Numéro 11

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J'ai toujours aimé le théâtre. Les scénarios, les dialogues, les acteurs, les costumes forment un parfait mélange, une alchimie que chaque metteur en scène sait exploiter pour la pièce. Je respecte beaucoup ces gens ; ils sont une source d'inspiration. En effet en tant qu'instituteur je met un point d'honneur à jongler entre l'apport de connaissances et la mise en scène de mes cours. J'étudie dans une école primaire. Je ne peux pas dévoiler sa géolocalisation pour des raisons professionnelles. Sur ce, je vous propose une pièce que vous n'oublierez pas de si tôt. La seule originalité ? Ce sera moi qui la raconterai, et au diable les dialogues.

Alors je vous propose de planter le décors. Et pour que je puisse m'amuser légèrement plus, nous allons tous découvrir sous forme de jeu. La pièce se déroule durant une fin de soirée. Il est cependant encore tôt pour un mois de juin. Les élèves se trouvent à un dîner de classe organisé par le professeur. Le plateau de jeu s'étend à l'école toute entière, de la grille d'entrée aux terrains de sport, se situant à l'orée des bois. Les personnages, ou pions si vous préférez, ce sont mes élèves. Le maître de jeu, c'est moi. Ô grand précepteur de l'éducation que je suis, ce sera avec grand plaisir que je vais lancer le coup d'envoi. Les règles pour jouer ? Quelle question cher lecteur, elles sont pourtant si simplistes. Le maître de jeu doit punir ses élèves en les chassant à travers l'école ; les élèves, eux, doivent fuir mais ne peuvent pas sortir du plateau de jeu. Ils gagnent si le jour se lève et qu'il reste au moins un enfant impuni. Ils perdent si le professeur les a tous puni, avec une extrême tendresse. Il ne faut guère vous inquiéter, je suis la compassion incarnée.

Alors commençons !

Le sifflet dans la bouche et les mains telles les ailes d'un avion en plein décollage, je donnais le signal du départ. Ce que je ne leur avais pas encore expliquer c'était le sens de la « punition ». Ainsi il y avait trois imbéciles qui restèrent sur place les bras croisés, comme pour manifester l'objection de participer au jeu.

- Mes pauvres enfants, vous êtes si adorables.

La suite fut ma foi très rapide. Je m'approchai du plus proche, les bras tendu, et avec un large sourire. Une fois arrivé à lui je me mis à lui tapoter la tête. Puis en un instant je dégaina des ciseaux de plusieurs centimètres de long, les enfonçant doucement dans la gorge de l'élève. Mais ne me sentant pas satisfait je me mis à tenir fermement mon « jouet ». Ce qui me permis de découper la peau du garçon. Mon mouvement alla du trou que j'avais réalisé jusqu'au milieu du ventre. Voilà, j'étais content dorénavant.

Il y eut des hurlements non loin de moi. Me retournant je voyais les deux autres enfants les yeux écarquillés ; je pense qu'ils n'étaient pas prêt à voir ce qui venait de se dérouler juste devant eux. Mais bon, je n'avais pas vraiment de temps à perdre. Je fis tomber le corps devenus froid ; toujours en souriant chaleureusement je pris cette fois ci un pied de biche que j'avais déposé au préalable par terre. Mon cher, vous êtes vraiment surprenant ; déposer des objets un peu partout pour punir vos élèves était très bien joué. Magnifique ! Sur cette pensée je me lançais sur les deux petits êtres frêles. Au premier coup, le deuxième gamin perdit un œil, effectuant un vol remarquable. Puis au deuxième coup ce fut au tour de ses dents. Le troisième fut le coup fatal qui lui transperçait le palais, passant par le crâne de bas en haut. D'ailleurs, le troisième gamin mourut d'étouffement au pied de biche. Le pauvre, il était tout bleu !

Un rire retentit dans le silence nocturne. Le mien sans aucun doute.

Il restait un total de seize participants.

- Amusons-nous très chers enfants.

Je venais de crier ces quelques mots ; le jeu venait réellement de débuter.

Plume NoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant