Un combat pour deux

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En une heure, je n'ai eu le temps que de prendre un bain histoire de me réchauffer et remettre des vêtements secs. Je suis désormais posée dans le salon, un chocolat chaud entre les mains, un plaid sur les genoux et le regard plongé dans le vide à me demander si un jour, je pourrais ou non échapper à toutes cette misère. Je ne vais pas vous mentir qu'à l'heure actuelle, j'ai baissé les bras, me rendant bien compte que ces personnes sont bien plus fortes que moi. Nous ne pouvons pas le nier. Elles ont de la force et du courage alors que moi, je suis effrayée et la seule chose dont je dispose sont mes yeux pour pleurer. Je suis faible et je le sais. Alors comment faire? J'espère que Sylvia acceptera de faire équipe avec nous et que Clay aura un plan digne de ce nom pour se venger. Même si je doute que cela serve à quelque chose, il faut tenter le coup. Ça fait des années que toutes ces personnes terrorisent le lycée, ce n'est pas aujourd'hui que ça cessera. Puis encore moins grâce à trois pauvres gamins harcelés en colère.

D'un seul coup, une légère musique vient me sortir de mes pensées puis pianissimo, je m'aperçois que ce n'est autre que la sonnerie de mon téléphone. Je pose rapidement ma tasse sur la table basse devant moi puis l'attrape en regardant de qui il s'agit. L'écran m'indique que c'est ma mère, et merde, le lycée a dû l'appeler pour lui dire que je n'étais pas présente en cour cet après-midi. Je prends mon courage à deux mains puis lui répond, la voix légèrement hésitante.

- Allo ?

- Mais Alizée où es-tu ? le lycée m'a appelé pour me dire que tu n'y étais plus.

Un mensonge. Vite Alizée, trouves quelque chose.

- Euh, oui maman excuse moi je ne me sentais pas très bien donc je suis rentrée à la maison.

- Bon, ça ira pour aujourd'hui mais préviens moi la prochaine fois s'il te plaît.

- Oui maman, promis.

J'allais raccrocher mais la voix de me mère se remet à parler.

- Mais tu es sûr que ça va ? ta voix est étrange.

Et merde... que répondre. Franchement, j'aurais bien envie de répondre. Non maman rien ne va. Ma vie est horrible. Je suis le souffre-douleur de tout mon lycée et je ne sais pas comment me sortir de cette situation. Je n'en peux plus de cette vie. Mais finalement, je vais opter pour quelque chose de plus soft.

- Oui, juste un peu barbouiller.

Je pense que ma voix qui se casse peu à peu me trompe mais ma mère ne le remarque pas et raccroche en me disant de me reposer. Une fois mon téléphone posé à mes côtés, une larme perle peu à peu sur ma joue, puis deux, puis trois, pour au final me laisser éclater en sanglot, me rendant impossible de continuer à les compter. Ma douleur se déverse sur mes joues, dans l'impossibilité de m'arrêter. Puis doucement, épuisée, je m'endors sur ce canapé, les joues détrempées et les yeux embrumés, avec un désespoir énorme dans le cœur.

Boum. Aïe. Je ne sais pas ce qu'il vient de m'arriver mais la seule chose que je suis capable de dire c'est que mon dos vient de heurter le carrelage glacé et ce n'est pas la chose la plus agréable qui me soit arrivée. Doucement, je me relève en me rendant compte que je me suis endormie sur le canapé et ais du un peu trop bouger pour finir au sol. En me relevant, mon regard croise l'horloge installée dans la cuisine, et merde, je suis censée être devant chez Sylvia dans cinq minutes. Je cours donc à travers toute la maison pour me dépêcher. J'attrape mon téléphone, mon manteau, enfile rapidement une paire de baskets puis me met à courir en direction de chez elle. Heureusement qu'elle n'habite qu'à deux cent mètres de chez moi car prendre le bus m'aurai fait arriver bien plus en retard que je ne le suis déjà. Je sens déjà arriver la leçon de morale que va me faire Clay lorsque j'arriverai en retard et à moitié essoufflée, mais on s'en fou c'est une journée de merde alors autant que ça continue comme telle jusqu'au bout. Je ne suis plus à ça près.