I

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Cette nuit-là,

J'étais entrain de me noyer dans ton regard.

«Tu comptes faire quoi, quand le métro sera arriver?»

«J'en sais rien. Je ne sais même pas ou je vais.»

Je t'avais dis la vérité. Même si ce que je disais était étrange, surement tout aussi étrange que moi. Sérieusement, qui ne sait pas ou il va ?

Personne, probablement.

Tu avais pouffé de rire, doucement. Ce n'était pas méchant, ni vexant. C'était même plutôt mignon. J'avais souris, encore, et baissé rapidement le regard, gênée.

Je fixais mes mains moites.
Elles tremblaient.

Le métro s'arrêta soudainement. C'était le terminus. La fin de mon voyage. Je redressais le regard, pour te fixer. Tu avais souris à nouveau.

Je m'étais levée, et j'avais perdu l'équilibre. Mais tu avais été là pour me retenir et je t'avais remercié pour cela.

Tu avais attendu que je passe, pour te lever. Tu avais alors été derrière moi, juste derrière, a quelques centimètres. Je te sentais proche. Et c'était fou, complètement fou.

J'avais tourné rapidement la tête vers toi, et un fin sourire étirait tes lèvres.

Tu n'étais qu'un inconnu.

Un inconnu qui avait certainement était un délinquant, à en écouter l'éducateur.

Un inconnu qui ne venait visiblement pas du même monde que moi, a en juger l'endroit ou tu te dirigeais, à une heure aussi tardive.

Mais qui étais-je pour te juger ? J'étais la folle dingue, pleurante, transpirante, complètement défoncée de l'histoire.

Et tu n'étais qu'un garçon dont je ne savais rien.

Je descendis alors les escaliers, toi à mes côtés.

Tu me suivais de près. J'aurais pu m'inquiéter. Mais je ne le fis pas. Tu m'inspirais, bizarrement confiance.

«Tu t'appelles comment?»

Tu me fixais tout en continuant de marcher. Nous étions maintenant dans la rue, presque désertique.

J'avais levé mes yeux noisettes sur toi.

«Louise.»

Tu avais souris à l'entente de mon prénom.

«Et toi?»

«Dylan.»

J'avais alors souris à mon tour.

«Et pourquoi tu es ici, Louise?»

Un semi-sourire narquois aux lèvres, les mains dans les poches, tu me scrutais, attendant ma réponse. Tu avais l'air amusé.

«Sincèrement?»

«Ouais.»

«J'étais amoureuse. Et j'ai tout gâché.»

«Oh. Dur. Désolé.»

Tu avais vraiment l'air désolé. Et moi, j'avais une boule dans la gorge. Et une soudaine envie de parler.

«En fait, il m'a plaquée.» j'avais rajouté.

«Pourquoi?»

T'avais froncé les sourcils, j'avais trouvé ça mignon. Cette tête sérieuse que tu tirais. Cet air intéressé que tu prenais.

Tu m'écoutais,

Et tu étais donc tout ce que j'avais besoin à cet instant.

«Parce que je suis trop triste.»

Tu avais gardé le silence.

Moi aussi.

Il n'y avait certainement rien à répondre à cela. Mais ton regard parlait, lui. J'y avais vu de la peine. Tu l'avais très vite dissimulée, mais j'avais eu le temps de l'apercevoir.

Cette nuit-là, tu m'avais écouté.

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This Night. (DOB) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant