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Je suis à peine rentrée chez moi que je monte immédiatement dans ma chambre. Je balance mon sac ainsi que ma veste dans un coin puis m'allonge sur mon lit. Je sors poche de mon jean mon téléphone puis compose le numéro de Clay pour lui raconter mon expédition avec Sylvia. Après moins de deux sonneries, il répond et nous débutons notre conversation.

- Alors comment était cette petite opération spéciale commandée par la belle Sylvia ? me demanda-t-il.

- Horrible. On a dû s'introduire dans le bureau du principal pour y récupérer les numéros de téléphone de nos chers harceleurs.

- Aïe, effectivement ce n'était pas top comme plan. Tu penses que nous nous sommes trompés au sujet de Sylvia ? qu'elle n'était peut-être finalement pas la bonne coéquipière ?

Je soupire puis réfléchis quelques secondes à sa question avant d'y répondre. Faire ce que j'ai fait cet après-midi ne me correspond pas et il est sûr que sans elle, jamais je ne l'aurais fait. Mais après tout, ça pourrait être un atout de l'avoir à nos côtés. D'avoir quelqu'un avec autant de courage qu'elle.

- Honnêtement, je ne sais pas trop. Elle peut nous embarquer dans des histoires pas très légales, je le sens. Mais c'est la seule de nous trois à avoir du courage et sans elle, nous serions encore en train de nous regarder pour trouver ce que pourrions faire. Si on avance, c'est grâce à elle.

Un silence suit mes paroles. Je pense que Clay réfléchis à ce que je viens de dire. Le silence se faisant de plus en plus long, je décide de reprendre la conversation.

- Tu es toujours là ? franchement je ne sais que penser d'elle. Je n'arrive pas à me faire d'opinion là-dessus.

- Moi non plus la situation est particulière. Mon idée n'était pas d'enfreindre tant de règles, juste de me venger.

- Oui mais la vengeance est illégale donc dans tous les cas, nous enfreignons des règles.

- Ce n'est pas faux.

J'allais répondre à Clay lorsque j'entends la voix de ma mère m'appeler du bas de l'escalier pour que je vienne à table. Je dis donc rapidement au revoir à Clay puis raccroche avant de me rendre dans la salle à manger.

En arrivant, mes parents sont déjà attablés et parlent travail comme à leurs habitudes. Je m'installe donc calmement à leurs côtés et veille à ne pas les déranger. J'ai pris pour habitude au fil des années de ne pas déranger lors de ce genre de conversations qu'ils ont toute la journée, ce qui explique pourquoi mes propres parents ne savent absolument rien de moi puisqu'ils passent leur temps à ne pas s'apercevoir que je suis là. J'ai pris pour habitude de me faire la plus discrète possible afin de ne pas les déranger. Je n'ai pas le choix, je dois vivre avec.

Les seuls moments où ils s'aperçoivent que je suis là, c'est pour me faire des remarques déplacées et me prendre la tête. Je ne reçois aucun amour de ces êtres avec qui je passe la plupart de mon temps libre. Je ne les connais pas et ils ne me connaissent pas. Nous ne faisons que cohabiter.

Nous sommes donc tous à table, eux en train de parler et moi silencieuse lorsque quelqu'un frappe à la porte. Nous nous regardons tous un par un en se demandant qui cela pourrait bien être mais aucun de nous n'en avons l'idée. Mon père se lève donc pour aller ouvrir et pendant ce temps, ma mère et moi continuons notre repas. De la salle à manger, nous pouvons clairement distinguer qu'il s'agit d'une voix féminine dans l'embrasure de la porte. Nous pouvons aussi clairement comprendre ce que cette personne dit et immédiatement, je reconnais cette voix, celle de Sylvia. Je me lève instantanément de ma chaise et me dirige vers la porte d'un pat plutôt rapide.

Un combat pour deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant