This Night. (DOB)

H

Cette nuit là,

J'avais fait du stop.

Il était tellement tard, et les bus étaient tellement rares. Je crevais de chaud, en cette nuit d'été. J'avais le sang en ébullition. Il fallait absolument que je parte d'ici, que je change d'air.

Le pouce en l'air, je traversais un rond point, quand une voiture s'arrêta. C'était une femme, avec deux petites filles à l'arrière.

L'une d'elle m'avait demandé pourquoi j'étais triste. J'avais simplement dit que je ne l'étais pas. Sa mère lui avait sourit dans le rétroviseur, et je m'étais mise à sourire moi aussi, malgré tout.

Je l'étais pourtant.

Elle freina. Son regard avait été insistant quand elle m'avait demandé si tout allait bien, si je n'avais pas besoin d'aide.

J'avais souris j'avais dit que ça allait.

C'était faux. Ça n'allait pas.

J'avais remercié cette dame, et dit au revoir à ses filles quand elles m'avaient déposée à la station d'un métro.

Un soupir chevrotant m'échappa, j'enfonçai les mains dans mes poches, et regardai autour de moi.

Les larmes coulaient à nouveau, mais silencieusement cette fois.

Un homme m'interpella. Il me demanda mon nom. Il puait l'alcool et son regard était étrange, fou.

C'était dangereux pour une fille comme moi de trainer dans les rues, à cette heure-ci, seule, défoncée par des cachets, par la tristesse et par les pleurs.

Et je m'en fichais.

Je m'étais engouffrée sous terre, descendant de mes jambes tremblantes les marches de la station métro.

L'homme m'avait suivi. Il me parlait. Et j'entendais à moitié. Mes pensées parlaient plus fort. Elles hurlaient dans mes oreilles pour me dire tellement d'choses que j'savais déjà.

Le métro fit plus de bruit encore en arrivant. Je pris une place parmi les gens, qui me regardait bizarrement.

Encore une fois, je m'en fichais.

Cette nuit-là, j'avançais sans savoir ou aller.

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Deuxième chapitre.