladie de la petite Aicha. Pour elle, un oncle devait prendre soin de sa nièce et se soucier de ses problèmes.

-Samou, je ne comprends pas ton attitude à toujours vouloir que la petite Aicha soit loin de moi. Est-ce qu'on peut en parler ?

-oui, biensûr, je t'écoute.

-je disais que je ne comprenais pas ton attitude vis à vis de ta nièce Aicha. Ta seule et unique nièce d'ailleurs. Tu devais être là pour elle et puisque tu ne l'es pas moi je suis là pour elle. Alors laisse moi m'occuper d'elle comme si c'était ma propre fille.

-voilà le problème, Aicha n'est pas ta fille.

Elle se sentit poignardée mais continua quand même.

-ton père n'aime pas du tout la petite Aicha et ne le cache pas du tout et pourtant c'est son grand-père. Je ne sais pas si c'est parce qu'il a toujours eu des problèmes avec Sokhna et sa fille mais ce que je sais c'est que toi tu n'as aucun problème avec Aissatou ni avec Sidy donc dis moi il est où le problème ?

Samou la regarda sans ciller et ce regard voulait tout dire. Il ne voulait plus rien entendre. Et en bon mari autoritaire et orgueilleux, il quitta le salon pour rejoindre la chambre. Mais c'était sans compter l'insistence de Kiné car elle l'a suivi jusque dans la chambre et s'est assise sur les genoux de son mari.

-alors chéri, j'attends ta réponse.

-Kiné, il n'y a rien à savoir. Primo ce que mon père fait de sa vie, s'il aime ou pas sa petite fille et les raisons, tout ça là ... ce ne sont pas tes oignons. Ensuite si moi je ne supporte pas que tu t'accroches trop à ma nièce c'est parce que tu dois plutôt t'affairer à me donner un enfant et c'est la seule chose qui doit être ta priorité. Mais non... tu es là à jouer à la bonne maman pour Aicha alors que sa propre mère se la coule douce avec un autre homme que son mari. Ahh tu ne le savais pas ?? Oui Aissatou a un amant ! Tu es contente ?

-si elle a un amant ou pas ce n'est pas mon problème. Ce qui m'importe c'est Aicha.

-ce qui doit t'importer c'est de me faire un enfant, dit Samou en dégageant sa femme avec force jusqu'à ce qu'elle atterrisse sur le sol. Sa femme l'a visiblement très énervé.

Kiné se releva difficilement et fit face à son mari.

-iow nak so khamoul 1+1 égal combien ma diangal lako. Tu n'as pas appris qu'une femme se respecte ? De quel droit tu te permets de me brutaliser ainsi ? Je t'ai trop laissé faire.

-c'est à moi que tu parles ? Iow dé tay lalay wone nane la ak naka la !

-essaie pour voir !

Il la frappa férocement.. des coups qui provenaient de partout tombaient sur son visage mais elle ne pleurait pas. Elle avait l'habitude. Elle se laissa tomber et son mari toujours énervé continua à lui donner des coups de pied sur son ventre.

-tu apprendras à me respecter sale chienne. Fais moi un enfant, tu refuses et tu veux faire la grande gueule devant moi. Je sors de cette putain de chambre et aller dormir ailleurs là où on me fera un enfant sale stérile et infertile, dit-il sévèrement après s'être bien défoulé sur sa pauvre femme.

-tu ne sortiras pas de cette chambre Samou, pas après avoir tué mes jumeaux. Non tu ne sortiras pas de cette chambre.

Samou regarda subitement le sol et vit qu'effectivement du sang ruisselait. Il cria de toutes ses forces, il cria très fort un « non » terriblement long et significatif. Il était perdu, il ne savait plus quoi faire. Samou pleurait de toutes ses forces. Kiné, elle, était couchée par terre les mains sur son ventre de 3mois et le visage complètement démoli. Elle ne pleurait pas mais souffrait terriblement de la perte de ses enfants et du comportant impulsif de son mari. La douleur commença à la tenailler, elle gémissait en implorant son seigneur de sauver ses enfants. Non il était hors de question qu'elle les perde. Mais, elle ne pouvait pas se lever pourtant elle le voulait plus que tout au monde. Oui, elle voulait aller à l'hôpital le plus proche sans l'aide de son minable de mari. Elle le détestait sans ménagement. Elle n'en pouvait plus mais ne voulut surtout pas abandonner le combat.

MutismeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant