Lundi 8 avril, 19h55, Tokyo, pdv Shoto.
-Bonne soirée, merci !
Le magasin est désormais vide. Ca y est. Je me précipite d'appuyer sur le bouton pour fermer les stores. Je m'essuie le front du revers de la main. C'était une journée intense, même si elle a mal commencée ...
Je range un peu et préviens "Monsieur" que je pars. Libéré. Je vais jusqu'a l'arrêt de bus. Il passe dans 8 minutes.Je m'assoie donc. Qui était ce jeune homme ce matin? Pourquoi avoir volé un pantalon si peu cher ? Ça me rends fou de rage. Il avait l'air coupable en plus ! Et ça ne m'a même pas alerté. Qu'est ce que je suis con parfois.
- Eh ! Shoooootooooooo !
Je me retourne et constate que c'est Momo, une des vendeuses de la boutique qui m'a interpelé.
- Ca te dirait de venir prendre un verre avec moi ce soir ? me demande-t-elle, mielleuse.
-Non désolé, j'ai déjà quelque chose de prévu ce soir, dis-je froidement.
Je regarde au loin sans prêter attention à cette jeune demoiselle. C'est vrai, elle ne m'intéresse pas, je ne la trouve pas attirante physiquement et je ne parle pas du mental ...
Je monte dans le bus qui vient d'arriver, suivi par Momo qui ne se met pas à côté de moi. Parfait.~
Lundi 8 avril, 23h42, Tokyo, pdv Shoto.
Ma tête tourne. Je vois flou. Les basses résonnent dans ma tête. J'essaie de me lever. Je retombe sur mon siège. Tout ces gens autour de moi sont déchaînés. Je me demande comment ils peuvent être aussi insouciants et heureux. Ils dansent tous. J'essaie d'attraper mon verre.
- Shoto. Tu as déjà bien assez bu comme ça.
Mon ami, Ejiro, m'arrache le verre des mains et le boit d'une traite. Il me regarde d'un air désolé.
- Avec tout ce que tu as fumé et bu, je comprends que tu sois mal. Allons dehors pour te faire prendre l'air.
Nous sortons alors a l'extérieur de la boîte de nuit, slalommant entre les gens. Nous atteignons enfin l'air frais. Je m'affale sur l'épaule d'Ejiro. Je ne comprends plus rien. Tout se mélange dans ma tête. Je sens juste une grande vague de tristesse dans mon coeur.
- Shoto, non ! Ne te mets pas à pleurer s'il te plaît ... Ca va aller ...
Des larmes coulents sur mes joues. En plus d'être extrêmement triste, je culpabilise de devoir faire subir ça à Ejiro.
- Je ... Je suis désolé.
Je me serre contre lui. Pourquoi à chaque fois que je bois c'est pareil ? Je pleure à un moment où à un autre. Ma vie est nulle. Elle n'a aucun sens. Ma mère me hait, mon père se sert de moi, je n'ai pas de frère et soeurs, et pas d'amis mis à part Ejiro. Quant aux relations amoureuses, elles se résument à des filles que je rencontre en soirée et avec qui je ne sors pas plus de une nuit. Ca ne m'intéresse pas.
- Ejiro ...
- Oui ? réponds mon ami.
-Merci d'être avec moi, merci pour tout !
Il me passe la main dans les cheveux et souris tristement.
- Ne t'inquiète pas je comprends. Ce qui te fait souffrir me fait de la peine aussi.
Il soupire.
- Allez, on s'en va je te ramène chez toi, dit-t'il.
Il me tient le bras jusqu'a sa voiture et m'installe dedans. Je ne sais même plus ou j'habite, heureusement qu'il est là. J'ai sommeil. Je me laisse bercer par le doux ronronnement de la voiture et m'endors ...
~
Mardi 9 avril, 9h 40, Tokyo, pdv Shoto.
- Putain de réveil de merde.
Je me prepare en vitesse. Pas le temps de déjeuner. Pas de douche non plus. Je fais un effort quand même au niveau des vêtements. Je change de tenue. Et voilà. Je suis en retard presque tout les jours parce que je suis un type trop faible qui succombe à l'alcool et à la drogue tout les soirs. Un type trop faible qui préfère boire pour oublier que d'essayer d'arranger les choses. Je me hais. Je me hais encore plus de savoir qu'Ejiro est obligé de s'occuper de moi jusqu'à me déposer dans mon lit parce que je ne peux pas me débrouiller seul.
Je sors de chez moi en courant et arrive jusqu'au bus, que je réussis à avoir de justesse. Lorsque je rentre dans le magasin, je préviens de mon retard, fais les stocks et range la salle. Comme d'habitude.
Encore une belle journée de merde qui s'annonce.
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Wonderland (Tododeku)
Художественная прозаLundi 8 avril, 8h00, Tokyo, pdv Izuku. Ce métro va beaucoup trop vite. J'ai toujours eu le mal des transports. Mais je n'ai trouvé que ce travail, et malheureusement il se situe à 30 minutes de chez moi, en métro. En effet je n'ai que très peu de c...