Encore chamboulée par mon cauchemar de la nuit dernière, je n'ose pas passer par ma ruelle habituelle pour me rendre en cours. Mon rêve, si on peut appeler cela un rêve, est encore trop frais dans mon esprit et je n'ai pas envie de me faire peur toute seule pour aucune raison valable. Après tout ce n'était que mon imaginaire, qui m'a semblé bien trop réel, certes, mais seulement un rêve imaginé par mon esprit. Le jour commence pourtant à se lever et les lampadaires sont encore allumés, donc aucune ressemblance avec les images qui tournent en boucle dans ma tête, mais sait-on jamais.
Les rues sont particulièrement désertes ce matin, en même temps qui est assez fou pour se balader dehors par 0° à 7 heures du matin pour se rendre en cours ? Pas grand monde apparemment, surtout une veille de week-end.
Alors que le campus commence doucement à se dessiner au loin et que des passants commencent à affluer, dans ce quartier beaucoup plus vivant que le mien, un mal de tête commença doucement à se faire sentir. Je décide de ne pas y faire attention, ce n'est pas un simple mal de tête qui va m'empêcher de suivre mes cours de lettre. Mes cours sont beaucoup trop importants pour y renoncer si facilement. Si vous vous posez la question je suis en dernière année de de licence de lettres pour me diriger dans les métiers de l'édition. J'ai toujours rêvé de passer ma vie à lire, découvrir de nouveaux univers, entrer dans la vie de personnages par le biais de la lecture. Etant depuis toute petite de nature solitaire, j'ai trouvé mon bonheur dans les livres et j'ai toujours voulu en faire mon métier, je suis ce que l'on peut appeler un rat de bibliothèque.
Depuis le décès de mes parents, il y a maintenant 5 ans, je me suis encore plus refermée sur moi-même que je ne l'étais précédemment. Au fur et à mesure du temps et avec mon passage en faculté j'ai perdu contact avec les rares amis que j'avais au lycée. J'ai hérité de l'appartement de mes parents et depuis c'est devenu en quelque sorte mon antre de laquelle je ne sors plus que pour mes cours, ou pour faire quelques courses. Si non je reste enfermée à travailler ou lire. Une vie bien morne, me direz-vous, mais je ne me sens pas à ma place dans cette société où tout est basé sur l'apparence. Je ne vois pas l'intérêt de me faire des amis si c'est seulement pour avoir de la compagnie de temps en temps, je préfère ma solitude. Au moins je n'ai personne qui me distrait en cours ou de mes lectures que j'apprécie tant.
Je crois que mes camarades ont fini par comprendre que je préfère être seule. Au début certains essayaient de me parler, de s'asseoir à côté de moi en cours mais ils ont vite abandonné. Ils me posaient des questions, auxquelles je répondais par courtoisie, je ne suis pas si sauvage au point de ne pas répondre, mais ils ont bien compris que je ne souhaite pas m'étendre sur ma vie ou des faits banals de la vie quotidienne. Au début cela a beaucoup fait parlé, la fille qui ne parle à personne, la fille bizarre qui reste dans son coin mais ça a fini par se calmer même si j'entends encore quelques fois des chuchotements quand je passe à côté d'un groupe d'étudiants. Je n'en tiens pas compte, j'ai bien d'autres choses à penser qu'à de simples discussions de couloir.
Au fur et à mesure que j'avance vers le coin du campus où j'ai cours mon mal de tête s'amplifie. Je m'en veux de ne pas avoir pris du doliprane avec moi, ça va être compliqué de suivre toute la journée de cette façon, j'espère qu'il va se calmer et que ce n'est que passager.
