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Sidy savait très bien ce qu'Asmaou voulait mais s'en foutait. Il se disait qu'elle n'oserait jamais exécuter ses menaces. Autre part, se trouvait le problème avec Aissatou. Il ne croyait pas du tout qu'elle puisse avoir un amant. Il se disait qu'Aissatou n'était pas si frivole à tel point de tromper son mari après que celui-ci découvre qu'il n'est pas le père de la fille qu'il a tant chérît. Cependant, l'amour rend aveugle, sourd et muet. Il refusait de croire les propos d'Asmaou.
Il prit ses bagages et sortit prendre un taxi pour rentrer chez lui préparer ses valises afin d'aller loger chez Aissatou.

Chez Aissatou, la petite Aicha était en train de s'amuser avec Kiné. Elles étaient si complices qu'on aurait cru qu'il s'agissait d'une mère et de sa fille. Certes, Aicha ne parle plus mais commence à communiquer par des gestes avec l'aide de Kiné.

-Aicha, tape les mains et tape les pieds ! Ordonna kiné à la petite.

Elle fit les mouvements et se mit à tourner sur elle-même jusqu'à s'épuiser.

-lève-toi et va te débarbouiller. Reviens vite et ne joue pas avec l'eau.

Avec l'assistance de Kiné, la petite se sentait beaucoup mieux mais ne posait jamais son bonbon sucette. Lorsqu'elle mange, lorsqu'elle dort, lorsqu'elle prend un bain, dans n'importe quelle situation elle pleure si on touche à son bonbon.
Kiné ne comprenant pas le pourquoi, voulut en savoir quelque chose.

-Chacha mayma tangal. (Chacha donne moi du bonbon)

-Chacha prête-moi le bonbon ! S'il-te plaît.

Aicha ne réagissait toujours pas.

-Chacha juste un peu, je ne vais pas tout manger.

La petite Aicha, comme si elle n'attendait que le mot « manger », se mit à pleurer de chaudes larmes jusqu'à apeurer Kiné. Elle se mit à la bercer jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Elle n'arrivait pas à comprendre la réaction de la petite mais se promit de tout faire pour la faire parler.

Sokhna s'habilla très sophistiquée avec une robe taille gabonaise et un attaché foulard digne d'une femme purement sénégalaise le tout accompagné d'un sac à main très élégant et de ses talons qu'elle n'oubliait jamais. Elle les portait toujours à n'importe quelle occasion. Aujourd'hui elle s'est levé de pied ferme pour aller parler à la maman d'Asmaou qui est d'ailleurs sa soeur car ayant assisté à leur accrochage de la dernière fois, elle n'était pas fière de leur comportement.

Une fois arrivée aux HLM, elle trouva sa soeur Fatima assise dans la grande cour de la maison et sa fille Asmaou en train de lui faire des tresses.

-Assalamou aleykoum ! Fatima bayi nga sa mak ! Tu as laissé ta grande soeur !

-dalal ak diam makk dji , bienvenue grande soeur. Ça fait longtemps, répondit Fatima sans regarder sa soeur.

-Asmaou na nga def ? Comment vas-tu Asmaou ? Demanda Sokhna à sa nièce.

Asmaou ne lui répondit même pas et se concentra encore plus sur les tresses de sa mère.

-Asmaou c'est à toi que je parle !

En guise de réponse, elle lui fait un tchiip monumental.

-maman, je vais à l'intérieur après on continue les tresses, dit-elle à sa mère avant de s'en aller.

-Fatima yaro sa dom bi dé ! Guiss nga limou ma def ? Fatima tu n'as pas élevé ta fille ! Tu as vu ce qu'elle m'a fait ? Est ce que c'est normal ?

-ah !? Et qu'est ce qu'elle t'a fait ?

-tu oses me demander ce qu'elle m'a fait alors que tu as tout vu.

-ma fille est très bien éduquée et est issue d'une très bonne famille. Moi sa mère je suis une très bonne femme, je n'ai fait que m'occuper d'elle. Celle qui n'est pas éduquée c'est plutôt Aissatou ! Pff

MutismeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant