Chapitre 1

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  Le lendemain, Chloé arriva en avance. Elle tenait tellement à ne pas reproduire l'événement de la veille, qu'elle était partie une demie heure trop tôt, sans s'en rendre compte. Du coup elle était devant le manoir à 8h30. Heureusement, les parents de Beca lui avaient donné toutes les clés dont elle risquait d'avoir besoin. Elle put donc entrer sans avoir besoin de sonner et prendre le risque de réveiller la jeune fille. Elle se gara dans l'allée, ne revenant toujours pas qu'elle conduisait une BMW, et entra dans la maison. Elle tomba nez à nez avec Benjamin qui se préparait, sûrement pour le travail.

- Chloé ? Vous êtes en avance. Remarqua-t-il en souriant.

- Oui, je...

- C'est très bien. Comme ça on pourra parler. Hier on a oublié de discuter de votre contrat, votre salaire et tout ça.

Décidément. Je ne finirais jamais mes phrases avec lui...

Elle se contenta de lui sourire poliment, et il l'invita à la suivre dans son bureau. Ils passèrent bien 20 minutes à discuter des termes du contrat. Il tenait à s'assurer qu'elle savait dans quoi elle s'embarquait en acceptant de s'occuper de Beca. Il insistait particulièrement sur le fait de ne pas créer de liens. Il disait que c'était mieux pour toutes les deux. Chloé savait qu'il avait raison, bien-sûr que ça valait mieux... surtout s'il restait moins d'un an à la jeune fille. Mais au fond d'elle, elle savait aussi qu'elle n'y arriverait pas. Elle était de ces gens qui s'attachent rapidement et facilement. Et dans un sens, elle s'était déjà attachée à la jeune fille, même en ne l'ayant vu que très peu de temps la veille. Alors pour l'attachement, c'était trop tard. Mais ça, elle se gardait bien de le dire au père de famille.

- Bon, et bien il ne reste plus qu'un point à régler. Termina Benjamin.

- Euh...

- Votre salaire. Précisa-t-il.

- Oh oui. Ben oui Beale, ce serait bien d'être payée quand même dans l'histoire.

- Avec ma femme, on pensait faire selon les moyens de la personne qu'on allait engagé. Le montant de votre loyer, vos factures mensuels, ce genre de choses... Alors ?

- Alors quoi ?

- Et bien, combien vous payez par mois en comptant votre loyer, et vos factures de téléphone, câble et autre si vous en avez d'autres.

- Euh... environ 1 300. J'ai un loyer de 800. Le reste c'est pour les factures et les courses du mois.

- Comment vous faisiez avant ? Je croyais que c'était votre premier emploi.

- La formation d'infirmière était rémunérée, et j'avais l'aide de mes parents.

- Et bien disons... 1 800 par mois ? Avec une prime de 200 au moment des fêtes.

Oh putain ! Je vais pouvoir offrir un vrai beau noël à ma famille cette année...

- Alors, ça vous va ?

- Oui très bien. Merci beaucoup.

- C'est normal. C'est un travail compliqué qui vous attend. Vous n'avez plus qu'à signer. Votre contrat est pour une durée d'un an. Sauf si... et bien...

Il fut incapable de finir sa phrase, et elle le vit triste pour la première fois. Elle devinait facilement la fin de sa phrase. Un an de travail... sauf si sa fille ne tenait pas aussi longtemps malheureusement. C'était son contrat. Et elle signa pour signifier qu'elle en acceptait tous les termes. Il se leva et fut obligé de lui dire au revoir avant d'aller au travail. Mais il précisa quand même qu'elle pouvait visiter pour se familiariser avec l'intérieur du manoir. Puis il partit, la laissant seule dans le grand salon.

Gagner contre le tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant