Chapitre 9

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  La journée shopping s'était très bien passée. Chloé avait gâtée sa brune, tellement que Beca en était gênée. Elle savait que la rouquine ne roulait pas sur l'or comme elle et sa famille. Pourtant la rousse n'avait pas hésité à lui acheter des vêtements plus magnifiques les uns que les autres. En rentrant au manoir, la jeune fille les rangea soigneusement dans son dressing, comme s'ils étaient les plus précieux de tous les trésors. Chloé entra dans la pièce discrètement, et elle l'enlaça par derrière. Beca sourit en sentant ses bras autour d'elle et se retourna pour la voir en face.

- Merci pour tous les cadeaux. Fit-elle en souriant.
- C'est rien. Ça me faisait plaisir. Assura la rouquine.
- C'est trop... en plus j'avais les moyens de me les acheter moi-même ces vêtements.
- Je tenais à te les offrir.
- Mais je ne t'ai rien offert moi...
- Ah oui ? Et ce collier que je porte, c'est pas toi qui me l'a offert ?
- Mais c'est pas grand-chose ça... Puis il lui va tellement bien.
- Beca... j'ai vu le prix. Putain, il vaut une fortune, je pourrais jamais lui acheter un truc pareil moi !
- Oh...
- Jamais personne ne m'a fait un tel cadeau. Tu es folle tu sais ?
- Ben... ça me faisais plaisir de te l'offrir.
- C'est ça, vas-y retournes mes paroles contre moi. Tricheuse. Embêta la rouquine.

Beca sourit et lui tira la langue. Elle attira Chloé dans un baiser passionné et amoureux. Elles ne se connaissaient que depuis peu, et n'avaient pas attendu longtemps avant de se mettre ensemble. Mais pourquoi attendre quand on s'aime autant ? Surtout quand, comme pour Beca, le temps nous ai compté ? Alors oui, dans d'autres circonstances, peut-être que les gens penseraient qu'elles allaient trop vite, peut-être qu'elles-même y auraient cru... Mais là, avec ce qu'elles savaient toutes les deux être inévitable, elles avaient plutôt l'impression d'avoir attendu trop longtemps. Elles avaient eu un coup de foudre l'une pour l'autre dès la première fois qu'elles s'étaient vus, mais avaient attendu trois semaines avant de se mettre en couple. Et quand le temps qu'il vous reste à vivre se compte en mois, trois semaines d'attente... c'est déjà trop.

- Beca... Murmura Chloé entre plusieurs baisers.
- Hum ?
- Pourquoi tu pleures ?

Beca se sépara des lèvres de la rousse et se rendit compte seulement maintenant que des larmes coulaient sur ses joues. Elle les essuya et tenta de sourire mais ça se voyait que c'était faux. D'autres larmes tombèrent et Chloé voulu s'approcher pour la serrer dans ses bras. Sauf que Beca recula soudainement.

- Non ! T'approches pas !
- Beca...
- S'te-plaît... Juste... Laisses-moi seule un moment. J'ai besoin d'être seule.
- Non, attends. Je comprends pas là. Expliques-moi au moins ce qui t'arrive d'un seul coup.Parce que là ça fait bizarre d'un coup.
- Sors de ma chambre Chloé !

La rouquine sursauta mais obéit. Si la brune voulait être seule, c'était son droit. Elle ne savait pas ce qu'elle lui avait fait, mais apparemment Beca souffrait maintenant. Chloé avait du mal à le supporter, surtout en ne sachant pas ce qu'elle avait exactement.
Elle descendit et rejoignit Kate dans un des salons. La blonde fronça les sourcils en voyant son air triste et s'approcha d'elle.

- Hé, tu te sens bien ? Demanda-t-elle en posant sa main sur son épaule.
- Moi oui... mais Beca... Je sais pas ce qui lui a prit d'un coup. On s'embrassait, et elle s'est mise à pleurer d'un coup. Puis elle m'a crié de sortir de sa chambre, qu'elle voulait être seule. Je comprends pas. J'ai fais quelque chose de mal ? Demanda la rousse comme pour se rassurer.
- Non, c'est pas toi Chloé. Ça lui prend des fois. Elle est heureuse, et d'une seconde à l'autre la réalité sur sa maladie la rattrape. Elle se souvient qu'elle va mourir, et tout le bonheur qu'elle ressentait à l'instant s'écroule. Parce qu'elle se rend compte qu'il ne durera pas éternellement, et qu'elle va être obligée de tout laisser ici en partant.
- J'aimerais l'aider à aller mieux... J'aime pas la savoir comme ça.
- Mais c'est déjà ce que tu fais tous les jours en l'aimant Chloé. Personne ne la rend aussi heureuse que toi. Seulement... de temps en temps elle se souvient qu'elle est malade. Parce que c'est ce qu'elle est, et qu'elle peut pas l'oublier définitivement, même si elle en a envie. Et elle souffre de devoir partir bientôt... en te laissant toute seule.
- Je veux pas qu'elle parte.
- Personne ne le veut.
- C'est pas juste... pourquoi elle ? Hein ? Pourquoi elle ? Elle est la personne la plus merveilleuse que j'ai jamais rencontrée. Pourquoi c'est elle qui doit partir ? Alors que quelque part dans le monde, les pires criminels se la coule douce ?
- Parce que comme tu l'as dis, c'est pas juste. La vie n'a rien de juste Chloé.
- Je dois aller la voir.
- Je suis pas sûre que...
- J'en ai besoin.

