Je pose mon plateau sur la table face à Sylvia et m'assois avant d'entamer mon repas. Dimanche matin quand je me suis réveillée, Sylvia n'était plus là mais m'avait laissée un petit mot sur mon bureau : « je dois partir sinon ma mère va s'inquiéter. Tu es tellement belle quand tu dors que je n'ai pas osée te réveiller. A lundi bisous. » Je ne peux pas vous cacher qu'à mon réveil, ce message m'a fait plaisir. Quand je regarde cette fille ou que son corps frôle le mien, un léger frisson me parcourt l'échine et je dois avouer que je ne trouve pas cela désagréable. Ce qui est sûr c'est que ce n'est pas réciproque. Mon cerveau doit me jouer des tours.
Suite à l'altercation que j'ai eu avec mes parents, l'ambiance d'hier à la maison était un peu tendue. Aucun d'eux n'osaient me regarder dans les yeux ou même m'adresser la parole de peur que j'explose à nouveau. Mes parents ont peurs de moi et je trouve ça totalement ridicule. S'ils croient que c'est en m'ignorant comme ça que notre relation va s'arranger, ils se trompent complètement.
- Alizée tu m'écoutes là ?
Sylvia, qui apparemment était en train de me parler me sort de mes pensées.
- Tu m'as parlé ? je réponds.
- Oui. Plusieurs fois même. C'est l'histoire avec tes parents qui te prend la tête ? Tu peux m'en parler si tu veux je ne te jugerais pas.
- Non ne t'inquiète pas. Et toi de quoi tu me parlais du coup ? je continue pour changer de sujet.
Sylvia me lace un sourire triste, sûrement déçu que je ne lui en dise pas plus mais je n'ai pas envie de lui raconter mes problèmes familiaux. Je déteste recevoir de la pitié alors même s'il s'agit de Sylvia, je préfère garder cela pour moi. Sans poser plus de questions, elle reprend.
- Je me disais que je trouvais ça étrange que du jour au lendemain, Clay veuille aller manger avec cette Tania. Je ne savais même pas qu'il se connaissait.
Clay a décidé de ne pas manger avec nous à midi mais avec Tania Ferguson, une de ses camarades de classe. Il m'a laissé sous-entendre qu'il était intéressé par cette fille et je l'ai poussé à se rapprocher d'elle. J'étais dans sa classe en troisième et c'est un ange. Il l'a mérite vraiment.
- Il l'aime bien c'est tout. Il a le droit au bonheur.
- Oui mais cette fille on ne l'a connais pas. En tant qu'ami on n'est pas censé faire attention à ses fréquentations ?
- Je la connais et c'est la meilleure fille qu'il puisse trouver. Elle est belle, intelligente, généreuse et d'une extrême gentillesse.
- Si tu le dis je te fais confiance. Bon, je vais chercher de l'eau je reviens.
Elle se lève puis se sauve, cruche à la main. Pendant ce temps, j'en profite pour sortir mon portable de ma poche que j'ai senti vibrer à plusieurs reprises. Lorsque je déverrouille l'écran, je vois que j'ai plus messages, le premier s'agissant de Clay.
Clay : Elle a accepté de manger avec moi, merci pour tes conseils.
Alizée : De rien c'est normal entre amis. J'espère que ça avancera comme tu le souhaites entre vous deux.
Je ferme ma conversation avec Clay puis regarde le destinataire du prochain message. Lorsque je vois ce nom affiché sur mon écran, mon cœur rate un battement. Qu'est-ce que Chris me veut ?
Chris : Rdv à 19h devant l'ancienne usine désaffecté. Faut qu'on parle.
Quoi ? Comment ça ? Il est hors de question que je me rende dans un endroit si lugubre pour me retrouver seul avec lui. S'il veut me parler, qu'il le fasse par message.
Alizée : Ce ne sera pas possible si tu as quelque chose à me dire, dis-le-moi par message.
Sa réponse ne se fait pas attendre. Quelques secondes après seulement, mon téléphone vibre.
Chris : Tu n'as pas compris tu n'as pas le choix sinon c'est à ta porte que je viendrai toquer et aillant déjà eu des problèmes avec les flics, ça m'étonnerait que tes parents avocats soient heureux de me voir.
Alizée : De quoi veux-tu que l'on parle ?
Chris : Je ne peux pas te le dire par message.
Alizée : Très bien mais on se voit dans un endroit plus fréquenté.
Chris : Non, c'est l'usine désaffecté ou je m'invite à votre table ce soir.
Ce gars ne lâche rien. Me rendre en sa compagnie dans un endroit si éloigné de toutes attractions citadine me fait peur mais je ne crois pas avoir le choix. Je préfère de loin ça plutôt que de le voir débarquer chez moi.
Alizée : Ok pour 19h devant l'usine.
Je range mon téléphone et au même moment, Sylvia revient avec la cruche dans les mains. Pendant tout le repas, elle me parle mais je ne l'écoute pas. Mes réponses se font brèves avec de simples oui, hum, non ou d'accord, juste pour ne pas quelle se doute de quelque chose. Toutes mes pensées son orientées vers mon rendez-vous de ce soir avec Chris. Que me veut-il et que va-t-il se passer ?
Ce soir en rentrant chez moi, je suis directement montée dans ma chambre me préparer. J'ai pris une longue douche bien chaude où j'ai réfléchis à ce que pourrait me dire Chris mais sans aucunes réponses. Peut-être que son but est de me tuer et qu'en tant que personne complètement naïve, je fonce droit dans le tas. Une fois sortie de la douche, je me suis habillée et j'ai choisi la tenue la plus agréable et la plus sombre possible pour ne pas trop me faire repérer dans la nuit. Du coup, j'opte simplement pour un sweat et un jogging noir. Une fois préparée, je m'installe sur mon lit pour faire mes devoirs mais une fois encore, Chris est la principale source de mes pensées et m'empêche donc de me concentrer. Pourquoi vouloir me voir dans un endroit aussi éloigné de toutes vie. Un endroit si calme mais surtout si effrayant. Sérieusement, n'importe qui serais d'accord avec moi pour dire qu'une usine désaffectée est l'endroit de rendez-vous le plus effrayant du monde. Etre seule en pleine nuit et en compagnie d'une personne qui vous a fait du mal pendant des années dans ce genre de lieu, c'est vraiment flippant.
19H00, après avoir enfilé ma paire de basket, je descends discrètement les escaliers en espérant ne pas croiser mes parents. En temps normal je les aurais prévenus de ma petite sortie mais l'ambiance à la maison en ce moment n'est pas la meilleure qui soit. Depuis samedi soir, nous ne nous sommes pas parlé et je n'ai pas l'intention de faire le premier pas.
- Alizée, c'est toi ? dis ma mère de la cuisine alors que j'ouvre la porte d'entrée.
Je me retourne et me retrouve face à ma mère tenant une casserole et ayant son indéniable tablier rouge autour de la table.
- Euh oui, je vais voir Sylvia je n'en ai pas pour longtemps.
Je sais que le mensonge n'est pas une bonne idée mais pour cette fois ci, il va bien me sauver.
- D'accord je l'aime bien cette fille elle m'a l'air d'avoir la tête sur les épaules.
- C'est le cas, je confirme.
- Ne rentres pas trop tard s'il te plaît.
J'acquiesce puis sors rapidement de la maison. Le bus passe à 19h10 et m'a mère m'a un peu retardé donc je me mets à courir rapidement jusqu'à l'arrêt. Heureusement, j'arrive en même temps que le véhicule. Je m'assois à la première place que je trouve puis pose ma tête contre la vitre pour regarder le paysage défiler.
Dix minutes plus tard, le véhicule s'arrête et je descends. Il me reste quelques mètres à marcher et l'endroit commence à m'inquiéter. Rien n'est rassurant ici. Autour du bâtiment, des étendus d'arbres s'étalent devant mes yeux. Les ténèbres de la nuit plus le vent violent de cette période de l'année me font pensés à une ambiance de film d'horreur. Arrivée devant le bâtiment que j'observe attentivement, je ne peux plus faire marche arrière. Chris, c'est à nous.
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Un combat pour deux
Teen Fiction- Alizée, on va harceler nos harceleurs. Alizée est au début surprise par la proposition de son ami mais va finalement accepter. Alors à eux deux, qui font partis de la risée de leur lycée, réussiront-ils à faire face à des ados sans cœur qui passe...