A peine 5 minutes plus tard je discerne enfin le bâtiment dans lequel se situent la majorité des cours que je suis. Celui-ci ressemble à un vieil immeuble des années 1970 avec le vieux placo recouvrant toutes les parties de murs non fenêtrés à moitié effrité, les grandes fenêtres anciennes et les vieux stores qu'on baisse à la manivelle. Un bâtiment qui ne ressemble donc pas à une faculté au premier abord et qui ne donne pas vraiment envie d'y pénétrer. Je passe la porte principale et empreinte le couloir de droite qui mène aux principaux amphithéâtres. Le mien est le numéro A2, la deuxième porte sur ma droite.
Comme quasiment tous les matins je suis l'une des premiers élèves arrivés si ce n'est la première. Les étudiants moyens arrivant toujours à la dernière minute, voir un petit peu en retard, mais je ne supporte pas ça. De cette façon j'ai toujours le loisir de choisir ma place pour être tranquille et non aux centres de discutions d'élèves, qui sont la plupart du temps étrangères au cours suivi. Je descends donc tout en bas du grand amphithéâtre et me place au premier rang, là au moins je suis certaines de ne pas avoir trop de compagnie. J'ouvre mes cours et les relis pour me remettre en tête le cours précédent.
Tout au long de la matinée entre les changements de cours se trouvant dans d'autres amphithéâtres ou dans des salles plus petites, mon mal de tête s'aggrava, se renforçant d'heures en heures. Cependant je refuse de quitter l'université pour cette raison, je suis bien trop têtue et passionnée par mes cours. En début d'après-midi je commençais même à avoir des hallucinations, des volutes de toutes les couleurs se balançaient devant mes yeux. Ces volutes donnent l'impression de fumée qui vole en fonction de courants d'air excepté qu'il n'y a aucun mouvement d'air dans la pièce et que de la fumée multicolore n'existe pas.
Je suis donc vraiment tombée malade. C'est peut-être mon mal de tête continuel depuis le début de matinée qui a exténué mon corps, ce qui me provoque maintenant des hallucinations. J'espère que d'autres symptômes de ma soudaine maladie ne vont pas apparaître et que celle-ci va vite guérir. Heureusement que ce soir je suis en week-end, ce qui va me permettre de me reposer pour être en forme lundi pour une nouvelle semaine de classe.
Enfin la fin de journée sonne, je me dépêche de rentrer chez moi pour pouvoir me reposer et faire passer ce mal de crâne qui me donne ces hallucinations. Une fois sortie du bâtiment dans lequel je suis restée enfermée toute la journée cela allait déjà mieux. La petite brise d'air glacée qui fit voler mes cheveux me fit un bien fou.
Rentrée chez moi je vais encore mieux, mal de tête presque disparu mais surtout plus d'hallucination. Par contre je suis à bout de force, j'ai bien besoin de repos après cette journée épuisante. Je prends donc un petit goûter puis me dirige directement vers ma chambre à coucher. A peine allongée sur mon matelas que je sombre dans les bras de Morphée.
Après ce qui me semble quelques minutes seulement je fais réveiller par mon réveil qui hurlait à tue-tête dans mon petit appartement. J'ai sûrement oublié de le couper pour le samedi matin, bizarre d'habitude il n'est réglé que pour les jours de la semaine. Je le coupe donc rapidement et regarde mon téléphone et qu'elle ne fut pas ma surprise en voyant la date du jour. J'ai dormi tout le week-end sans me réveiller ? Impossible, je n'ai pas pu dormir deux jours et demi quand même ! Et pourtant c'est bien ce qu'indique mon téléphone ... et mon estomac qui gargouille de faim. Je devais être vraiment très fatiguée vendredi soir.
Je me prépare donc rapidement pour une nouvelle journée de cours sans avoir vraiment eu de week-end.
VOUS LISEZ
Magic
ParanormalEt si un simple rêve pouvait changer le cours d'une vie ? Impossible ? Pas tant que ça. Elsa va voir un de ses rêve, paraissant pourtant irréaliste devenir réalité, ce qui va chambouler son train-train quotidien mais pas seulement. Son existence ent...