Chloé se leva du canapé et remonta jusqu'à la chambre de Beca. Elle toqua, mais elle n'eut aucune réponse. Elle rentra quand même, doucement, mais elle ne vit pas la brune. Elle crut qu'elle était sortie de la chambre sans qu'elle ou Kate ne s'en rende compte, mais elle vit rapidement la fenêtre encore ouverte, et elle eut un mauvais pressentiment. Elle courut et passa sa tête à l'extérieur. Elle regarda prudemment vers le sol, mais elle ne vit rien. Alors elle tourna la tête, et là elle la vit. La petite brune était sur le toit, et elle regardait droit devant elle, totalement vidée.

- Putain ! Beca fais pas ça ! Cria la rouquine.
- Hein ?

Beca fut surprise d'entendre une voix dans le silence de la nuit, et se tourna légèrement pour voir que Chloé paniquait à la fenêtre de sa chambre. Elle avait les larmes aux yeux, et en la voyant comme ça, la brune comprit qu'elle avait peur, mais elle ne comprenait pas pourquoi.

- Chloé ? Ben qu'est-ce qu'elle a ?
- Beca, je t'en supplie ne fais pas ça ! Pria l'infirmière.
- Pas quoi ? Demanda la jeune fille encore plus perdue.
- Je sais que ta situation est difficile et que parfois tu peux en avoir envie. Mais je t'en supplie ne passe pas à l'acte. Ne saute pas !
- Quoi ?!? Mais Chloé j'ai pas l'intention de sauter ! S'empressa de corriger la jeune fille.
- Ah... Ah non ? Ouf...
- Mais non enfin ! J'aime bien venir ici pour regarder le ciel des fois. Surtout quand j'ai besoin d'être seule. Parce que je suis sûre qu'on ne viendra pas me chercher ici. Mais j'ai pas la moindre intention, ni même l'envie de sauter.
- Mais tout à l'heure tu... tu allais mal... et en te voyant là je... j'ai cru que...
- Oh Chloé...

Avec beaucoup de prudence, la jeune brune revint vers la fenêtre et rentra dans sa chambre. Une fois qu'elle fut en sécurité, la rouquine la serra fort contre elle, et se débarrassa de toute la peur qu'elle avait ressentit en voyant Beca sur le toit. La brune la laissa faire, et quand Chloé la remit face à elle, elle l'embrassa de tout son amour.

- Me refais plus jamais une peur pareille. Pria la rousse.
- Hé, tu t'es fais peur toute seule. Moi j'ai jamais eu l'intention de sauter. Répondit la brune.
- Ben ouais, mais sans explications, et vu le contexte, avoue que n'importe qui aurait pu y croire.Ou bien alors je suis parano ?
- Peut-être oui. Mais comme je te l'ai dis, personne ne vient me chercher ici. Donc en général je me soucie pas de ce que les gens vont penser en me voyant. Merde, je m'attendais vraiment pas à ce qu'elle débarque et qu'elle prenne peur comme ça.
- Tu... tu te sens mieux sinon ?
- Ouais, un peu... Désolée d'avoir crié tout à l'heure.
- C'est rien. Dorénavant, si t'as besoin d'être seule, je te laisserais sans insister.
- Promis ?
- Ouais. Promis ma Beca. Je t'aime.

Des larmes perlèrent aux yeux de la brune en entendant ces mots. C'était la première fois que Chloé lui disait. En fait, c'était la première fois que quelqu'un lui disait dans ce sens là. Parce que sa mère lui avait déjà dit naturellement, et Kate aussi. Mais ça ne sonnait pas pareil, parce qu'elles n'étaient pas amoureuses de la jeune fille. Seule Chloé l'était. Et c'était merveilleux de l'entendre, ça lui procurait tellement d'émotions, qu'elle ne put retenir ses larmes. La rouquine sourit et s'empressa de les essuyer doucement.

- Je... je t'aime aussi Chloé. Finit-elle par répondre. Tu resteras avec moi jusqu'à la fin hein ? Tu me laisseras pas toute seule ?
- Bien-sûr. Jusqu'à la fin. Je te tiendrais la main quand tu partiras, comme je te l'ai promis.
- Je veux plus être toute seule.
- Tu ne le seras plus. Jamais. Je serais toujours là. Je te le promets.

Beca sourit légèrement et alla se blottir dans les bras de celle qui arrivait à rendre sa vie plus belle par sa simple présence. Elle l'aimait tellement, qu'elle regrettait de ne pas l'avoir rencontrée plus tôt, et de devoir la quitter trop vite. Elle aurait voulu avoir plus de temps avec elle, mais c'était impossible. Et si elle ne s'était jamais plainte avant, maintenant elle voulait hurler. Parce qu'elle trouvait ça injuste, et parce qu'elle voulait rester avec Chloé...

- Tu restes avec moi cette nuit ? Proposa soudain la brune.
- Avec plaisir mon ange.

Gagner contre le tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant