Chapitre 5

6 1 0
                                    

Je ne me sens pas à mon aise pendant le reste de la soirée, dès que j'entends un petit bruit je sursaute, j'ai l'impression constante d'avoir froid, comme si j'étais encore dehors sous la pluie, alors que j'ai pris une bonne douche chaude et que je suis enroulée dans un grand plaid tout doux. Pour me changer les idées et essayer de ne plus penser à ma rencontre non désirée de la fin d'après-midi je décide de continuer mon livre. Mais même avec ce chef d'œuvre parlant de l'Egypte antique dans les mains, je n'arrive pas à me concentrer autre chose.

Toute la nuit les images de la scène tournent en boucle dans ma tête, m'empêchant de dormir correctement. Evidemment je m'endors seulement quelques minutes avant que mon réveil ne sonne. C'est donc avec une nuit presque blanche que je me prépare pour une nouvelle journée de cours. J'aimerai pouvoir ne pas y aller et rester ici, enfermée à double tours dans mon appartement où je sais être en sécurité, mais ce n'est malheureusement pas possible, les partiels de la fin d'année arrivant à grands pas.

Je prends donc mon chemin habituel tout en évitant consciencieusement la ruelle où je me suis fait prendre à partie la veille au soir. Je crois que je ne repasserai plus par ce chemin, je ne pourrais plus y aller sans avoir peur que les hommes de la veille reviennent.

Comme pendant toute la nuit, je continue à repasser les faits et gestes des trois hommes en boucle dans ma tête, je ne comprends vraiment pas comment les deux premiers n'avaient pas d'aura. Oui, comme je ne réussissais pas à dormir j'ai continué à me renseigner sur le web et il semblerait que les couleurs que j'aperçois soient appelées "aura" par certaines personnes. Même si ce que j'ai lu ne correspond pas forcément à tout ce que je vois il faut bien que je trouve un nom à ces couleurs car elles semblent bel et bien s'ancrer en moi et ne plus vouloir me quitter.

Le reste de la journée je fais de mon mieux pour écarter mes souvenirs qui ne veulent pas me lâcher pour me concentrer sur les dires de mes professeurs.

A partir de la mi-journée j'ai une impression constante d'avoir quelqu'un qui me regarde, de sentir des yeux posés constamment sur mon dos. Je regarde pourtant, de temps en temps, autour de moi mais je ne remarque personne ayant le regard tournée vers moi ou qui me semble avoir un comportement pas normal. Qu'est-ce que c'est que cette histoire encore ? Avec tout ce qui m'arrive en ce moment j'ai envie de croire que cette sensation est réelle et donc qu'il va falloir que je trouve qui est ce qui m'épie de la sorte. J'espère de tout cœur que ce ne sont pas les deux hommes de la veille qui sont de retour, parce que si me retrouve encore une fois face à eux sans l'homme qui m'a sorti d'affaire hier, je ne sais pas du tout ce qui va m'arriver et je n'ai pas vraiment envie de la savoir. Après tout je me fais peut-être des idées, pourquoi en voudraient-ils à ma personne ? Je n'ai rien fait de mal à ce que je sache.

Je pensais que cette journée serait très longue et difficile à cause de ma nuit blanche, alors qu'elle est finalement passée assez rapidement. Je suis décidée à retrouver vite mon chez moi pour m'enlever cette sensation pesante d'être observée. Je prends mon chemin habituel en veillant de n'être jamais seule, qu'il y ait toujours d'autres passants pas trop loin de moi. Cependant mon impression reste là et ne me quitte pas de la route du retour. J'essaie de ne pas trop regarder autour de moi et de faire comme si de rien n'était pour ne pas éveiller les soupçons de mon suiveur. En bas de mon immeuble je me retourne vivement, sans signe avant-coureur et croise tout de suite le regard d'un homme qui me regarde depuis le coin d'un croisement non loin. Je garde en mémoire son visage pour le reconnaître si jamais il décide de recommencer, par contre je suis certaine que ce n'est pas un de mes deux ravisseur de la veille, il est beaucoup plus petit qu'eux et s'avère avoir des épaules plus larges. Je ne sais pas comment j'ai pu me souvenir de ce genre de chose, mais c'est bien pratique et ça me rassure un peu il faut l'avouer.

Sur le coup je ne réagis pas et reste là, au pas de la porte de mon immeuble sans bouger, lui laissant le temps de partir sans pouvoir le rattraper pour lui demander ce qu'il faisait à me suivre de la sorte. En y réfléchissant, après coup, son aura avait une couleur bleue magnifique, le peu d'aura colorées que j'ai pu observer cette semaine n'étaient pas aussi brillantes et lumineuse que la sienne. En comparaison avec celle de mon suiveur les auras de mes camarades ou des gens que je croise dans la rue paraissent ternes et sombres. L'homme qui me suivait hier soir a quelque chose de particulier, j'en suis certaine.

Finalement s'il décide de continuer à me suivre ce ne sera pas si atroce, ça me donnera, au contraire, une possibilité de lui parler et de lui demander ce qu'il me veut. Il faut absolument que j'arrive à entrer en contact avec lui, j'ai l'intime conviction qu'il peut m'aider à comprendre ce qu'il m'arrive. Mais comme j'ai réussi à le surprendre avant de rentrer j'ai peur qu'il se fasse encore plus discret qu'aujourd'hui où qu'il ne revienne pas et que mon plan tombe à l'eau.

MagicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant