7

41 5 0
                                    

A peine la sonnerie de mon réveil retentie que je l'éteind immédiatement. Je ne dors plus depuis plusieurs heures déjà et pourtant, mon seul souhait est de m'évader loin dans mes pensées nocturnes et ne plus sortir de mon lit. La nuit a été compliqué pour moi. Je me suis réveillée à plusieurs reprises en sursaut et dégoulinante de sueur après avoir eu des images de Chris me faisant vivre un enfer au quotidien. Après de nombreux réveils mouvementés, j'ai décidée de prendre une douche qui ne s'est pas mal éternisée puis je suis venue me replacer dans mon lit, où je n'ai jamais réussi à me rendormir. Alors oui, à la sonnerie de mon réveil, sortir de mon lit s'avère compliqué. De plus, la peur de cette journée est présente. Je n'ai pas arrêté de m'imaginer ce qu'allait bien pouvoir faire Chris pour se venger de moi. N'ayant pas vraiment le choix, je sors de mon lit avec appréhension pour cette journée.

J'essaie d'éterniser le moment ou je dois sortir de chez moi mais à un moment, il faut que j'y aille, je n'ai pas le choix. J'enfile mes chaussures puis sors avec l'appréhension d'être attendue devant chez moi par une bande de gars, des battes de baseball à la main et près à me battre à mort. Avant quand je sortais, j'étais angoissé à l'idée de croiser quelqu'un que je connaissais, mais aujourd'hui, j'ai peur. Je sais que je suis en danger parce que j'ai été assez idiote pour me tromper de téléphone et envoyer un message à ce gars de mon propre téléphone plutôt que ceux qui nous ont étés prêtés par le cousin de Sylvia. Lorsque je vais leurs raconter ça, à elle et Clay, ils vont me tuer. En ayant faite cette erreur, je nous ai tous mis en danger. Malheureusement, revenir en arrière n'est pas possible sinon je l'aurais déjà fait. Je ne serais pas revenue au moment ou j'envoie ce message et ou là, j'aurais pris le bon téléphone, non. Je serais retournée au moment ou Clay me propose cette vengeance et je l'aurais refusé, lui disant qu'il est totalement inconscient et que cette histoire ne fera que nous faire souffrir encore plus que ce n'est actuellement le cas. Cette histoire était idiote dès le départ et nous étions idiots. Idiots de penser que cela pouvait parfaitement fonctionner, idiots de se dire que nous allons pouvoir facilement nous venger mais surtout idiot de penser que ça nous apporterait satisfaction car ce n'est pas le cas. Bien au contraire. Nous souffrons, ou du moins, je souffre.

J'ouvre la porte de la maison doucement, sac sur le dos et boule au ventre. Je passe la tête par la petite ouverture et observe les alentours. Rien à signaler sauf si quelqu'un est caché dans un buisson et que je ne le vois pas mais pour l'instant, personne. J'ouvre donc grand la porte et avant même que je ne puisse mettre un pied dehors, la voix de ma mère m'interpelle. Je soupir, me demandant ce qu'elle va bien me vouloir puis me retourne vers elle pour l'écouter parler.

- Chérie, je suis désolée pour hier soir nous devrions plus te laisser voir tes amis. Pour nous faire pardonner, ils sont tous invités samedi soir à venir dîner à la maison, c'est avec plaisir que ton père et moi les accueillerons.

Dois-je m'inquiéter de cette idée soudaine ? je suis sûr qu'au fond d'elle se cache un plan machiavélique pour intoxiquer mes amis ou que ce n'est autre qu'un diner test pour savoir si je peux être amie avec eux. Cependant, ça pourra aussi leurs montrer que se sont de bonnes personnes et qu'ils n'ont pas besoin de me prendre sans cesse la tête avec ça.

- D'accord je leur en parlerais tout à l'heure je te redis. Bisous maman.

Je m'éclipse ensuite rapidement de la maison pour échapper à ma mère puis pars en direction de l'arrêt de bus en surveillant mes arrières afin d'être sûr que personne ne va venir m'attaquer ou je ne sais quoi. Peu rassurée, j'accélère afin d'arriver rapidement à l'arrêt de bus où Sylvia m'attend déjà. Habitants dans le même quartier, nous sommes également au même arrêt de bus depuis des années. Pourtant, je ne lui avais jamais parlée avant et je le regrette bien. Cette fille est une belle rencontre. Je lui dis donc bonjour puis nous commençons à discuter en attendant l'arrivée de notre bus. Une fois qu'il est là, nous montons dedans et nous asseyons à côté. Sylvia a dû prendre pour habitude que dans le bus, je lisais avec mes écouteurs dans les oreilles et qu'il ne fallait surtout pas me parler jusqu'au lycée. C'était mon ressourcement matinal avant d'aller vivre un enfer au lycée.

Un combat pour deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant