Elle

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Dans une sombre pénombre marché mon âme sombre dans l'ombre d'un doute assombri par la vie.Sous cette pluie quotidienne mon esprit y laisse des siennes.Comme tous les matins sept heures et quart, j'avance vers l'endroit qui me sert de pénitence,le lycée. Je marche vers les mêmes endroits,voir les mêmes personnes, visiter les mêmes enseignements, victimiser les mêmes esprit vain par une société euthanasiant la critique.Critique, c'est Zola qui s'en prend si souvent,je n'ai jamais su pourquoi...peut être son style si spécial.Spécial? Pourquoi tant de dénis envers ce mot? J'aime bien le spécial,il diffère d'autrui,il s'affirme,il est tellement condescendant...
"Rhoo Olympe tu vas arrêter d'en rajouter à chaque fois ! Un mot c'est un mot merde!
-Pourquoi tant de pragmatisme Lola?
-Vous savez que je vais vous baffer toutes les deux moi!
-Eh Kalie tu vas nous expliquer pourquoi t'es énervée ? "

La foule m'emporte,j'agis dans la vague.On me force à toucher le fond, vais-je y arriver ? Ce que je veux c'est remonter à la surface...quesque ces abysses d'extravagance ont de si attirant? Il y a une question qui a toujours obstiné Cassya, elle se demande si il y aurait d'autres vie à part celle là. Armonie la plus rationnelle d'entre nous lui avait demandé d'arrêter ses idioties, Méryl comme à son habitude est tombée dans une de ses tirades frôlant le pathétique.Et moi, dans tout ça, je ne suis qu'un spectre de présence noyé sous les décombres des pensées des autres.Dans le fond j'ai toujours pensé que Cassya avait raison...Je ne suis qu'une présence parmis tant d'autres,une de plus une de moins ça sert à quoi ? Faire briller les beaux yeux de papa maman ? Franchement quand je me regarde dans la glace le matin j'me fais honte. Maquillée comme tout le monde, coiffée comme tout le monde, Mme tout le monde c'est mon second nom. Vous croyez qu'elle vient d'où cette expression ? On est tout le monde alors on est personne. On fais tous pareil,on se voile la face, on se persuade qu'on est normaux. Mais justement être normal je trouve ça mal! J'ai l'impression là d'avoir une existence incomplète, je ne fais pas tout ce que j'aime,je refoule ma personnalité, je la laisse s'enfoncer dans mes entrailles en la laissant me bouffer chaque jour. Sauf qu'une fois dans mes entrailles,elle remontera et je sais qu'une fois qu'elle sera sorti ça sera dévastateur, destructeur d'un monde construit jadis pour me protéger. Tiraillée par la volonté de m'exprimer face à celle de la raison qui me tente au raisonnable de se fondre dans la masse abstraite d'une jeunesse ordinaire. Je marche, j'ai l'impression d'être un automatisme réglé à faire les mêmes choses chaque jours, chaque heures programmée à faire tout pareil que les autres comme un mime... Quand je reste dans mon bus, j'ai ce sentiment d'être face à moi même...
De toute façon ça n'est que moi,mon allure fantomatique fait diverger tous les opinions,les jours sont des scènes,les années sont des actes.

Dear meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant